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Mars 2010. Après Brassens, Brel et Ferré, disparaissait le quatrième mousquetaire de la chanson française : Jean Ferrat, né Tenenbaum huit décennies plus tôt. Mars 2020 : deux artistes associent leurs talents pour conjurer l'absence de celui « qui aurai[t] pu vivre encore un peu. » L'un est peintre, l'autre écrivain.
Ensemble ils redonnent vie à l'homme qui détestait les interdits et chantait les poètes. Celui qui dénonçait "la grande injustice" et "la force imbécile" sans jamais cesser de dire « Que c'est beau la vie ! » L'un twiste les mots, l'autre peint les êtres que Ferrat aimait « à en perdre la raison » : Aragon, Desnos, Lorca, Maïakovski, Neruda... Mais aussi Brassens, Vian, Elsa Triolet, Van Gogh ou le vieil Hugo. Comme autant d'étoiles d'une constellation fraternelle et engagée.
Merci aux éditions Bruno Doucey et à Masse Critique Babelio pour ce cadeau magnifique.
Ce livre est un objet d’art !
Je n’ai pas suffisamment de connaissance pour décrire la technique employée par Enest Pignon-Ernest mais je sais que de ces portraits surgissent de l’admiration et la tendresse qu’il porte à Jean Ferrat, son ami et aux poètes qu'il a su chanter.
Les mots de Lyonel Trouillot disent l’admiration pour « l’Homme qui chantait ».
C’est un ouvrage qui fredonne la Fraternité.
Les mots s’échappent des pages grâce à une typographie qui nous fait penser à une envolée.
L’amour des mots, des poètes, des passeurs comme l’a été Jean Ferrat.
Pour moi c’est aussi plus que cela, l’hommage, la survivance d’un monde disparu. Celui de l’engagement, de la culture, du partage. Des valeurs que Jean Ferrat a porté haut sans oublier qu’il était un homme presque comme les autres. Lors de ses obsèques c’est ce qui se dégageait des témoignages des habitants de son village Antraigues. Il nous a laissé un bel héritage de chansons, de mots et de prises de position.
C’est indubitablement à livre à s’offrir et à offrir. Un cadeau précieux pour les amoureux de Ferrat.
Sa voix à nulle autre pareille, ce sourire qui restent gravés dans nos cœurs.
Nous aussi nous lui disons :
« Tu aurais pu vivre encore un peu
Pour notre bonheur pour notre lumière
Avec ton sourire avec tes yeux clairs
Ton esprit ouvert ton air généreux »
©Chantal Lafon 01 janvier 2021.
Tu aurais pu vivre encore un peu… Jean Ferrat le chantait pour un ami très cher et voilà que ce vers si émouvant sert de titre à ce très beau livre des éditions Bruno Doucey.
Les dessins signés Ernest Pignon-Ernest sont d’une expressivité extraordinaire. Ils semblent faits au fusain avec un relief d’une humanité profonde.
Ernest-Pignon Ernest était ami avec Jean Ferrat, né Tenenbaum en 1930 et mort en 2010, à 80 ans.
Né en 1942, Ernest-Pignon Ernest, depuis un demi-siècle, appose ses dessins sur les murs des villes, un peu partout dans le monde. Dans ce beau livre, s’il a réalisé trois portraits de Jean Ferrat, il superbement croqué Paul Éluard ou Pablo Neruda mais aussi Victor Hugo, Paul Verlaine, Georges Brassens, Charles Baudelaire, Elsa Triolet etc… et Louis Aragon, bien sûr !
Enfin, il y a les textes magnifiques de Lyonel Trouillot qui a su allier sa plume alerte aux extraits si bien choisis des chansons de Ferrat.
D’ailleurs, il s’adresse à lui, le tutoie comme un camarade, ce si joli nom. Écrivain haïtien, né à Port-au-Prince en 1956, est aussi poète et cela se ressent. Par contre, lui n’a jamais rencontré celui qui avait choisi l’Ardèche et Antraigues-sur-Volane pour vivre, mais il adorait ses chansons comme il le prouve par des textes courts, éloquents, percutants ou délicieux.
Ce beau livre est né lors d’une résidence artistique au Cairn de Meyrin dans le canton de Genève et s’est confirmé lors d’une exposition, « Les Murs du lendemain », au 18e Forum international sur les droits humains, toujours à Genève.
Rythmé par les œuvres de Ernest Pignon-Ernest, quelques mots éloquents écrits en gros caractères accompagnent un parcours littéraire sur les textes de Jean Ferrat,
Tu aurais pu vivre encore un peu aborde tous les thèmes de l’artiste, ses combats, sa lucidité, son chant d’amour et son affirmation en faveur des femmes, souvent aidé par les textes de Louis Aragon.
Jean Ferrat me manque, Jean Ferrat nous manque mais il reste ses disques et bien d’autres moyens pour l’écouter, le voir chanter. Il n’est pas un chanteur mais un homme qui chante et j’ai beaucoup aimé ce doux moment poétique et émouvant procuré par ce beau livre.
Comme Bruno Doucey, l’éditeur, l’affirme : « Chanter, écrire, dessiner, c’est toujours rêver de beaux lendemains. »
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
C'est le premier vers "Tu aurais pu vivre encore un peu..." d'une des si belles chansons de Jean Ferrat qui a servi de titre à ce magnifique album dédié à cet auteur-compositeur interprète parti trop tôt. C'est un livre tout en délicatesse dont les portraits sont signés du plasticien Ernest-Pignon-Ernest et le texte superbe, de l'auteur haïtien Lyonel Trouillot : un livre conçu à quatre mains qui redonne vie à cet homme né Tenenbaum en 1930, et décédé, voilà 10 ans déjà, ayant vécu depuis 1974, dans cette Ardèche qu'il a sublimement chantée !
Ces deux artistes ont associé leur talent pour conjurer l'absence de celui qui détestait les interdits, l'injustice et le totalitarisme et qui aimait avant tout la poésie. Il disait d'ailleurs à propos d'Aragon : "La poésie d'Aragon, c'est simple, c'est direct, c'est beau, trois choses qui sont essentielles pour moi dans la chanson"
Ce sont d'ailleurs pas moins d'une vingtaine de portraits pleine page, magnifiques qu'a peints Ernest-Pignon-Ernest, son ami - ils partageaient une même conception de l'art, celle des idées au service de la poésie - des portraits de poètes ou d'artistes que Ferrat considérait comme des frères de poésie et d'engagement : Aragon, Brassens, Desnos, Éluard, Neruda, E. Triolet, V. Hugo, V. van Gogh, B. Vian et d'autres encore.
Quant à Lyonel Trouillot, il a su avec justesse et poésie, replacer les mots, les pensées et les paroles du chanteur dans la vie d'aujourd'hui.
Pour celles et ceux qui aiment Jean Ferrat, et j'en fais partie, c'est un album à se procurer de toute urgence. Il ne s'agit ni d'une biographie, ni d'un album photo, ni d'une anthologie mais bien d'une oeuvre originale, une véritable promenade poétique, artistique avec des paroles puisées dans certaines chansons de Jean Ferrat, auquel l'écrivain s'adresse accompagnée de forts beaux portraits au fusain.
Loin de nous plonger dans la nostalgie - un petit peu tout de même, il est impossible de ne pas fredonner quelques airs en le lisant -. cet ouvrage nous montre que ce qu'a mis Ferrat en musique colle toujours à l'actualité et qu'il a parfois eu des pensées prémonitoires :
"C'est fou ce que je m'acclimate
Au jardin d'acclimatation."
Lucidité plus que divination, tu as su voir venir toutes les régressions, l'affaissement éthique, la résignation et les stratégies d'acclimatation. C'est une France bien loin de la tienne qui triomphe aujourd'hui. Tu l'avais dit :
"Jésus-Marie"
Quelle décadence
Quelque chose est pourri
Dans mon royaume de France."
Mais ne nous laissons pas abattre et combattons toujours car n'oublions pas :
"Que c'est beau, c'est beau la vie !"
Un bel objet essentiel à mettre sous le sapin !
Je remercie les éditions Bruno Doucey et Babelio pour m'avoir offert ce superbe cadeau de Noël avant l'heure.
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