Une lente déambulation ‘’lagunaire’’.
Il faut être une adepte de Claudie Gallay pour déceler dans ce livre ce qu’il y a de plus intéressant. A part la douce couverture du livre, ça ne saute pas à l’oeil du premier coup. Il faut se trouver dans le même esprit que l’auteur. Glisser nos yeux...
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Une lente déambulation ‘’lagunaire’’.
Il faut être une adepte de Claudie Gallay pour déceler dans ce livre ce qu’il y a de plus intéressant. A part la douce couverture du livre, ça ne saute pas à l’oeil du premier coup. Il faut se trouver dans le même esprit que l’auteur. Glisser nos yeux dans la même direction qu’elle, fouler l’île avec la même foi en la nature, regarder la vie et l’horizon avec les mêmes envies, à savoir la plénitude et la beauté de notre planète. Sinon ce livre peut paraitre monocorde, vide de nouveautés ‘’italiennes’’. J’ai donc décidé de marcher aux côtés de l’écrivaine afin de déguster lenteur et féérie.
Suivez le guide nous conseille-t-elle dès la présentation de son personnage principal, Jess, 25 ans, guide indépendante à Venise. Ce métier ne la nourrissant pas suffisamment, elle va rajouter un job auprès de Maxence qui habite sur l’île Torcello avec son compagnon Colin. Son nouvel employeur a des rêves qu’on comprend très bien, enfin que je comprends puisque j’adore les jardins. Il aimerait réhabiliter les sept jardins laissés à l’abandon sur cette île de la lagune de Venise.
L’autre histoire qui se promène en fond d’écran, c’est le drame vécu par Jess, drame qui semble avoir créé une vilaine ambiance familiale. Elle ne veut pas suivre le chemin de ses parents qui tiennent un hôtel. Pour mieux fuir tout cela, elle change de prénom et se fait appeler Louise.
Et enfin, l’autre thème évoqué et qui me serre le coeur, la montée des eaux et tout ce que cela sous-entend de projection affolante. Que les jardins que Maxence souhaite restaurer soient menacés par la montée des eaux, ou que ce soit l’idée même de la disparition progressive de la sublime architecture de Venise, je n’ai pu que frissonner. L’idée de cette menace a certainement été une raison supplémentaire au fait que j’ai fini par apprécier ce livre. Ce n’était pas gagné car on est loin des « Déferlantes » qui avait bien plus de vigueur, bien plus à dire que ce livre-ci.
En deux mots, j’ai suivi Claudie Gallay car c’était Venise, c’était les jardins, c’était la menace de la montée des eaux, c’était une très belle écriture comme toujours, mais certainement pas pour la trame de fond de ce roman … j’ajouterais même que le terme de roman ne me convient pas vraiment pour ce livre. Guide, essai, pourraient tout autant convenir.
Citations :
« Il faut une tenue d'âme, être à la hauteur des splendeurs de la vie, ou tenter de l'être, se dire que tout peut s'arrêter, basculer, c'est peut-être la seule manière de se lever chaque matin. »
« Certains gestes ne sont pas punis par la loi, mais par la vie, qui continue et entache la mémoire de culpabilité. »
« Elle marche. Dans une ville normale, on a une multitude de possibilités pour se déplacer. Ici, deux seulement, à pied ou en bateau. On n’offre pas de vélo aux enfants à Noël. Elle connaît presque toutes les rues, les monuments, les musées, les quartiers reculés, jusqu’à la pointe San Pietro, ou bien la place de l’église blanche de l’ange Michael. »