Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Un Flair Infaillible pour le Crime, A Particular Eye for Villainy dans la version originale parue en 2012, a été publié par les éditions 10/18 en 2015. Le style est net, précis, accessible : "Par une belle journée de printemps, Londres ne peut certes pas rivaliser avec la campagne, mais la ville fait de son mieux. Les arbres poussiéreux reverdissent. Un voile de fumée plane encore au-dessus des toits, plus léger cependant que la funeste couverture noire qui asphyxie les rues au plus fort de l'hiver. Maintenant que la neige fondue et les vents âpres ont disparu, les passants ne sont plus emmitouflés jusqu'aux yeux." (Page 9)
Construction: La construction originale du roman selon un chassé-croisé entre la version et l'interprétation des faits d'Elizabeth et celles de l'inspecteur Ben Ross amène la répétition de certaines scènes mais d'un point de vue différent, celui de la jeune femme complétant celui de l'inspecteur, et vice-versa. Procédé inhabituel qui permet au lecteur de combler certaines lacunes du récit, les deux narrateurs ne participant pas à toutes les scènes, avec pour inconvénient d'inévitables répétitions, écueil que l'auteur évitera de plus en plus dans les aventures suivantes.
Fil rouge: velléités d'enquête de Lizzie qui n'en fait qu'à sa tête, malgré la désapprobation de Ben et du superintendant Dunn.
L'intrigue:
Printemps 1868. M. Tapley est retrouvé battu à mort dans le salon du logement qu'il loue chez Mme Jameson, voisine des Ross. Pourquoi cette dernière, veuve dans une position financière relativement confortable, avait-elle loué deux pièces à un inconnu, sans aucune recommandation écrite ? Par nécessité ? Cela la rassurait-il d'avoir un homme sous son toit, elle qui vivait seule avec sa très jeune servante ?
L'homme ayant été visiblement assassiné en plein jour, comment était-il possible que sa logeuse n'ait rien entendu ? M. Tapley n'aurait-il pas eu le temps de crier ou la possibilité de se défendre ? Comment un étranger a-t-il pu pénétrer dans la maison sans se faire repérer ? Discret, M. Tapley entrait et sortait de la maison sans se faire remarquer ; ayant des habitudes bien réglées, il sortait tous les matins pour sa promenade de santé, prenait son petit-déjeuner dans un café et ne rentrait que pour le souper qu'il prenait avec sa logeuse. Où passait-il toutes ses journées ? A quoi employait-il son temps ?
Pourquoi tuer M. Tapley, un homme inoffensif et sans fortune ? Certainement pas pour le voler, car il avait encore sa montre dans sa poche. Lizzie est cependant intriguée par certains détails : ne disposant apparemment que de peu de moyens financiers, comment faisait-il pour payer son loyer rubis sur l'ongle et s'acheter des livres ? Recevait-il une pension, si modeste soit-elle ? Pourquoi la clef de M. Tapley restait introuvable ? L'assassin l'aurait-il emportée ? Autant de questions auxquelles Ben devra trouver des réponses et déterminer lequel des différents suspects est le criminel. Avec l'aide de sa femme, persuadée d'avoir aperçu quelqu'un suivre Thomas Tapley le jour du meurtre. Que cela lui plaise ou non !
Quel plaisir de retrouver Lizzie Martin et son mari Ben Ross dans cette quatrième enquête qui se déroule en 1868. Le contexte, reconstitué avec beaucoup de réalisme, nous transporte avec délice dans la capitale anglaise dont nous découvrons la vie quotidienne de l'époque: "Prendre une voiture de louage jusqu'à Camden aurait été trop onéreux, nous empruntâmes donc l'omnibus. C'est un moyen de transport bondé, lent et inconfortable. Les chevaux avançaient d'un pas lourd et régulier, ponctué par de fréquents arrêts et freiné par une circulation chaotique. La promiscuité des autres passagers était déplaisante et nous étions obligées d'être sur le qui-vive à cause des voleurs qui se faisaient une spécialité de dévaliser les passagers de l'omnibus..." (Page 161)
Le charme de la série repose en partie sur une atmosphère surannée, un peu à la manière des romans de Charles Dickens, mise en valeur par une écriture fluide et un certain talent pour brosser des portraits de personnages complexes et intéressants. La faculté de se renouveler fait que l'on ne s'ennuie pas une seconde dans ce roman qui déroule son intrigue avec beaucoup d'assurance et de finesse.
Presque un cosy-mystery anglais dont j’ai aimé l’atmosphère so british.
J’ai eu de la peine pour Carl, la victime, qui a cru toute sa vie qu’il hériterai de son beau-père et qui se trouve déçu au-delà du possible.
Je n’ai pas aimé sa demi-sœur qui ne joue pas franc jeu avec lui et le laisse s’imaginer en futur chatelain.
Nathalie, l’amie de Carl, m’a paru bien caricaturale en Cruella.
Un titre qui promettait une explication philosophique mais dont le contenu m’a déçu : la jalousie seule serait donc à la racine du mal ?!
Un Assassinat de qualité, A Better Quality of Murder dans la version originale parue en 2010, traduit par Delphine Rivet, a été publié en 2015 par les éditions 10/18 dans la collection Grands Détectives. Le style d'Ann Granger est fluide, agréable à lire: "Je regardai autour de moi. Des tableaux étaient accrochés avec goût au mur, surtout des huiles mais aussi quelques aquarelles. Celles-ci étaient regroupées et semblaient toutes exécutées par le même artiste. Quand je me retournai, je sursautai en me trouvant nez à nez avec la statue d'un satyre à l'air mauvais, perché sur une colonne, et qui plantait sur moi son regard maléfique." (Page 106).
La construction originale du roman: un chassé-croisé entre la version et l'interprétation des faits, ainsi que les agissements d'Elizabeth et celles de l'inspecteur Ben Ross amène la répétition de certaines scènes mais d'un point de vue différent, celui de la jeune femme complétant celui de l'inspecteur, et vice-versa, sans redondance fastidieuse. Procédé inhabituel qui permet au lecteur de combler certaines lacunes du récit, les deux narrateurs ne participant pas à toutes les scènes.
Thèmes: misère du peuple; dégâts de l'alcoolisme.
Fil rouge: budget alloué aux policiers pour mener leurs enquêtes.
Novembre. Le Fog a pris possession de la capitale anglaise. On n'y voit pas à plus de deux mètres. Le lendemain, alors que le brouillard s'est levé, le corps d'une femme gît dans les buissons de Green Park. Retrouvé de bonne heure le dimanche matin par l'un des gardiens du parc. Elle a été étranglée. La morte portait toujours son alliance, une bague en diamant et des boucles d'oreille en or et perles. Mais il n'y avait ni sac, ni bourse près du corps. Le vol n'est visiblement pas le mobile.
Le crime serait-il imputable au Spectre du fleuve évoqué par les prostituées? Ou serait-ce un crime passionnel? Comment la victime s'est-elle retrouvée dans un lieu aussi bucolique par une soirée aussi épouvantable? Il serait légitime de supposer qu'avec un tel brouillard elle se soit perdue, mais l'inspecteur Ross n'est pas convaincu par cette hypothèse. Certains détails le troublent...
Décors soigneusement plantés, juste de quoi permettre au lecteur de se faire une idée précise des endroits dans lesquels se déroule l'intrigue:
Lieu du crime: Green Park: "... étendue de verdure située entre l'immense Hyde Park et le très distingué St James's Park. Sans oublier qu'à l'est de ce parc se dresse le palais de Buckingham, avec ses dépendances et ses jardins." (Pages 46-47) =>Lieu du crime très embarrassant car pratiquement aux portes de Sa Majesté, même si le crime a été perpétré à l'est du parc, dans une partie moins soignée. A l'abri d'un vieux chêne, planté à l'époque de Charles II.
Propriété des Benedict: Les Cèdres: située tout en haut d'une colline, avant le village d'Englefield Green, à laquelle on accède par une montée très raide.
C'est avec un bonheur sans mélange que nous retrouvons le couple Lizzie/ Ben Ross, comme lorsqu'on prend un verre avec de vieux amis que l'on n'a pas vus depuis un certain temps. Un Assassinat de Qualité allie le sens de la description et de la mise en scène à l'art du portrait, l'histoire se déroulant à un rythme lent, ponctué de rebondissements dont la tension dramatique soulève le lecteur et l'entraîne aux confins de cette intrigue savamment échafaudée. Ann Granger a réussi le pari de créer, dans un style moderne très plaisant, un roman à l'ambiance victorienne, digne des récits de Wilkie Collins.
Dans ce quatrième opus de la série mettant en scène Benjamin Ross et son épouse Elizabeth, l'inspecteur est chargé d'enquêter sur le meurtre de Thomas Tapley, victime qui est cette fois connue du couple puisque résidant dans leur quartier. Lizzie l'a d'ailleurs croisé peu de temps avant son décès.
Donnant l'impression de vivre chichement en louant un simple deux pièces, il s'avère que le mort était un cousin de Benjamin Tapley, avocat de renom et conseiller de la Reine, et qu'il n'était peut-être pas aussi démuni qu'il en avait l'air.
Comme souvent, Ben Ross est sommé par son supérieur, le superintendant Dunn, de mener ses investigations avec des pincettes pour ne pas froisser la susceptibilité d'une personne de haut rang.
L'action se passe dans le Londres victorien, et même la police doit tenir compte de barrières sociales nettement définies.
Comme souvent également, et d'autant plus cette fois qu'elle connaissait et appréciait le pauvre homme décédé, Lizzie s'implique dans l'enquête au grand dam du superintendant qui n'aime pas que la jeune femme s'immisce dans le travail du service qu'il dirige, admettant toutefois qu'il aimerait parfois que certains de ses hommes aient la moitié de sa sagacité.
L'intrigue est assez linéaire, consistant à explorer le passé de la victime qui avait dû quitté l'Angleterre pour la France avant de revenir s'y faire assassiner, mais j'ai de nouveau pris plaisir à la lecture des aventures du couple Ross, dans ce Londres de la fin des années 1800 parfaitement évoqué par Ann Granger.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...