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« Avant d'apprendre la profession de son père, j'étais prêt à me damner, à devenir daltonien. À inventer de l'iris vert dans le bleu de son regard ! J'étais prêt à tout accepter, tout admettre. Tout mais pas un militaire ! Pas un officier ennemi alors que les frères se battent, les mains presque nues, face à une puissance surarmée ! Au maquis ou en prison, ils meurent par dizaines depuis quatre ans, pour reconquérir notre dignité bafouée. » Algérie, la guerre d'indépendance couve. Salim, un jeune garçon du douar, rentre à l'école et s'éveille aux autres, à ses désirs, ses révoltes et à ce déchirement qui le gagne inexorablement.
Tel est le propos de ce roman d'apprentissage qui répond autant à l'exigence d'une mémoire personnelle qu'au souci de célébrer l'amour de vivre dans un pays en proie au fracas de l'histoire.
Très jolie chronique d'une enfance et adolescence algérienne pendant que couve la guerre d'indépendance
En 1954, Salim, jeune algérien d'un douar misérable de la région d'Orléansville, se détache de ses congénères par ses facilités d'apprentissage à l'école du village. Lui et son frère Elgoum feront partie des rares élus à partir en 6ème en pension à Orléansville malgré l'opposition de leur père autoritaire et violent qui veut faire d'eux des bergers.
Tes yeux bleus occupent mon esprit, c'est le parcours initiatique que doit affronter un enfant, puis un adolescent dans un pays en proie à la tourmente. A la veille de l’indépendance de l’Algérie, Salim est tiraillé entre sa fascination pour la France, sa langue qu’il maîtrise habilement et la peur de trahir son pays et les siens qui se battent pour leur liberté.
Roman d’initiation plein de fraîcheur et d’innocence, d’humour et de gaieté, il soulève délicatement des questions graves qui sont encore d'actualité aujourd'hui.
A noter le ravissant écrin des éditions Elyzad !
Je crains toujours d'entamer un roman dans lequel le narrateur est un enfant, parce que l'auteur peut parfois céder à la facilité de langage et d'analyse des situations. Djilali Bencheikh évite les deux écueils : son livre est très bien écrit, émaillé de mots algériens ou de mots français orthographiés à la diction algérienne de paysans reculés, ("zévénements" pour les événements "coolidge" pour le collège, "la péro" pour... allez, je vous laisse deviner et si vous gagnez, j'en prends un à votre santé, ...). Le texte est souvent drôle, touchant et sensible, à la fois gai et grave.
D. Bencheikh n'est pas manichéen : les bons Arabes et les mauvais Français. Je lui en sais gré, parce que, comme pour beaucoup de quarantenaires, mon papa a fait cette guerre d'Algérie et je suis persuadé qu'il ne s'est pas laissé aller à des exactions, des viols ou des meurtres gratuits ; il a d'ailleurs appris a aimer ce pays et ses habitants pendant l'année qu'il a passée vers Oran. Certes, on sent que l'auteur a une opinion et des souvenirs de cette époque (il est né dans les années 40), mais il sait nous faire partager les doutes et les tiraillements qui ont dû être les siens et ceux de nombreux autres Algériens pendant cette période. A une époque où l'on commémore "notre appel à la Résistance", celui du 18 juin 1940, c'est une bonne idée d'aller dans un autre pays, qui quelques années après le nôtre a résisté à l'envahisseur, tout aussi peu enclin à partir.
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