Le cabinet de curiosité de Lecteurs.com : 4 folies littéraires

Quatre livres inclassables et fascinants

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  Sorel Eros ; palindrome de Jacques Perry-Salkow - Frederic Schmitter

  Ils ont battu Perec !
  Près de dix-huit ans ont été nécessaires à ce duo de casse-cous oulipiens pour surpasser le palindrome 9691 de Perec, publié en 1969 avec 5566 lettres et 1247 mots. Cinquante ans plus tard, Sorel Eros en comporte près du double : 10 001 lettres sur 52 pages. Publié en 2020, il aurait pourtant eu sa place au cœur du Parnasse et à l’ombre du symbolisme. Vous vous apprêtez à lire un petit prodige littéraire, mais aussi et simplement de la beauté, dont l’hermétisme nécessaire entraine au profond d’un imaginaire connu de soi seul.
  C’est sous l’égide de la belle Agnès Sorel, qui vécut avec Charles VII un amour fou et une mort mystérieuse, que « s’égara le vert navire du désir » de ce texte exceptionnel.
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  Grande Tiqueté de Anne Serre

  « La brande de nos pères avait remisé là un sujet granduesque » : ainsi commence l’incipit de Grande Tiqueté, un livre sublime, tel que vous n’avez jamais lu.
  L’autrice s’en explique dans un bouleversant avant-propos où elle donne les clefs de son texte. On lira un conte joyeux et triste raconté par une narratrice et ses deux camarades, entre enfance et sabir où le temps s’abolit. Des phrases emplies de mots mystérieux qui rappellent les illustrations d’un Claude Ponti.
  La merveille, c’est qu’on comprend tout et que c’est beau. Un texte qui interroge l’intime et le commun, lieu ultime de la littérature.
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  Le vieillard amoureux de Francoise Pascal

  C’est une pièce inédite et l’auteur est une femme, mieux : Françoise Pascal est la première dramaturge à avoir été publiée et jouée par des professionnels de son vivant.
  On remonte jusqu’au XVIIe siècle pour découvrir cette pièce de la contemporaine de Molière, inspirée comme lui par la Commedia dell’arte. Une jeune femme et sa suivante, font tourner en bourrique l’homme chargé de les surveiller, pour le père de la demoiselle. Ce dernier, avare, refuse de marier sa fille à celui qu’elle aime. Réjouissant, délié, vivant, un petit plaisir à s’offrir.
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  On n'y échappe pas de Boris Vian - Oulipo

  Boris Vian meurt en 1959, le mouvement de L’Oulipo naît l’année suivante, avec notamment Queneau et Bens, comme un prolongement pluriel de l’esprit vianesque.
  Quelques années avant sa mort, Vian a l’idée d’écrire un « roman Série noire ». Il couche quatre chapitres d’un roman sullivanesque sur le papier et… Cinquante ans plus tard,  ses héritiers confient au collectif de L’Oulipo, dont Hervé le Tellier est l’un des malicieux et non moins imprévisibles porte-paroles, le soin d’écrire les douze chapitres suivants. On se précipitera sur les notes de ce roman délicieux, où l’on découvrira des documents émouvants et la conception oulipienne sacrément sophistiquée et joyeuse de ce qui semblait si simplement beau à la lecture.