Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Stella, protagoniste et narratrice, retrace les abus subis dans sa famille. Trente ans après les faits, elle décide de porter plainte, de dénoncer inceste et omerta, agresseurs et complices. Sa vie bascule alors. Aux yeux de sa famille et de la société, elle devient la personne par qui le mal est arrivé.
La gorge nouée, les dents serrées, on plonge dans ce roman en vers libres comme dans le plus sombre des gouffres.
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Dans « Tout brûler », Lucile de Pesloüan nous livre un récit percutant et bouleversant. À 40 ans, Stella décide de briser le silence sur les abus sexuels qu’elle et ses cousines ont subis durant leur enfance.
Ce roman, à la fois puissant et poignant, expose la colère et la douleur d’une femme face à une famille qui a choisi de dissimuler la vérité.
L’auteure, avec une écriture incisive et poétique, dépeint les profondes blessures laissées par ces crimes, tout en abordant la difficile reconstruction de celles qui ont vécu l’indicible.
Malgré la prescription, Stella dénonce l’inceste et l’omerta familiale, espérant enfin que la culpabilité revienne à ses véritables auteurs.
Ce texte révoltant et profondément émouvant s’inscrit dans la lignée du mouvement « MeToo », faisant écho à la nécessité de rendre justice aux victimes.
C’est un roman coup de poing, incontournable de la rentrée littéraire, qui nous plonge dans une réflexion intense sur la violence et la résilience.
Un récit à découvrir absolument.
« L’inceste ce n’est pas seulement de la pédocriminalité
l’inceste c’est se servir et se croire tout-puissant
au-dessus de tout,
au-dessus des lois
l’inceste c’est avoir le pouvoir
le pouvoir de violer des femmes et des enfants
le pouvoir d’assouvir ses désirs
en tout impunité » p45
« tu apportes tes doléances ton baluchon
les horreurs qu’il y a dedans
tu leur donnes et ce n’est plus de ton ressort »
Inceste : relations sexuelles entre parents très proches
Inceste : sujet que l’on tait, sujet que l’on cache, sujet où règne déni et mépris
Inceste : ce que « lui, il sait depuis trente-quatre ans, depuis que sa fille a parlé »
Inceste : ce que « lui, il sait depuis trente ans, depuis que sa cousine lui a expliqué »
Inceste : ce que « elle, elle sait depuis vingt-cinq ans, depuis que ma tante lui a raconté »
Inceste : ce tabou contre lequel Stella décide de porte plainte, décide de parler, décide de briser l’omerta.
« Pourquoi est-ce moi qui ai honte
Pourquoi est-ce toujours moi qui ai honte et jamais eux ? »
Tout brûler est écrit en vers libres, découpé en cinq parties, de la mort à la vie, du noir à l’espoir, de la colère à l’apaisement.
Stella, la narratrice, est en colère. Stella s’interroge et ne comprend pas. Pourquoi ne l’a-t-on pas protégée ? Pourquoi parler la transforme en paria ? Pourquoi ce qui savait n’ont rien fait ? pourquoi ?
Pourquoi « je ne réussis pas à écrire ce mot sur la carte
Impossible
Ça me tord le ventre d’utiliser ce terme »
STOP ! Stella décide de s’enfuir, Stella veut sortir des abîmes et Stella enfante. Stella est vivante.
« La justice décidera
ce n’est plus mon problème
je suis vivante »
Tout brûler se lit d’une traite. Comme un cri de colère. Le lecteur est au plus près de Stella.
L’écriture est vive, cash, trash. Elle alterne ellipses et images crues, métaphores et suggestions, révoltes et écœurements.
C’est remarquable. C’est fort, c’est incandescent.
Tout brûler est un objet littéraire qui parle de la vie d’après, après avoir osé, après avoir dénoncé, après…
Pour que les choses changent… définitivement.
Voilà une des nombreuses raisons pour lesquelles il faut absolument lire Tout brûler.
Stella, la narratrice est submergée par les souvenirs d'il y a 34 ans lorsqu'elle a subi une tentative de viol par son frère et des viols par son père. Ses cousines et sa meilleure amie ont aussi subi leurs assauts. Mais toute la famille a détourné les yeux, a laissé faire, sa mère n'est pas intervenue. Et maintenant qu'elle veut parler, elle est rejetée, ostracisée, culpabilisée.
Ce texte puissant, en vers libres, n'a que peu de ponctuation comme s'il était lâché dans un souffle, pour ne pas s'interrompre. Je l'ai d'ailleurs lu ainsi, en apnée, dans un souffle, en quelques heures, ne pouvant me détacher de la douleur, de la colère, de la haine, du dégoût qu'ils expriment. Mais j'y suis revenue pour mieux m'imprégner des mots. Des mots et des phrases qui sont scandés comme pour extérioriser la colère, la haine, qui sont incantatoires comme pour éloigner la douleur.
Stella raconte la vie disloquée, ravagée, d'autant plus détruite que sa famille et surtout sa mère se sont tues et ont préféré sacrifier une petite fille dont la parole avait peu d'importance face à la puissance de l'homme (père, frère, oncle…). Elle a été doublement victime. Son corps a souffert, son âme a été violentée et elle a dû se faire aider pour survivre.
Cette parole qui lui a été déniée au moment des faits, elle a besoin de l'exprimer maintenant qu'elle est adulte, qu'elle a une petite fille afin de la protéger, elle et toutes les autres petites filles. L'affaire est classée sans suite pour cause de prescription. Cette parole, la narratrice s'en saisit, et à travers elle, l'auteure, pour condamner le patriarcat dans ce qu'il a de plus bestial, violent.
Est-il possible de tout brûler pour assainir, pour détruire la pourriture, pour faire place nette et pour que la vie renaisse des cendres ?
Ce roman est un véritable coup de poing aux tripes, qui nous coupe la respiration et qu'il faut lire et relire, ne serait-ce que pour la puissance et la beauté du style.
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