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Adeline Fleury

Adeline Fleury
Éditrice, essayiste et romancière, Adeline Fleury s'est fait connaître par un premier essai remarqué, Petit éloge de la jouissance féminine (François Bourin, 2015, La Musardine 2018) avant de poursuivre sa réflexion sur le corps féminin avec son essai Femme Absolument (JC Lattès, 2017). Suivront ... Voir plus
Éditrice, essayiste et romancière, Adeline Fleury s'est fait connaître par un premier essai remarqué, Petit éloge de la jouissance féminine (François Bourin, 2015, La Musardine 2018) avant de poursuivre sa réflexion sur le corps féminin avec son essai Femme Absolument (JC Lattès, 2017). Suivront trois romans : Je, tu, elle (Les Pérégrines, 2018, finaliste du prix Anaïs Nin), Ida n'existe pas (Les Pérégrines, 2020) et Les Frénétiques (2022).

Articles en lien avec Adeline Fleury (3)

Avis sur cet auteur (47)

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    Couverture du livre « Le ciel en sa fureur » de Adeline Fleury aux éditions L'observatoire

    Isa Pouteau sur Le ciel en sa fureur de Adeline Fleury

    Si les campagnes françaises sont souvent porteuses de légendes extraordinaires, la Normandie n’est pas en reste avec ses fortes traditions bibliques et ses superstitions qui se transmettent de générations en générations.

    Dans ce village du Cotentin, vivent ceux qui sont nés ici, ensemble...
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    Si les campagnes françaises sont souvent porteuses de légendes extraordinaires, la Normandie n’est pas en reste avec ses fortes traditions bibliques et ses superstitions qui se transmettent de générations en générations.

    Dans ce village du Cotentin, vivent ceux qui sont nés ici, ensemble depuis toujours malgré de nombreuses rancœurs. Et puis il y ces deux femmes qui, après la Grande Ville, sont venues trouver la paix dans ce bout de terre assailli par l’océan. L’une est vétérinaire, l’autre maréchal-ferrant.

    Le décor est joliment planté, avec ses paysages où le vent et la bruine se perdent dans les dunes d’un bord de mer surplombé d’immenses falaises. L’ambiance est lourde de toutes ces traditions normandes peuplées de saints à honorer, d’enfants-fées protecteurs et de sortilèges envoyés par les cieux.

    Mais la trame de cette histoire m’a parue décousue et elle se noie, au fil des pages, dans les croyances locales. Ce pourrait être poétique, voire fantastique, mais c’est resté pour moi une succession d’interrogations auxquelles je n’ai pas réussi à m’intéresser.

    Les personnages ont de tragiques destins mais ils manquent d’une vraie profondeur pour que l’on s’y attache. L’alliance du bien et du mal est assez incompréhensible et la torture d’animaux comme les meurtres d’enfants ne s’expliquent pas. Cela donne au final, un récit tortueux que l’on a du mal à suivre.

    Alors oui, je suis passée à côté de ce roman mais il me laissera néanmoins de belles images de cette côte normande balayée par les vents et empreinte de ses traditions ancestrales.

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    Couverture du livre « Le ciel en sa fureur » de Adeline Fleury aux éditions L'observatoire

    Catherine Giry-Deloison sur Le ciel en sa fureur de Adeline Fleury

    La scène horrifique sur laquelle s'ouvre le roman d'Adeline Fleury est prometteuse pour les amateurs du genre.
    Dans un lotissement comme on en voit tant à la périphérie des villages, une pluie de grenouilles s'abat sur des enfants.
    Cet événement apocalyptique, qui rappelle l'une des dix plaies...
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    La scène horrifique sur laquelle s'ouvre le roman d'Adeline Fleury est prometteuse pour les amateurs du genre.
    Dans un lotissement comme on en voit tant à la périphérie des villages, une pluie de grenouilles s'abat sur des enfants.
    Cet événement apocalyptique, qui rappelle l'une des dix plaies d'Égypte narrée dans la Bible, sème la terreur dans la population.
    D'autant plus qu'un inquiétant « gosse blond au visage de vieux » rôde. C'est le fils d'agriculteurs du coin, un bout de landes normand balayée par les vents où les croyances et les légendes sont encore bien ancrées.
    La rebouteuse surnommée la Vieille, que même les âmes les plus cartésiennes, sait bien que le garçon est un « fêtet ».
    Elle aussi avait un eu « enfant-fée » mort dix ans plus tôt écrasé par une voiture dont le conducteur n'avait jamais été identifié,
    Après l'épisode des batraciens, des animaux sont blessés et tués. Puis c'est au tour des humains...
    Roman sur la différence et la vengeance teinté de réalisme magique, « Le Ciel en sa fureur », titre emprunté à une fable de La Fontaine, happe le lecteur en révélant chez lui sa part d'irrationalité.
    On se laisse embarquer et c'est très plaisant.

    http://papivore.net/litterature-francophone/critique-le-ciel-en-sa-fureur-adeline-fleury-lobservatoire/

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    Couverture du livre « Le ciel en sa fureur » de Adeline Fleury aux éditions L'observatoire

    Jackylebook sur Le ciel en sa fureur de Adeline Fleury

    J’ai beaucoup aimé ce roman d’Adeline Fleury « Le ciel en sa fureur ». Peut-être pourra-t-on me taxer, un peu, de chauvinisme, l’histoire se passe dans le département de la Manche, mon département de naissance. Toutefois cela me permet de mieux juger la performance de l’autrice, pour décrire les...
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    J’ai beaucoup aimé ce roman d’Adeline Fleury « Le ciel en sa fureur ». Peut-être pourra-t-on me taxer, un peu, de chauvinisme, l’histoire se passe dans le département de la Manche, mon département de naissance. Toutefois cela me permet de mieux juger la performance de l’autrice, pour décrire les paysages d’une beauté sauvage du Cotentin et dépeindre le monde rural dans toute sa rusticité.

    Ce livre n’est pas à mettre dans les mains d’esprits cartésiens, rationnels ou par trop citadins qui le trouveront au mieux farfelu au pire complétement débile. Bienvenue, dans le monde des contes et légendes, dans ce petit village entre mer et marais où règne une atmosphère glauque d’apocalypse. Je vous laisse juge : « L’enfant du pavillon numéro 13 se retourne, elle pousse un hurlement assourdissant. Des coassements gras lui répondent, recouvrant dans un vacarme plaintif tous les autres bruits de la nature. De gros crapauds bondissent des bosquets, des centaines de batraciens affolés et baveux, ils chargent les enfants qui hurlent de peur et se réfugient chez eux, les crapauds s’écrasent contre les portes et les baies vitrées. Des petites grenouilles brunes tombent du ciel. Ceux du lotissement ferment leurs volets bordeaux, ceux du lotissement sont terrorisés. Le corps de l’enfant du pavillon 13 gît au milieu des feuillages, secoué de spasmes, couvert d’un liquide visqueux. L’assaut des crapauds ne dure qu’une dizaine de minutes, mais semble une éternité à ceux du lotissement. La mère épouvantée de la fille du pavillon numéro 13 n’arrive pas à déverrouiller la porte d’entrée, des morceaux de crapauds bloquent la clenche. Les pluies de crapauds annoncent l’apocalypse. Certains ont lu ça dans la bible. » Suivront d’autres signes tout aussi inquiétants, la naissance d’un veau albinos, un cheval retrouvé éventré, jusqu’au cadavre de la « Ferluche » un jeune homme simplet du village, retrouvé sous un tas de fumier.

    Tout oppose les deux mondes qui cohabitent, ceux des citadins du lotissement, « nouveaux ruraux », à la petite vie bien proprette et aseptisée et le monde rural, bien moins ragoutant, mais beaucoup plus proche de la nature, qui voit dans les manifestations célestes des signes divins, combat entre le bien et le mal à l’image des gobelins (goubelins dans sa version normande) qui sont des elfes, esprits de la nature qui se métamorphosent en animaux familiers, ils sont facétieux mais plutôt bienveillants tant qu’ils sont choyés. Dans le cas contraire, le diable en fait ses marionnettes.

    Au milieu de ces extrêmes Julia, la nouvelle vétérinaire, qui a appris le métier de son prédécesseur local le « Vieux » que les rhumatismes contraignent à l’inactivité, mari de la « Vieille » la rebouteuse, la magnétiseuse, la guérisseuse qui par simples appositions des mains soulage bien des maux et Stéphane, la maréchale-ferrante, qui a fui la ville après le décès brutal de son amour, Victoire, et proche désormais de Julia. Ces deux femmes aidées du « Potelé », Guillaume, un journaliste venu de Cherbourg, natif du village, vont essayer de trouver la clé de tous ces mystères.

    Les soupçons se dirigent bien vite sur un enfant blond, le fils des Levavasseur de la ferme à vaches, petit corps et grosse tête aux traits vieillis attirant et repoussant à la fois, que l’on retrouve toujours sur les lieux des exactions. La « Vieille » jure que c’est un enfant-fée, comme son p’tit Jojo, son fils, qui a disparu il y a quinze ans. Toutefois, l’autrice nous sème le doute, quel est donc ce Géant, ce colosse qui semble commander aux animaux, pour l’instant guetteur mais en qui l’on sent monter la violence.

    Vraiment, un excellent moment de lecture que ce « thriller à la normande » doublé d’un roman d’atmosphère, merveilleusement alimenté par une écriture à la sauvagerie poétique d’Adeline Fleury. Ces contes et légendes font l’histoire de nos terroirs, notre richesse collective et rien que pour cela ne méritent pas d’être galvaudés. Ah ! j’oubliais, je ne crois pas à grand-chose, mais papa a été victime de graves brûlures sur les bras et le corps et il n’a trouvé le soulagement qu’après avoir eu recours à une magnétiseuse. Croira qui voudra !

    Remerciements à Lecteurs.com et aux Editions de l’Observatoire pour cette belle découverte.

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    Couverture du livre « Le ciel en sa fureur » de Adeline Fleury aux éditions L'observatoire

    s.laby sur Le ciel en sa fureur de Adeline Fleury

    Comment ne pas croire encore aux légendes lorsqu’on habite une terre de fin du monde. Les uns ont “leur petit confort à volets bordeaux, à sofas fleuris et tables basses en verre”, les autres ont leurs bêtes et leurs cauchemars. Coincés entre la mer et les champs boueux, “ceux du lotissement”...
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    Comment ne pas croire encore aux légendes lorsqu’on habite une terre de fin du monde. Les uns ont “leur petit confort à volets bordeaux, à sofas fleuris et tables basses en verre”, les autres ont leurs bêtes et leurs cauchemars. Coincés entre la mer et les champs boueux, “ceux du lotissement” et “ceux du village” se partagent ce bout de campagne furieuse et hostile, figée dans des croyances anciennes et murée dans le silence.

    Un hiver, des phénomènes étranges viennent saccager la routine pavillonnaire et paysanne de cette communauté. Des poules éventrées, une vache au pis ensanglanté, un cheval mutilé, une pluie de crapauds, un enfant-fée, une créature qui rôde en italique en fin de chapitre… Punition divine, cruauté animale ou vengeance humaine ? Difficile à savoir tant il y a de secrets enfouis sous les vieilles pierres campagnardes. “On préfère encore croire aux fantômes et aux fées maléfiques pour expliquer certaines morts brutales plutôt qu’au désespoir des vivants.”

    Écrit dans l’inquiétude du présent, ce roman fait vaciller le rationnel et la logique. Il donne à voir des hommes embourbés dans leurs malheurs et leurs superstitions, et des femmes décidées à s’en affranchir, malgré ce qui perdure : une nature invincible, pleine de sauvagerie et de féérie mêlées.