Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
Cette lecture n’est pas un roman à proprement parler. C’est un texte à mi-chemin entre un essai et une autofiction, car l’autrice y évoque une partie de sa vie ainsi que ses réflexions sur un sujet précis, celui du métier de thanatopracteur et, plus largement, la fin de vie.
Ce thème ne lui est pas venu par hasard, mais a émergé au détour d’une rencontre en librairie, où elle présentait l’un de ses ouvrages. Elle y fait la connaissance de Gabriele, une jeune thanatopractrice, et un échange s’installera ensuite entre les deux femmes. L’autrice cherche à comprendre pourquoi Gabriele a choisi de se tourner vers ce métier méconnu mais essentiel. Gabriele explique alors que cette vocation est le fruit d’une reconversion réfléchie et qu’elle y trouve un sens profond. Voilà tout l’enjeu de ce texte : la quête de sens dans la vie, et par extension, à travers son métier.
Cet ouvrage, très court et rapide à lire, invite néanmoins à des réflexions profondes sur les choix de vie, la perception de ces choix par les autres, et cette volonté universelle de trouver un but à son existence. Il souligne également l’importance des actions, même lorsque les personnes que l’on côtoie ou les choses que l’on accomplit ne sont ni reconnues, ni destinées à durer. Cette réflexion est intemporelle car de tout temps, les sociétés ont cherché à honorer leurs défunts. Bien que les personnes dédiées à cette mission soient méconnues, voire invisibilisées, elles restent nécessaires pour préserver la dignité et le respect des personnes dont elles ont la charge.
Cette lecture permet de remettre l'église au centre du village et décrit la place des métiers souvent discrets mais essentiels. Elle met en lumière leur rôle crucial, qui fait que notre société est un lieu de vie et de respect de la dignité.
Dans "Sortir au jour", il y a l'écrivaine qui est en quête de sens, qui a peur de la mort et il y a Gabrielle qui a renoncé à travailler dans une agence de communication pour devenir thanatopractrice. Chaque chapitre est consacré à l'une ou à l'autre. Amandine Dhée raconte des moments de sa vie : annonce du cancer de son père, la mort de France Gall, le confinement ; et Gabrielle qui explore son métier, explique la façon de faire et de vivre le métier, pour faire oublier les clichés d'un métier jugé beaucoup trop souvent comme tabou.
Livre court, ce texte est né d'une rencontre entre Amandine et Gabrielle pour tenter une approche décomplexée de la mort avec profondeur mais aussi humour. Un texte où l'on apprend énormément sur le métier de thanatopracteur.
Deux voix pour en former qu'une, où le rapport à la mort est mis en lumière avec justesse, précision, sensibilité et simplicité. Texte réflexion, texte découverte, facile à lire par son format, son nombre de pages et grâce à une plume fluide et efficace. Malgré le sujet qui pourrait paraître plombant ce livre est tout le contraire, il est baigné de lumière !
Amandine est une écrivaine qui, à la fin d’une rencontre en librairie avec ses lectrices et lecteurs, fait la connaissance de Gabriele. Gabriele pratique un métier peu commun pour une jeune femme, elle est thanatopractrice. De leurs échanges, l’auteure nous livre un récit où elle mêle ses réflexions sur la vie, la mort, le monde actuel et celles de Gabriele qui revient sur sa profession choisie à la suite d’une réorientation professionnelle. Elle partage son expérience, sa manière d’exercer son métier, ce qu’elle ressent. En parallèle, quelques extraits d’une émission où Françoise suit le quotidien d’un thanatopracteur.
Désigné comme roman, ce texte est difficile à classer. Ce n’est ni un roman, ni vraiment un essai, c’est un récit à part. Il est intéressant car il permet de découvrir un métier méconnu, caché, un métier qu’on ne comprend pas, qui effraie même, dans un monde où la mort est devenue tabou contrairement à autrefois où elle faisait partie de la vie avec les morts préparés chez eux où ils étaient veillés par leurs proches.
C’est un récit qui nous pousse à réfléchir sur notre propre rapport à la mort, qui permet de mieux l’appréhender, d’une manière plus apaisée. Je n’aurai sans doute pas lu ce livre s’il n’était pas dans la sélection du Prix du meilleur roman Points sélection 2025 mais je ne regrette pas la découverte ! Le style de l’auteure est fluide et sensible, ce qui en fait un récit facile à lire malgré le sujet si sérieux. Et au final c’est plutôt un hymne à la vie ! À découvrir !
#PrixdumeilleurromanPointsSélection2025
Le livre d'Amandine Dhée s'enracine dans la peur de la mort. La rencontre de l'auteure (l'autrice !) avec Gabriele, une thanatopractrice, lui donne le courage et la force d'affronter cette peur en osant "simplement" parler de la mort, sans fard et sans tabou, en nommant et racontant ce qui, habituellement - par superstition ? par crainte de la provoquer ? - est dissimulé sous des formules plus neutres, parce que "les mots forment une trame assez serrée pour contenir l'effroi" (p.37).
Cependant, "mal nommer un objet, c'est ajouter au malheur de ce monde », écrivait Camus. Alors Amandine Dhée accepte de nommer et décrire/d'écrire autant que faire se peut ce qui relève de l'impensable : l'angoisse de la mort de ses enfants ; le cancer qui abat une amie chère ; la mort d'une chanteuse qui s'accompagne du deuil des jours enfouis et de l'enfance ; la menace qui pèse sur un père ; le décompte quotidien des morts lors de la pandémie de Covid... En contrepoint, Gabriele, qui "travaille avec les morts" (p.17) raconte son travail, les soins qu'elle apporte aux corps qui lui sont confiés et comment elle conçoit et perçoit sa démarche professionnelle.
"Sortir au jour" n'est pas un traité philosophique, une analyse existentielle ou métaphysique. Il y a pourtant un peu de tout cela dans ce petit (par le nombre de pages) livre. Simplement, modestement, une femme pose des mots sur des pensées, des questions, un cheminement qui lui sont propres mais qui tendent vers l'universel. L'angoisse ne disparaît pas pour autant, mais peut-être semble-t-elle plus familière, comme apprivoisée, circonscrite par des mots et par les liens qu'ils tissent.
Malgré une thématique qui a tout ce qu'il faut pour être bien plombante, "Sortir au jour" garde l'espièglerie qui est une des marques distinctives de l'écriture d'Amandine Dhée. Le ton est pétillant de malice mais toujours juste et la finesse d'observation ne s'appesantit pas d'analyses ronflantes. L'auteure écrit ce qui est et c'est aux lecteurices d'en faire ou non leur miel. Pour ma part, j'en ai fait mes délices tant j'aime ce choix d'évoquer des choses graves avec une élégante et délicate légèreté. Tout se passe comme si, en nous parlant de la mort, Amandine Dhée et Gabriele nous plongeaient au plus éveillé de la vie. Et c'est lumineux.
Il n'y a pas encore de discussion sur cet auteur
Soyez le premier à en lancer une !
Des incontournables et des révélations viendront s'ajouter à cette liste au fil des semaines !
A gagner : des exemplaires de cette BD jeunesse sur fond de légendes celtiques !
L'autrice coréenne nous raconte l'histoire de son pays à travers l’opposition et l’attirance de deux jeunes adolescents que tout oppose
Mêlant la folie à l’amour, l’auteur nous offre le portrait saisissant d’une « femme étrange » bousculant les normes binaires de l’identité sexuelle