Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Une jeune mère célibataire s'occupe de son fils de deux ans. Sans crèche, sans famille à proximité, sans budget pour une baby-sitter, ils vivent une relation tendre mais terriblement fusionnelle. Pour échapper à l'étouffement, la mère s'autorise à fuguer certaines nuits. À quelques mètres de l'appartement d'abord, puis toujours un peu plus loin, toujours un peu plus tard, à la poursuite d'un semblant de légèreté.
Comme La chèvre de Monsieur Seguin, elle tire sur la corde, mais pour combien de temps encore ?
On retrouve, dans ce roman, l'écriture enlevée de Carole Fives, qui parvient, en fine portraitiste de la famille contemporaine, à saisir les difficultés concrètes d'une mère célibataire, autant que les émotions contradictoires qui la traversent.
Des livres qui ont fait l'actualité du mois et vous ont émerveillés
Délicat de dire que j'ai beaucoup aimé lorsqu’il s’agit d'un tel texte !
Court roman que l’on ne peut quitter avant la fin... Tellement la peur qu’il arrive un drame est présente... Pourtant le drame il est déjà là. Comment cette histoire d'amour maternelle va-t-elle se finir ?
Je suis passée par toutes les émotions, la gorge nouée... Cette maman solo graphiste freelance, qui doit prendre en charge son fils de deux ans vit un vrai parcours de combattant ! Elle ne se plaint pas, elle aime tellement son fils, elle assume son rôle de mère-courage... Il y a bien un Papou mais il est plutôt culpabilisant qu’aidant !
L’auteure cerne très bien les petites choses du quotidien avec un bébé. Et puis, il y a les jugements, le regard des autres, l’huissier, les forums, la bien-pensance, les factures à payer, la peur du lendemain, le manque de sommeil... Glaçant !
Mais où est le père ? Elle assure pourtant une belle place à ce père absent.
Elle cherche des réponses, elle se débat prise dans la nasse qu’elle est.
Elle se trouve une soupape : comme la chèvre de monsieur Seguin – histoire qu’elle raconte à son fils – elle tire sur la corde et elle s’autorise à fuguer pour prendre l’air qu’elle n’a plus.
Carole Fives a choisi la distance avec les protagonistes, elle n’a pas donné de prénom ni à la maman, ni au petit garçon...
Est-ce un reflet de notre société ?
L’écriture est alerte, coupante, saisissante, efficace, incisif. La fin est surprenante, je ne m’y attendais pas.
PS : J’ai bien deux petits bémols, à distance de la lecture qui ne changent rien à mon appréciation de ce livre.
Je recommande
En voilà un roman contemporain écrit en prime par Carole Fives, autrice que j'ai eu l'occasion de rencontrer il y a plusieurs années et qui est très sympathique.
Elle, juste un pronom, est une maman solo. Quittée brutalement par le père de son fils, qui n'a même pas eu la délicatesse de distinguer son histoire d'amour de sa famille, on met tout dans le même package, on part sans se retourner, sans prendre de nouvelles de sa progéniture. Alors assumer financièrement...
L'enfant, lui, a deux ans. Il ne va pas encore à l'école et pour trouver une place en crèche, surtout quand on est freelance et qu'on n'a pas de contrat de travail fixe à présenter, il faut savoir prendre son mal en patience. Mais comment trouver un boulot financièrement plus stable quand on n'a même pas de famille à laquelle on pourrait confier l'enfant de temps en temps ? C'est un peu comme un jeune qui arrive sur le marché de l'emploi et à qui on demande minimum 5 ans d'expérience avant de l'embaucher.
Alors, pour souffler, Elle a trouvé une solution, sortir quelques minutes, puis quelques heures, une fois l'enfant endormi. Croire que l'on est encore une femme comme les autres, libre, sans attache.
Est-ce une mauvaise mère, une mère indigne ? C'est en tout cas ce qu'Elle ressent lorsqu'elle parcourt les discussions des foro de divers réseaux sociaux pour trouver des témoignages de gens vivant la même situation qu'elle.
Ce roman nous oblige à regarder la vie de celles, et ceux, il y a aussi des papas solos, qu'on ne voit pas forcément, trop occupé à les juger ou à trouver qu'ils s'en sortent mal.
Ma tante a elle-même fait un bébé toute seule, vous savez, dans ces années un peu folles où les papas n'étaient plus à la mode. Mais elle n'était pas seule, justement. Elle avait sa famille. Et même si ma cousine n'a jamais connu son père, elle a eu des oncles, des tantes, des cousins, une marraine, une grand-mère. Alors quand en prime, se retrouver à élever un enfant seule n'était pas voulu...
Ce roman est très moderne, la plume est franche, directe. D'aucun pourrait la trouver simple voire simpliste, moi je l'ai trouvée plutôt efficace et juste. J'ai lu ce court roman (moins de 200 pages) d'un seul trait, happée par l'histoire et de comment elle allait se terminer. Le seul bémol est la toute toute fin, qui se veut surprenante, et elle l'est même si pour ma part cela ne m'a pas étonnée, je me doutais en cours de roman qu'elle pouvait partir dans cette direction.
Une lecture sur un sujet qui n'est pas suffisamment traité selon moi dans la fiction et qui m'a fait ressentir pas mal d'émotions.
Lu en juillet 2021
Une jeune femme qui travaille en free-lance élève seule son enfant de deux ans.
C’est souvent la galère, émotionnelle, financière…..
Elle lit beaucoup de forums et surtout, le soir, elle s’octroie quelques heures de liberté en laissant son enfant seul pour aller marcher dans les rues de Lyon.
Et bien voilà, après avoir lu ce livre, c’est la fin de mon aventure avec Carole Fives.
Je n’avais pas apprécié « Une femme au téléphone »
Celui-ci est un peu moins pire mais je l’ai trouvé trop facile.
L’auteure joue un peu trop sur la modernité, sur la facilité, comme la comparaison avec la petite chèvre de Monsieur Seguin.
Le style est quelconque, sans particularité.
Il y a beaucoup de clichés, de platitudes.
Seul point positif, c’est que ça m’a fait penser à la chanson d’Anne Sylvestre : « Rose »
Un roman fort, que j'ai lu d'une traite !
J’ai eu la chance de rencontrer et d’échanger avec Carole Fives lors du jury du Prix Orange du Livre 2019 dont je faisais partie. C’est une fille extrêmement sympathique, drôle et charmante. Depuis, n’ayant jamais lu une de ses œuvres, je me suis promis de corriger cette anomalie.
Dans ce court roman, on suit les traces d’une jeune maman qui élève seule son fils. Immergé dans son quotidien, on assiste à toutes les péripéties qui jalonnent son quotidien. Petit à petit, on comprend la détresse qui l’envahit face à toutes les épreuves auxquelles elle est confrontée. Sa vie est surchargée et la solitude s’en mêle. Elle se retrouve désemparée, engloutie sous ses responsabilités.
Cette histoire est d’autant plus difficile que l’héroïne ne peut partager ses désagréments avec personne sous peine de subir le regard et le jugement des autres. La communauté des mères respecte des règles de discrétion, qui empêche ses membres de se plaindre. La souffrance doit rester silencieuse.
En étant au plus proche de cette femme, on entre en empathie avec elle. Grâce à cette intimité, plusieurs jugements hâtifs que j’avais avant cette lecture, ont été remis en cause. J’ai été stressé par certaines scènes et je me suis senti impuissant avec cette femme.
A l’instar de « Amour propre » de Sylvie le Bihan que j’avais aussi adoré, « Tenir jusqu’à l’aube » fait preuve d’une grande lucidité sur le métier de mère d’aujourd’hui, dans notre société à la fois réactionnaire et castratrice. Ce texte, criant de vérité, permet de donner la parole à une mère isolée en prenant le contrepied du politiquement correct. Il nous ouvre les yeux sur une réalité bien moins douce que l’on veut nous faire croire. Dans le même temps, j’ai été frustré par la brièveté du texte mais j’ai aussi été ravi de retourner dans ma propre vie bien plus tranquille…
« Bravo Carole, j’ai hâte de découvrir tes autres livres ! »
http://leslivresdek79.com/2019/12/17/510-carole-fives-tenir-jusqua-laube/
Deux ans qu'elle est mère, du mieux qu'elle peut dans un monde sans compassion qui sans cesse crache ses injonctions : il faut être aimante, bienveillante, organisée, forte, dévouée. Il faut sourire, travailler, aimer. Mais la vie de "maman solo" comme on dit dans les magazines, cela ressemble souvent peu aux couleurs du papier glacé. Quittée du jour au lendemain sans même une explication par le père de l'enfant, elle lutte chaque jour pour maintenir à flot son monde qui s'est brusquement étriqué : de l'appartement au parc, du parc à la supérette. Son emploi de graphiste free-lance lui permet à peine de joindre les deux bouts mais comment bosser quand on ne peut pas faire garder son bambin, quand le moindre rendez-vous vous ramène à la même situation inextricable ?
Alors elle rêve, doucement, d'un moment, petit tout petit, rien qu'à elle. Oser sortir, marcher, respirer une demie-heure, une heure, peut-être deux quand l'enfant dort. Sortir sans qu'il s'en rende compte, sortir sans que personne ne s'en rende compte, ni la concierge, ni les voisins, sortir pour respirer un autre air que celui de la fusion. Aller un peu plus loin chaque fois, reculer l'heure du minuteur sur le téléphone, être libre... Vraiment ?
Avec Tenir jusqu'à l'aube, Carole Fives sonde avec acuité et justesse l'intime, des petits gestes du quotidien aux tourments intérieurs. Son héroïne s'interroge sans cesse sur cette vie qu'elle subit, sur cet amour inconditionnel, fusionnel qui la lie à son petit enfant et l'enferme, l'isole. Quand on n'a personne à qui parler, à qui se confier, auprès de qui prendre conseil, il reste, dans la solitude des soirées, les forums. A travers chaque recherche de la jeune femme, Carole Fives donne à voir toute la complexité de cette situation de mère célibataire isolée face aux injonctions et aux jugements parfois violents de notre société. Un roman qui m'a donné envie d'aller découvrir plus avant l'écriture et les thèmes de Carole Fives.
Vivre en maman solo est très compliqué : l'enfant ne peut compter que sur sa mère et la vie ne tourne qu'autour de lui... Comment un père peut-il ne manifester qu'indifférence envers son enfant ? Comment vivre au quotidien avec un jeune enfant sans aide aucune ? Comment retrouver sa part de femme dans son statut de maman à temps plein? Comment recevoir le regard et le jugement de l'entourage ?
Un magnifique 1er roman sur un sujet qui touche de plus en plus de femmes. Une écriture fluide et percutante. Un roman qu'on a du mal à reposer dès qu'on l'a ouvert et une fin très surprenante...
Le quotidien d’une mère célibataire qui élève seule son fils de 2 ans.
Un travail en free-lance, pas de salaire fixe, pas de place en crèche, pas de famille à proximité, pas de vie sociale, pas d’argent, pas une minute à elle, et un manque d’organisation : la vie rêvée d’une mère solo avec enfant.
Vers qui chercher du soutien ? Vers qui se tourner pour avoir un peu d’aide, un peu de répit ? Alors on vit ses pensées parfois folles, ses idées parfois horribles qui la traversent. Son désir de s’échapper de son quotidien, elle le concrétise le soir, la nuit, quand son fils dort et qu’elle peut enfin souffler, faire un tour dehors, seule. Au début ce tour ne dure que dix minutes, puis vingt minutes, puis au fur et à mesure des semaines, elle s’autorise à allonger ce temps passé dehors, pendant que l’enfant est à la maison… seul…
J’ai bien aimé la réflexion amenée par ce roman : on juge, on méprise, on accuse ces femmes qui ne s’en sortent pas avec leurs progénitures, qui jettent l’éponge et qui parfois agissent de manière irresponsable ; mais le père, le lâche, celui qui abandonne, celui qui a pris la fuite, quand est-ce qu’on lui fait son procès ?
Un récit de vie qui, malheureusement, trouve des échos dans la réalité d'aujourd'hui. Mais parfois, il suffit d'un petit truc, un léger changement, une occasion, pour remettre de l'ordre dans sa vie et aller de l'avant.
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