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Direction la Papouasie Nouvelle-Guinée, pour un roman jeunesse qui mériterait d'être traduit. Dans le Shark caller, on découvre un village traditionnel qui est confronté à la problématique de la survie entre tradition et ouverture au monde. « L’appeleur de requins » est un très vieil homme qui a pris sous son aile Blue Wing, une jeune fille un peu singulière qui a perdu ses parents. Il fait perdurer les traditions de son île en particulier si celles liées au monde marin. Le chef de l'île, lui préfèrerait s'ouvrir vers la modernité mais niveau écologie notre petit papy n’est vraiment pas d'accord. Il lui faudra malgré tout céder et prendre en charge un scientifique et sa fille qui viennent habiter dans l’ancienne case de la famille de Blue Wing pour mener soi-disant des études sur la biodiversité des récifs. Ce scientifique est étrange, rien dans son parcours académique ne colle avec la biodiversité. La majeur partie du récit va retracer le quotidien des deux jeunes filles d'à peu près le même âge mais d’univers très différents. Elle vont s'apprivoiser, passer énormément de temps ensemble et vivre un certain nombre d'aventures et plus si affinités. Leur rapprochement au départ est un peu contraint et forcé mais elles vont se rendre compte que finalement elles ont plus de points communs qu’elles ne l’imaginaient. Leur plus gros point commun, elles sont en deuil et le temps qu'elles passent ensemble va leur permettre d’avancée dans leur processus respectif de deuil. Présenté comme ça, on dirait un petit roman contemporain avec des ados lambda et un petit fond écologique, un petit fond colonisateur et la question du progrès. Ce n’est pourtant pas le cas, il y a un petit côté fantastique même s’il arrive un peu tard dans le récit, c’est un élément clé. Les indices que l’on va dévier vers un roman fantastique sont parsemés de manière subtile. Pendant très longtemps on reste persuadé qu'en fait on n'est pas sur de l'imaginaire mais sur un petit roman tranche de vie. Le point de bascule tombe à pic et c’est réussi. C’est une histoire très chouette qui permet de découvrir les paysages, le mode de vie et les traditions de cette île qu'on ne connaît pas ou très peu. C’est aussi un magnifique moyen d’aborder le deuil et d’illustrer le fait que chacun le vit de manière différente. On a un panel vraiment varié sur la manière de gérer quand on perd un être cher. En résumé, c’est un récit poétique, subtile, captivant avec une part pour la nature qui est pas négligeable et dépaysant tout en étant universel. J’ai passé un excellent moment et je vais continuer à découvrir les oeuvres de cette autrice.
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