Des romans brillants et visionnaires dont vous ne ressortirez pas indemnes
"tous les thèmes de la s.-f.
Semblent s'être donné rendez-vous, dans ubik, pour y être tournés, déformés, dévoilant ces questions ultimes : la télépathie, le voyage temporel ou la mort. le foisonnement de l'imagination, la richesse et la complexité de l'intrigue sont un défi au résumé cohérent du monde où évolue joe chip, monde dans lequel on saute de 1992 à 1939, où les morts vivent en état d'animation suspendue, rêvant leurs pseudo-vies dans un univers onirique.
Entre l'univers où le temps se dégrade et le monde instable des morts, ubik est le piège final des réalités, qui marque une étape définitive dans l'oeuvre de dick. c'est sans doute une de ses productions les plus achevées qui vient couronner un cycle spirituel commencé avec le maître du haut château, continué avec le dieu venu du centaure et qui culmine avec le présent roman."
Des romans brillants et visionnaires dont vous ne ressortirez pas indemnes
J’ai fait récemment de belles découvertes en littérature américaine (Sidérations, True Story, Ohio, …). Afin de ne pas m’arrêter en si bon chemin, je me suis empressée de questionner le célèbre moteur de recherche afin qu’il m’informe sur « les meilleurs romans américains ». Il m’a bien sûr sorti des titres connus de grands noms comme Irving, Fitzgerald, Hemingway, Kerouac, Capote, Steinbeck, pour ne citer qu’eux et puis ce roman « Ubik » que je ne connaissais pas et qui a retenu mon attention. J’apprécie la science-fiction au cinéma alors pourquoi ne pas tenter l’expérience littéraire ? A force de toujours se diriger vers le même genre de lecture, on éprouve parfois une certaine lassitude injuste envers soi-même et envers les auteurs.
Il y a quelques jours, j’ai vu passer sur les réseaux cette nouvelle traduction avec cette magnifique couverture, il ne m’en a pas fallu plus pour sauter sur l’occasion de lire ce roman écrit en 1966 et publié pour la première fois en 1969.
1992. Bienvenue dans cette ère futuriste ultracapitaliste où même la porte de votre domicile ou de votre réfrigérateur exige un paiement pour s’ouvrir, où les personnes mortes sont cryogénisées et ressuscitées en semi-vie et où certaines personnes ont développé des pouvoirs psioniques : les précogs voient l’avenir, les psis peuvent modifier les perceptions humaines et les télépathes lisent dans les pensées.
Ces pouvoirs sont utilisés dans l’espionnage industriel. Dans ce domaine, deux grosses sociétés s’opposent : Hollis dirige une société de psis et Runciter une agence d’inertiels (capables de neutraliser les pouvoirs psioniques).
Joe Chip est testeur de champ psi chez Runciter. Cette agence est engagée par une représentante d’une grosse société qui ne souhaite pas dévoiler son identité. Runciter et Chip, accompagnés d’inertiels, se rendent sur Luna pour cette mission. Ils sont alors victime d’un attentat orchestré par Hollis. Runciter meurt. L’équipe, menée par Joe Chip, reprend immédiatement la route de la terre afin d’avoir le temps de placer Runciter en semi-vie. Là d’étranges phénomènes se produisent, l’environnement subit une régression. Ils semblent remonter le temps. Joe Chip cherche à comprendre.
Une intrigue haletante pleine d’action et de rebondissement où les choses ne sont jamais ce qu’elles semblent être. Bien plus qu’un simple roman de science-fiction, il est aussi une critique sociale du capitalisme.
Une très belle expérience littéraire et psychédélique. Pas étonnant que ce roman culte figure parmi les meilleurs romans américains du XXe siècle.
Merci aux éditions "j'ai lu" de perpétuer cette œuvre.
Pour rappel, Philip K. Dick est également à l’auteur des œuvres adaptées au cinéma sous les titres de « Blade Runner » et « Minority Report ».
Intemporel. De quoi briser les cœurs, et les âmes. Indispensable.
À déguster sans obligation de lire attentivement la notice.
Il y a quelques années, j'avais emprunté Ubik à ma Médiathèque habituelle. Au bout d'une cinquantaine de pages, il m'était tombé des mains. Alors que je suis un grand amateur de SF, l'univers décrit par Philip K Dick m'apparaissait paradoxalement trop futuriste. Je m'étais promis d'y revenir un jour et puis le mois dernier, alors que je fouillais dans la boîte à livres de Noisiel, je suis tombé sur Ubik. J'y ai vu le signe qu'il était temps de retenter l'aventure et un mois plus tard, je suis remonté à cheval et ai même terminé la course.
Pourtant, cette fois encore, je ne peux nier qu'il m'a fallu un certain temps pour adhérer complètement à l'univers dépeint. J'ai été interpellé au départ par les messages publicitaires plus que curieux qui introduisent chaque chapitre et qui vantent divers produits portant tous le nom du roman. Il faut dire qu'il faut attendre quasiment le dernier tiers du roman pour qu'un début d'explications nous soit fourni.
Mais ce qui trouble réellement dans Ubik, c'est l'ambiance singulière qui y règne. Ce 1992 futuriste est à des années-lumières de nous. C'est un futur éminemment mental dans les distances entre les hommes sont presque abolies, mais qui apparaît pourtant comme aseptisé, presque déshumanisé. L'argent est toujours un problème, mais a cependant une emprise bien forte, si forte que le rapport que l'homme entretient avec lui semble décomplexé. Les amphétamines sont un produit de consommation courante, mais est-ce surprenant lorsqu'une partie de la population possède des pouvoirs psychiques ?
Les protagonistes de l'histoire s'inscrivent logiquement dans cette configuration inédite. Joe Chip est un antihéros vaporeux dans les tous sens du terme et les personnages secondaires sont, quant à eux, insaisissables. Leur présence, toutefois, contribue à cette impression de vivre une expérience littéraire authentique qui va bien au-delà des limites confinées de la SF. C'est en soi assez paradoxal, car Philip K Dick convoque nombre de thèmes récurrents au genre dans Ubik.
De ce mélange, découle une œuvre exigeante qui ne ménage pas le lecteur. Celui-ci se voit contraint de faire un choix, se laisser porter par l'ambiance ou renoncer. Mieux vaut donc s'obstiner, car la récompense est clairement au bout du voyage, si tant est que l'on parvienne à débusquer indices disséminés qui vous aideront à comprendre ce qui est à l'œuvre ici.
J'ai peiné pendant une partie de cette lecture, mais lorsque j'ai terminé Ubik, tout ce qui m'avait semblé abscons, ardu, voire elliptique a trouvé un sens et reconstitué ce puzzle. Je vous souhaite le même dénouement que le mien.
Un très bon classique de la littérature de science fiction.
Tout Dick est dans Ubik. Roman à la fois complètement barré et parfaitement maîtrisé. La réalité est dévastée mais il y a Ubik, le produit miracle qui répare absolument tout. Livre-vision, Ubik peut se consommer sans aucune modération. Hum... peut-être pas lorsque la lune est au trois-quart pleine, tout de même....
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