Une approche féministe et nouvelle du couple, pour les ados comme pour les adultes
Une approche féministe et nouvelle du couple, pour les ados comme pour les adultes
J’ai adoré ce livre. Je trouve que l’autrice a magnifiquement su écrire l’histoire qu’aurait dû être sa vie. C’était une excellente idée d’oser imaginer changer l’histoire, de (re)donner vie à cette poétesse. C’était très audacieux, risqué, mais Coline Pierré réussit haut la main à nous faire revivre ses angoisses, ses questionnements, ses doutes, ses émotions et ses sentiments par rapport à son couple, à sa vie de femme. Un livre culotté, mais tellement intéressant. Je suis tombée amoureuse de son écriture.
Elle s'appelle Bahia, elle est en terminale et adore le cinéma. Parmi sa bande d'amis il y a Milosh. Entre les deux un amour naît. Le premier. Tout semble parfait mais Bahia décide de rompre, et raconte alors au jeune homme leur histoire selon son point de vue, ainsi que les raisons de cette décision.
Coline Pierré narre dans ce roman ado le premier amour, les reflexions d'une jeune femme en construction, qui s'interroge sur ce qu'est le couple, sur l'equilibre de se construire individuellement tout en développant une histoire à deux. Au fil de cette lente introspection, Bahia, qui est une jeune femme d'une grande maturité, embrasse peu à peu le féminisme pour s'épanouir. Même s'il faut pour cela faire un pas de côté, et dire adieu à une belle histoire qui cochait toutes les cases de la parfaite comédie romantique.
C'est un formidable roman pour ados et adultes, qui nous interpelle. Coline Pierré décortique les idées-reçues sur le genre de la romance et sur la vision des femmes, sur leur corps, sur les attentes que la société leur porte.
Sylvia Plath, poétesse américaine mariée à Ted Hughes, poète anglais, se suicida en 1963 à trente ans en laissant un roman et des poèmes dont certains des plus beaux furent édités de manière posthume par son mari.
Coline Pierré prend le contrepoint de ce destin qui a fait de Sylvia Plath une icône pop de la poésie dépressive. Et si elle ne s'était pas donné la mort ? Et si elle avait ouvert les yeux sur les racines de l'échec de son couple avec Ted Hughes, de sa dépression, si elle avait décidé de balancer aux orties les idéaux compassés de famille traditionnelle, de poésie sérieuse ?
Ce destin réinventé, l'autrice l'écrit comme si la poétesse avait, en quelques mois, tout saisi des luttes qui seront à l'oeuvre dans les années 1970, certes en germe dans certains écrits féministes et anticolonialistes.
Ce qui m'a un peu gênée dans ce roman agréable par ailleurs, ce sont les petites invraisemblances sur cette prise de conscience potentiellement très en avance sur son temps, la charge mentale, la deconstruction de l'éducation féminine et masculine. La liberté de la fiction l'autorise, certes, et cela en fait aussi un roman jubilatoire par son parti pris lumineux et optimiste.
J'ai aimé les pointes glissées ici et là sur les doutes et les joies de l'écrivaine, sur les correspondances avec les écrits de #virginiawoolf . Et j'ai été charmée par Al, l'ami qui vous veut du bien… peut-être un peu trop parfait !
Il me reste à découvrir La Cloche de détresse ainsi que Trois Femmes, poème à trois voix, que je ne connais pas encore.
Ce roman détonnant réinvente le destin de la poétesse Sylvia Plath qui s'est suicidée au coeur de l’hiver 1963.
Et si elle avait choisi la vie? C’est le jubilatoire postulat de départ de Coline Pierré qui se met dans la peau et dans la tête de cette jeune femme brillante mais tourmentée qui va devoir affronter ses démons et trouver la force d’exister…
Dans le bouillonnement pop des sixties, Sylvia Plath va petit à petit reprendre gout à son travail, l’écriture et la poésie et s’affranchir des hommes. Mais, malgré l’aura positive de ce roman, Coline Pierré ne tombe pas non plus dans la facilité : pour sa Sylvia fictive, rien n’est gagné. Elle va devoir lutter. Elle est prise de nombreux doutes et va devoir surmonter sa dépression et sa solitude. C’est finalement dans des amitiés lumineuses et la musique qu’elle va puiser sa force. Mais surtout dans l’écriture, qui deviendra à la foie son moteur et sa bouée de sauvetage.
Un texte sobre et lumineux qui parle d’émancipation féminine sur un fond musical chatoyant - The Ronettes, Lesley Gore et, évidemment, les Beatles.
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