A la découverte d'un sujet aussi vaste que le monde...
« Cela ressemblait moins que jamais à une jungle, ou alors une jungle froide, de bois et de boue, avec des animaux crottés, et des monstres de métal au loin, sous le crachin. Pas le genre qui fait rêver, avec les perroquets et les feuilles vertes et grasses, où on transpire dans une odeur d'humus. Une jungle du pauvre. Ici, il n'y avait pas un arbre, pas une feuille, pas de chaleur. Et aujourd'hui, c'était silencieux. Cette jungle qui avait été un chaos où des milliers de personnes vivaient, mangeaient, parlaient, se battaient, était devenue un désert, où ils étaient seuls, tous les six.
Six enfants et adolescents dans une ambiance de fin du monde. »
A la découverte d'un sujet aussi vaste que le monde...
Embarquement immédiat pour l'immense et cruelle Jungle de Calais
#RL2017 ça y est, c’est parti ! Découvrez les avis de nos lecteurs sur cette sélection
Embarquez avec nos 50 Explorateurs à la découverte des romans à ne pas manquer cet automne...
J’avais été touché par Samba pour la France et bien, j’ai été bouleversé par Une fille dans la jungle. Delphine Coulin a su parfaitement traduire, une nouvelle fois, toutes les souffrances endurées par nos semblables déracinés qui tentent de trouver un peu de bonheur de vivre dans notre pays… même s’ils rêvent un peu trop d’Angleterre.
Bien sûr, quand le mot jungle apparaît dans le titre, il s’agit de la jungle de Calais et j’ai suivi avec appréhension et douleur les pas de cette jeune Éthiopienne, Hawa, qui voit le démantèlement complet de la jungle et qui décide de rester, de ne pas se laisser embarquer ni berner par de fausses promesses. Elle est avec Elira et quatre garçons : Milad, Ali, Jawad et Ibrahim. La boue, la saleté, le froid et la faim sont leur quotidien plus les violences qui ne cessent de s’abattre sur eux.
« La nuit était claire et froide. La fille avait un visage pur, fin. Ses lèvres pleines de jeunesse, à peine gênées par les gerçures, réchauffant l’oiseau déplumé, tellement sale que seule sa patte amputée semblait avoir échappé à la boue. Elle l’a caressé du bout de son doigt. On aurait dit un rat avec des ailes. » Voilà le quotidien de ces jeunes sortis ou pas de l’enfance mais dont la vie se joue souvent à pile ou face.
Au fil de leur errance dans une zone qui jouxte le port et l’entrée du tunnel, Delphine Coulin reprend chacun de ses personnages pour retrouver son point de départ et un parcours fait d’épreuves souvent terribles.
On achète, on exploite, on vend ces jeunes qui affrontent une multitude de dangers pour se retrouver là : « Ils vivaient au milieu de six mille hommes et femmes venus d’Albanie, d’Éthiopie, d’Érythrée, d’Afghanistan, d’Égypte, d’Iran, du Koweit, de Syrie, du Vietnam, dans ce qui était devenu une ville. Aller d’un bout à l’autre du camp revenait à faire le tour du monde. Un voyage au bout de la crasse, dans le plus grand bidonville d’Europe. »
Tout près de leur but ultime, cette Angleterre fantasmée qui ne se trouve qu’à 33 km, ils ont quand même rencontré des gens bienveillants tentant de les aider, d’atténuer leurs souffrances. Grâce à ce livre, j’ai davantage compris tous les risques que prennent ces gens qui voient circuler les autres sans problème. Cela va même plus loin : « Hawa respirait l’odeur de l’essence qu’elle aimait, en se disant que s’ils avaient été des tomates, la vie aurait été plus simple. »
Taxés, exploités, confrontés aux pires dangers, aux gangs, aux passeurs, à ceux qui leur volent le peu d’argent qu’ils portent, ils sont des naufragés qui peuvent sombrer à tout moment dans cette boue dont ils n’arrivent pas à se débarrasser.
Si Delphine Coulin néglige la fin du parcours européen de ces migrants, d’autres l’ont bien fait comme Baudoin et Troub’s dans Humains, la Roya est un fleuve. Avec Une fille dans la jungle, elle rappelle et ouvre nos yeux sur un drame qui n’est pas près de se terminer.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Un livre qui m'a pris aux tripes !
Impossible de rester ignorant et insensible à ce qui se passe et se vit dans notre pays et dans le monde après avoir lu Une fille dans la jungle de Delphine Coulin.
Ce roman raconte le démantèlement et l'évacuation de la jungle de Calais, comme ont pu vivre et survivre ces six très jeunes gens, deux filles et quatre garçons, qui voulaient absolument rester sur le site, leur seul but étant de rejoindre cette Angleterre que seulement 33 km séparent.
On s'embourbe avec eux dans cette boue gluante, dans ce froid pénétrant et dans cette humidité glaçante. Ils essaient de rester invisibles pour tenter de rejoindre, par quelque moyen que ce soit, les trains, les camions ou les bateaux qui pourraient leur faire traverser cette mer : une angoisse permanente.
Le suspense est maintenu tout au long du roman, la question étant : que va-t-il advenir de ces jeunes ? La folie les guette chaque jour devant l'horreur qu'ils subissent.
Que reste-t-il de notre humanité quand nous ne sommes plus capables d'accueillir nos semblables ?
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
En lisant ce roman, j'ai eu l'impression de lire un récit d'aventures : des jeunes en quête d'un nouveau pays, d'un Eldorado, de la liberté, d'une nouvelle vie. Des péripéties, de la peur, des relations humaines...c'est oublier que ce récit pourrait être le témoignage de jeunes migrants. On y découvre la misère, la faim et surtout la peur. C'est le constat que l'homme est un loup pour l'homme. J'ai apprécié que ce texte dénonce, pour une fois, non les habitants de Calais, ni les forces de police, mais les passeurs et ce monde de l'ombre qui profitent de cette misère : les Albanais, les Egyptiens, les Afghans qui ont organisé les filières qui exploitent la détresse , l'horreur des migrations. Un roman à l'écriture simple qui va à l'essentiel.
Lien : http://www.livresselitteraire.com/2017/11/une-fille-dans-la-jungle-de-delphine-coulin.html
Que savons-nous vraiment de ce qu’ils ont vécu humainement, psychologiquement, physiquement aussi ? Ce que nous ont dit les médias, les reportages sur la jungle bien sûr mais nous serons jamais à leur place. Nous ne saurons jamais aussi bien qu’eux ce qu’est ce lieu, cette difficulté, cette souffrance. Encore plus lorsque l’on est enfant dans ces immondices. C’était sans compter sur Delphine Coulin qui leur donne vie.
Six enfants aux âmes perdues avec pour point central une jeune fille, Hawa. Une éthiopienne qui a fui son pays pour éviter un mariage forcé. Sans être chef, elle est celle qui décide de ne pas partir avec les bus lors de l’évacuation du camp. Celle qui décide de rester avec ces cinq autres enfants, adolescents, pensant qu’une fois la jungle évacuée, les contrôles seront moins fréquents et qu’ils pourront ainsi rejoindre plus facilement l’Angleterre. Des gamins qui arrivent avec des espoirs et des rêves quasiment impossibles à assouvir.
Tout au long de ce récit qui vous serre le cœur, Delphine Coulin revient sur le parcours de ces gosses qui ont quitté leur pays en quête d’une vie meilleure. Soudés, ces mi-enfants, mi-adultes vont se soutenir malgré les épreuves, les peurs et les tensions. Car ils sont seuls désormais. Exclus. Parias. Ils vont s’aimer aussi parfois. Gamins ignorants tout de ce qu’est l’amour. Mais l’amour, même dans la jungle reste l’amour.
Et puisque l’enfer est aux portes de la jungle, que pour se nourrir, vivre, survivre, la loi du plus fort s’applique, les réseaux mafieux et clandestins s’organisent. Cherchent à racketter ceux qui sont dans la même situation qu’eux. A procéder au même business que les passeurs de leur pays d’origine. Alors comment tout cela va finir pour Hawa, Elira, Milad, Ali, Jawad et Ibrahim ?
Les descriptions parfois violentes ont une place essentielle dans le roman, elles se font électrochoc, vous provoquent des haut-le-cœur. Un cœur dans lequel nous pénétrons. Celui de la jungle disparue, des ruines de la jungle. Loin du prisme des médias, l’auteure nous prend par la main pour vivre les choses de l’intérieur. Grâce à cette plume percutante et incisive, on sent les odeurs nauséabondes, on sursaute aux bruits inconnus, on tremble de froid, de peur à chaque tentative de passage en Angleterre, à chaque menace proférée. On ne saura jamais ce qu’est être migrant dans la jungle mais grâce à Delphine Coulin, l’espace de 240 pages on se glisse dans leur peau, leurs vêtements. Et l'on devient témoin. Passeur de cette réalité glaçante. D'un coup de poing en plein estomac, elle nous remet face à nos attitudes, nos responsabilités mais sans jamais juger ni les politiques, ni les habitants. Ni les bienheureux que nous sommes…
J’avais beaucoup aimé le roman Voir du Pays de Delphine Coulin et c’était une évidence pour moi, de lire son nouveau roman. Elle parlait déjà d’un sujet sensible ; le retour de la guerre en Afghanistan de trois femmes militaires françaises.
Cette fois-ci, elle aborde un sujet délicat, sensible et d’actualité avec brio !
Au moment du démantèlement de la jungle de Calais, 6 jeunes décident de rester afin de tenter de passer en Angleterre.
L’auteure nous plonge dans une réalité terrible, effrayante et bouleversante mais sans pathos. Nous suivons ces jeunes qui essayent de survivre tant bien que mal, s’échappant de leurs conditions terribles (mariage forcé, guerre, famine). Ils souhaitent aller en Angleterre qui pour eux, est synonyme d’eldorado, où ils espèrent tant, vivre mieux et avoir un meilleur avenir !
Nous sommes happés par l’histoire, par ces jeunes gens, où ils côtoient le pire : la faim, le froid, la peur, les échecs, la saleté la violence, les coups, les viols,…c’est souvent terrible et poignant. Une lutte de tous les jours, des désillusions, mais une force incroyable de vouloir s’en sortir. Captivant, bouleversant et douloureux mais à la fois, pleins d’humanité...un roman de la rentrée littéraire à lire absolument.
Delphine Coulin nous donne à lire un superbe roman, à la fois violent et lumineux. J’ai aimé retrouver cette plume que j’avais découverte et aimée avec son précédent roman « Voir du pays ».
Ici, elle donne des noms à ces anonymes que nous avons pris l’habitude de voir, tels des ombres furtives, sur nos écrans, en ouverture du JT. « Une fille dans la jungle », c’est Hawa, une ado ethiopienne, sans papier que nous suivons dans cette jungle qu’elle refuse de quitter, malgré le démantèlement annoncé. A quoi bon partir vers une destination inconnue? Ici au moins, elle a ses habitudes et ses copains de galère.
Tous rêvent d’Angleterre et de jours meilleurs. Marre de cette crasse, de ce dénuement, de cette misère qui leur colle à la peau, plus surement que la boue à leurs chaussures. Il y a forcément, un ailleurs qui leur offrira un avenir.
Ils y croient et nuit après nuit, ils tentent leur chance.
Lire Une fille dans la jungle c’est prendre une grande claque, qui aide à relativiser tous nos minuscules tracas quotidiens : Il pleut, le métro est bondé, combien tout cela est dérisoire par rapport à la vraie misère des migrants.
http://leslivresdejoelle.blogspot.fr/2017/09/une-fille-dans-la-jungle-de-delphine.html
La jungle dont il est question dans ce roman n'est pas peuplée d'arbres et de perroquets, il s'agit de la jungle de Calais. Delphine Coulin raconte l'histoire de six personnages, des enfants et des adolescents entre 8 et 17 ans, "deux grands, deux petits, deux filles". Les garçons viennent d'Afghanistan et s’appellent Milad, Jawad, Ali et Ibrahim; les filles Hawa et Élira viennent d’Éthiopie et d'Albanie.
L'histoire commence au moment du démantèlement du camp, ces six jeunes choisissent de rester, ils refusent de partir dans un centre d'accueil pour mineurs avec ceux qui ont abandonné l'idée de vivre en Angleterre. Pour eux, l'Angleterre, distante de seulement 33 kms de Calais, reste le lieu dont ils rêvent, le lieu où ils veulent aller ensemble, un lieu promesse d'une vie meilleure.
C'est dans ce décor de fin du monde, boueux et silencieux, que les six jeunes tentent de survivre seuls maintenant que les 6000 personnes qui vivaient là ont été évacuées, le plus grand bidonville d'Europe est en effet devenu le royaume des pelleteuses et les bénévoles des associations d'aide aux migrants sont partis. Leur obsession : trouver un abri, trouver de quoi se nourrir et lutter contre le froid et chercher un moyen de rejoindre l'Angleterre à bord d'un camion ou par le tunnel. Ils deviennent des bêtes traquées toujours en alerte à l'affût de tous les bruits car il leur faut autant craindre les hommes en noir de la police que d'éventuels autres migrants. Il leur faut aussi négocier avec les passeurs au comportement odieux qui imposent des droits d'accès aux parkings où se garent les camions. Ils forment une mini société avec ses règles, l'autorité naturelle de Milad le positionne d'emblée dans le rôle de chef.
Delphine Coulin nous livre ici et là des bribes du passé de chacun d'eux et du périple qu'il ont dû enduré pour atteindre la France. Les garçons ont fui leur pays en guerre, les filles ont refusé de se marier de force ou de se prostituer.
C'est un livre sur la détresse et sur le désir de liberté. Ces jeunes sont à la recherche d'une place dans le monde mais doivent lutter sans cesse pour ne pas sombrer dans la folie.
J'ai été bouleversée par ce roman sur ce sujet tristement d'actualité, Delphine Coulin nous plonge dans la dure réalité que vivent les migrants, en particulier les jeunes et encore plus les femmes et les jeunes filles dont le corps se retrouve à la merci des hommes. Elle nous décrit des relations d'amitié fortes, une émouvante relation protectrice de Milad envers son petit frère, l'ébauche d'une jolie relation entre Milad et Hawa et nous relate quelques scènes où il est agréable de voir qu'ils peuvent encore adopter des comportements d'enfants joyeux par exemple quand ils se baignent dans l'eau glacée du château d'eau pour se laver en laissant éclater leurs rires.
C'est une histoire au cœur de l'humain qui m'a souvent serré le cœur et qui rappelle que les migrants sont des êtres humains et non des concepts dont on peut se servir pour illustrer des exercices de mathématiques dans des manuels scolaires.
J'ai découvert Delphine Coulin avec ce livre, j'ai aimé son écriture forte et réaliste. Je vais maintenant m'intéresser à ses précédents ouvrages.
« Une jungle du pauvre. Ici, il n’y avait par un arbre, pas une feuille, pas de chaleur. Rien n’avait de couleur. C’était gris. Ça puait la fumée et les ordures. Et aujourd’hui, c’était silencieux. Cette jungle qui avait été un chaos où des milliers de personnes vivaient, mangeaient, parlaient, se battaient, était devenue un désert, où ils étaient seuls, tous les six. »
Ils sont six, si jeunes gens, encore des enfants à assister au démantèlement, à la déforestation de la jungle de Calais, de l’intérieur.
Ils sont six dont deux filles qui ont quitté l’enfer de leurs pays ou pour éviter le pire.
Ils sont six à rêver d’Angleterre.
Ils sont six à se serrer les coudes, à avoir refusé de monter dans un car pour aller… trop loin de l’Angleterre.
Ils étaient six : deux gars, deux petits, deux filles. Une troupe en guenille qui marchait presque en rythme. »
Ce sont encore des enfants, mais ils ont affronté le pire.
Hawa vient d’Ethiopie où elle a connu une enfance heureuse, la préférée de son père « qui était fier d’avoir une fille aussi intelligente et courageuse qu’un garçon ». Une fois le père mort, la mère s’empresse de la marier avec un vieux. Hawa veut être libre, alors, elle part de chez elle.
« Elle avait treize ans et personne n’aurait pu lui reprocher de ne pas imaginer tout ce qui allait suivre ».
A treize ans, elle est vendue plusieurs fois avec tout ce qui va avec.
« C’était juste avant d’arriver en Europe, où tout irait bien ».
Elira vient d’Albanie « Elle avait presque quinze ans, la vie devant elle ». Violée par son père au vu et aux sus de tous, elle s’enfuit et se retrouve prisonnière d’une maquerelle, obligée de faire la pute au noir puis dans un bordel.
Hawa, Elira, Milad et son frère Jawad (neuf ans), Ali, Ibrahim ne veulent pas la quitter « leur » jungle, ne veulent pas être séparés. Ils se tiennent chaud ensemble. En attendant, ils survivent dans un trou à rats, ou un autre, mangent à même la boîte de conserves lorsqu’ils en dénichent une en fouillant les reste de la jungle dévastée.
Pourtant, ils ne se savent pas en sécurité, traqués, comme des bêtes, par les policiers, les hommes en noir, les trafiquants en tout genre, surtout genre humain. La nuit, les deux filles se mettent des couches pour ne pas aller aux toilettes.
Ils voudraient tant partir de la jungle pour arriver en Angleterre, leur Eldorado, même s’ils sentent confusément que ce ne sera pas un havre de paix et de prospérité. C’est tout ce qui leur reste, cet espoir si minime soit-il.
Ils vont de désillusions en désillusions, de catastrophes en catastrophes et ils restent debout. Malgré la boue, les immondices où ils doivent se cacher, ces gosses restent humains, terriblement humains malgré tous les pièges et arnaques qui visent à leur ôter leur humanité, à les anéantir. Pourtant, la ville et ses lumières n’est pas loin d’eux. « Chaque lueur qui vacillait au loin était une fête possible, une maison où d’autres enfants dormaient. »
Bénévole à la CIMADE, Delphine Coulin a écrit ce court roman à charge où la désillusion, la colère, la déception, la peur, la solitude, le froid, la colère habitent ces six jeunes gens qui ont eu la « mauvaise idée » de vouloir fuir la mort dans leurs pays, d’avoir eu l’espoir en un autre lieu meilleur.
Une fille dans la jungle, un livre écrit à hauteur des enfants, les pieds dans la fange avec des mots qui frappent et sonnent juste. Elle rend leur humanité à Ali, Elira, Hawa, Ibrahim, Milad et le petit Jawad.
Une lecture marquante qui ne s’oublie pas ; un coup de coeur
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