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Avec Un, l'auteur du best-seller Jonathan Livingston le goéland, Richard Bach réussit à nous faire partager son interprétation des mondes parallèles où, à chaque instant, le monde se scinde en une infinité d'autres univers, formant des passés et des futurs parallèles aux nôtres.
Vivre dans un espace-temps qui est un éternel présent, où coexistent passé, présent et futur, voilà le défi proposé par ce roman où se côtoient l'imaginaire et le réel.
Un, Richard Bach
L’auteur ne doit plus, me semble-t-il, être présenté. Son roman « Jonathan Livingstone le goéland » lui ayant assuré une grande notoriété. Le film qui en a été réalisé est, selon moi, totalement conforme au roman. Je l’ai visionné un nombre incalculable de fois depuis sa sortie.
« Un » est un roman très particulier. Inclassable dirais-je. Et c’est une excellente chose, tant les étiquettes catégorisant les choses provoquent des comportements éristiques. Il suffit par exemple de parler de « feel good » ou de livres de développement personnel pour que l’on se positionne dans deux camps et que l’on commence à parler de l’auteur ou du lecteur et plus du livre. Il n’a donc pas ces étiquettes (zut, ne pas avoir d’étiquette est une forme d’étiquette).
Ce roman pourrait être qualifié de métaphore métaphysique (re-zut, c’est une étiquette…). Richard et Leslie vont visiter des mondes parallèles et rencontrer d’autres eux-mêmes qui, ayant fait des choix différents des leurs, ont des existences autres. Un peu comme si un nombre incalculable de mondes coexistaient où chaque autre nous-même mènerait une autre vie possible, ce qui, au total, rendrait chaque monde différent. Et certains sont terrifiants, détruits par la guerre, d’autres ont trouvé une manière surprenante de l’éviter ; d’autres encore ont contrôlé la genèse des idées… Bref, tout cela désarçonne. Il est difficile d’objectiver ces mondes métaphoriques, mais cela fait réfléchir à notre importance dans l’évolution des choses.
On frise parfois, au contact d’une autre version de Richard ou Leslie ou d’un autre monde, l’état d’énantiodromie, où l’apogée se transforme souvent en déliquescence. Le tout est de savoir si cela peut être évité. Et parfois, ils côtoient une version merveilleuse d’eux-mêmes ou d’autres mondes…
Mais tout cela ne serait-il pas inextricable ? Spicilège (page 262) : « Si c’était vrai que chacun, partout, est un aspect de nous et que nous-mêmes sommes des aspects de tous et des êtres qui peuplent l’univers ? »
Un livre qui regorge d’idées profondes, pas d’apophtegmes cependant. Un parcours qui refuse que l’entéléchie de la vie personnelle ou de l’existence des mondes soit la fin ou la destruction.
Ce que j’ai inféré de cette lecture, c’est que nous avons, à notre niveau (quel qu’il soit), la « capacité de » et que le fatalisme, paradoxalement, est un choix.
Un livre qui nous plonge dans des mondes rêvés que le cartésien réfutera. Mais, la vision de la totalité exposée ici n’est pas la totalité, mais une des infinies représentations possibles. Et chacun à la sienne. Ce qui nous ramène à ces mondes parallèles ou la totalité est la coexistence de toutes ces représentations.
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