Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Lisbonne, été 1968.
Depuis 40 ans, le Portugal vit sous la dictature de Salazar.
Mais, pour celui qui décide de fermer les yeux, la douceur de vivre est possible sur les bords du Tage. C'est le choix de Fernando Pais, médecin à la patientèle aisée. Tournant la page d'une jeunesse militante tourmentée, le quadragénaire a décidé de mettre de la légèreté dans sa vie et de la frivolité dans ses amours.
Un jour où il rend visite à un patient au siège de la police politique, Fernando prend la défense d'un gamin venu narguer l'agent en faction. Mais entre le ? ic et le médecin, le gosse ne fait pas de distinguo. Et si le révolutionnaire en culottes courtes avait vu juste ? Si la légèreté de Fernando était coupable ?
Le médecin ne le sait pas encore, mais cette rencontre fera basculer sa vie...
Quand j’ai commencé à lire Sur un air de Fado , ce roman graphique m’a tout de suite fait penser à Pereira prétend , roman d’ Antonio Tabucchi et adapté en bande dessinée par Pierre Henry Gomont. Et je n’avais pas tort car l’auteur lui-même, Nicolas Barral, dit s’être inspiré de ce livre.
Dans Sur un air de Fado, nous suivons Fernando , un médecin de Lisbonne en 1968. À cette époque, le Portugal est dirigé par Salazar qui a mis en place l’estado novo, un régime autoritaire. Fernando, par ses fréquentations, doit s’adapter entre ses propres pensées et celle qu’il doit avoir pour être un bon Portugais.
L’histoire de ce roman graphique est très sympathique même si j’ai trouvé l’ambiance un peu frileuse. La dictature est bien présente mais pas oppressante. La fin est un peu trop facile.
Malgré tout, Fernando est un personnage très agréable, que j’ai aimé suivre dans ses pérégrinations à travers Lisbonne
L’Amérique a le blues, l’Espagne le flamenco et le Portugal le fado, ce chant traditionnel qui sait si bien exprimer la saudade de l’âme portugaise. Aussi, ne rendons pas à Salazar, le dictateur fondateur de l’Estado Novo ce qui appartient au peuple portugais. Sur un air de fado, superbe album qui vient de paraître aux Editions Dargaud, nous dresse un tableau sans jugement mais plein de justesse de cette période sombre de l’histoire portugaise à travers le destin d’un homme, un médecin, « o doutor » Fernando Pais sous la plume scénaristique et graphique de Nicolas Barral.
3 août 1968, Fort d’Estoril, Le Brégançon portugais
Celui qui depuis 36 ans est à la tête du Portugal, António de Oliveira Salazar, victime d’un AVC, vient de faire une chute dont il gardera des séquelles qui l’éloigneront du pouvoir pour les six ans qu’il reste à vivre à ce régime. Cela ne semble pas affecter outre mesure Fernando Pais, médecin lisboète d’une quarantaine d’années qui vaque à ses occupations ordinaires. Il commence comme à l’accoutumée ses consultations à domicile par une visite au siège de la police politique, la PIDE (Police Internationale et de Défense de l’État). En arrivant devant le bâtiment, il est témoin d’une scène qui va l’interpeller : deux sbires de ladite police maltraitent un gamin qui vient de les narguer. Alors lui, qui profondément marqué par un drame vieux de dix ans avait tout verrouillé, son cœur comme sa conscience politique et avait fait le choix de ne plus s’engager et tenter malgré tout de vivre des jours paisibles en fermant les yeux sur ce qui l’entourait, va prendre la défense du gamin et s’interposer. « A bas Salazar ! Viva a Liberdade ! » s’écrie le jeune révolté, poing levé en s’enfuyant. Cela aurait pu en rester là. Oui mais voilà, João, ce révolutionnaire en culotte courte, Fernando le recroisera. Alors, ça en sera terminé de l’apparente tranquillité et du détachement du médecin ...
A l’origine de cet album, plusieurs facteurs : l’épouse d’origine portugaise du bédéiste qui lui a fait découvrir et aimer la richesse de sa culture et son histoire, la lecture marquante d’un livre de l’auteur italien lusophone Antonio Tabucchi « Pereira prétend » dans lequel le personnage principal n’est pas médecin mais journaliste mais dont l’intrique qui se déroule 30 ans plus tôt déploie la même thématique de ne pas vouloir prendre parti sous la dictature salazariste jusqu’à ce qu’une rencontre vienne tout bouleverser.
Sur un air de fado nous parle d’engagement ou non-engagement politique, de renoncement, d’amour naissant ou passé contrarié, du poids de la famille, de la relation complexe entre deux frères qu’apparemment tout oppose,… Sans jugement aucun, ayant à cœur de traiter ce qu’il nomme les « zones de gris qui par leurs nuances font les portraits les plus justes », Nicolas Barral va faire s’entremêler la fiction et la vérité historique de façon extrêmement fluide et subtile. Pas de grands discours, mais des petites touches, des détails qui n’en sont pas, ponctuent ce récit. « Dieu, famille, patrie » était la devise de l’État nouveau, ce régime catholique, conservateur, nationaliste et autoritaire. Il suffira d’un crucifix sur un mur du QG de la PIDE pour nous faire comprendre le poids de la religion. Le régime était colonialiste? Le 16 11 63 tatoué sur le bras de Fernando, Maria, la fille de sa concierge se languissant de son fiancé engagé en Angola, les soldats déambulant dans la ville, les premières manifestations anti-guerre durement réprimées ainsi que le discours d’un médecin angolais exilé sont là pour en témoigner. La censure ? Elle est évoquée à la fois par l’existence des presses clandestines et la non-autorisation de publier « L’enfant et la baleine », la nouvelle d’Horacio Antunes, l’ami écrivain de toujours. C’est en s’appuyant sur de récents ouvrages édités suite à l’ouverture des archives que l’auteur décrira les méthodes de la torture pratiquée aussi bien au 22 de la rua Antonio Maria Cardoso qu’au fort de Caxias.
Tous les personnages sont extraordinairement et justement campés : Marisa et Ana, les deux femmes de sa vie, Horacio Antunes, l’ami écrivain qui songe à l’exil, João et sa famille... Introduisant un peu de légèreté dans ce monde de brutes, l’auteur s’amuse à jongler avec les physionomies et les patronymes. Il donnera les traits du grand poète portugais Pessoa à un personnage secondaire qui n’aura d’autre nom que ... Pereira. Quant au prénom du poète, Fernando, c’est à notre héros, « acteur de papier » aux traits revendiqués de Benicio Del Toro qu’il reviendra. L’ami écrivain est une évocation du grand romancier António Lobo Antunes...
Et puis, et puis, il y a la ville de Lisbonne, personnage à part entière, sa lumière particulière, son atmosphère. Représentée dès la couverture sur une frise d’azulejos, ces carreaux de faïence décorés typiquement lusitaniens, elle envahit l’album : Le Bairro Alto, quartier plutôt bourgeois où réside le docteur, l’Avenida da Liberdade avec ses pavés noirs et blancs si caractéristiques de la capitale portugaise, le quartier populaire de l’Alfama avec ses rues étroites, ses volées d’escaliers à n’en plus finir, son tram 28, son église, ses bars à fado dont le Dragao d’Alfama dans lequel Fernando et ses amis vont déguster une bière accompagnée de caracois bercés par « Lisboa Antiga » interprété par une chanteuse dont les traits évoquent Amalia Rodrigues ... Outre le tram 28, nous prendrons le train pour la station balnéaire de Cascais ou traverserons le Tage à bord d’un caheiro parmi des passagers qui se parlent en mettant la main devant la bouche de crainte que des bufos, ces indicateurs de la PIDE, ne soient à bord…
Cette précision quasi photographique ancre l’histoire dans le réel et en fait jaillir toute sa puissance qui sera encore renforcée par le choix des couleurs restituant admirablement l’ambiance toute particulière qui régnait dans la capitale portugaise en soulignant le contraste entre la clarté et la luminosité du soleil qui inondait la ville et le côté sombre de la dictature qui partout y projetait son ombre. Outre le travail sur la lumière, Nicolas Barral, secondé pour la mise en couleurs par sa fille Marie, a su donner une cohérence entre les deux périodes sur lesquelles se déroule le récit en les inscrivant toutes deux dans une atmosphère de nostalgie aigre-douce, passant sans rupture des tons sépia des flash-back aux couleurs du présent par le biais d’une palette de teintes désaturées à dominante d’ocres.
« Mais moi ? Quelle serait mon attitude si mon pays connaissait la dictature ? » Voilà la question que s’est posé Nicolas Barral à la lecture de Pereira prétend.
Devoir de mémoire à l’égard du peuple portugais mais pas seulement, ce récit retranscrivant la vie quotidienne au temps de la dictature à une portée universelle. A travers une intrigue passionnante portée par un souffle romanesque fusionnant avec la réalité historique, Nicolas Barral, pour la première fois auteur complet, pose les bonnes questions, n’y apporte pas de réponse mais nous pousse à la réflexion.
On ne naît pas résistant ou héros, on le devient. Tirons parti des leçons de l’Histoire. A l’heure où, à l’échelle planétaire, les populismes ont le vent en poupe, il convient d’être vigilants. Sur un air de fado nous rappelle les exactions que peut entraîner cette forme de gouvernance. Et puis, attention également à nos outrances verbales, aux mots que nous employons : celui de dictature, employé actuellement à tort et à travers n’en est que trop galvaudé.
Je ne suis jamais allé au portugal, mais j'ai déjà lu plusieurs livres qui me donnent envie d'y aller.
"Sur un air de Fado" fait parte de ces BD qu'on ne peut pas lâcher une fois commencée.
Tout commence par une blague potache de gamins, mais rapidement on comprend que la situation n'est pas risible, nous sommes en 1968, à l'époque de la dictature de Salazar.
L'ambiance se tend et on poursuit la lecture en suivant le personnage principal, Fernando, un médecin, un passé obscure semble troubler ce personnage charmant. On découvrira progressivement le lien entre tous les protagnistes de l'histoire, lentement, comme sur air de fado, les fils de l'histoire se tissent et se recoupent, la trame s'épaissit jusqu'au dénouement qui serait honteux de divulgâcher...
Le dessin est parfaitement adapté, l'atmosphère est douce et amère à la fois, on oscille entre frivolité de la jeunesse et horreur de la torture, entre l'engagement des rebelles et la terreur infligée par la PIDE.
Un album à lire, à relire, à s'offrir et à offrir !
Lisbonne 1968 : au pouvoir depuis 1932, le vieux dictateur Antonio Salazar est frappé d'une hémorragie cérébrale. Ce n’est pas la fin du totalitarisme pour les Portugais, loin de là. Marcello Caetano lui succèdera à la tête de l’Estado Novo et il faudra attendre 1974 avec la Révolution des œillets pour que le peuple portugais connaisse enfin la liberté. Pourtant l’accident de Salazar marque le début du réveil du pays, tout doucement, après un sommeil de 33 ans. A tâtons, comme au sortir des ténèbres, inquiet de son avenir, le Portugal, sans forces politiques, sans syndicats, déshabitué de la démocratie commence à penser à un autre destin. C’est dans ce contexte que Nicolas Barral a choisi de planter le décor de sa BD.
Fernando Pais, est médecin. Il s’occupe de sa petite clientèle et occasionnellement des membres de la PIDE, la terrible police politique. Pourtant Fernando n’est pas ce que l’on pourrait appelé un pro-salazar. Dans sa jeunesse il a même frayé dans les milieux militants contre le pouvoir. Mais depuis il s’est coulé dans son confort et dans l’indifférence. Il est un citoyen comme un autre, il se laisse porter, il s’accommode, il profite de la douceur de vivre et de ses maitresses. Sa rencontre imprévue avec un gamin rebelle va le confronter à tout ce qu'il ne veut pas voir, à son passé et l’entrainer vers des chemins qu’il n’imaginait pas.
Nicolas Barral mêle le parcours individuel d’un homme à celui d’un pays et il le fait brillamment. Son récit est profond, sensible, respectueux, sans réponse toute faite. En suivant les interrogations de Fernando, l’auteur nous questionne indirectement sur l’engagement, sur notre propre comportement si notre pays venait à connaitre la dictature. Je ne veux rien divulguer mais sachez que « Sur un air de fado » n’est pas qu’une chronique sociale, qu’une histoire politique, c’est aussi une histoire d’amour. Une façon très humaniste de plonger dans le Portugal fasciste. Avec en toile de fond l’interminable guerre des colonies africaines et des petits clins d’œil à Pessoa, cette bd aux tons sépias, propre à la mémoire, est une très belle réussite qui rend hommage à l’âme portugaise.
PS: Lisboa, sinto tanto sua falta
Peu coutumier de l’histoire portugaise, j’ai pris un plaisir doux à lire ce très bel album !
Il règne une certaine nonchalance … Fernando marche… beaucoup… il fait chaud, les couleurs très réussies nous offrent toute la palette de l’été …. Je vois déjà le film (Benicio Del Toro pour Fernando bien sûr)… la musique évidemment aura toute sa place, le fado règnera…. Mélancolie, douceur, regret, renoncement mais aussi espoir d’une autre vie…. Barral (que je connaissais dans Nestor Burma) signe là un album magistral, intime…. Et universel !
Qui veut danser ?
Merci à Dargaud et Netgalley !
Voilà exactement le genre de BD comme je les aime. Des faits historiques remis en lumière à travers l’histoire d’un homme et de sa famille. La personnalisation de l’Histoire pour qu’elle devienne enfin abordable par tous, parce que quand elle touche des gens normaux, elle devient accessible, intelligible et donc beaucoup plus facile à assimiler et à comprendre. C’est donc un pari, on ne peut plus réussi, qu’a réalisé Nicolas Barral avec ce sublime album.
L’homme c’est Fernando Pais, médecin généraliste, Lisboète qui alterne ses activités entre patients à domicile, dont un au siège de la police politique, le PIDE, et ses autres patients à son cabinet. Il vit seul, puisque séparé de son épouse, mais a des maitresses. Sa vie semble des plus normales, rangée.
La période c’est 1968, quand Antonio de Oliveira Salazar, à la tête d’une dictature qu’il a établie au Portugal 1932, fait un AVC. Mais ce sont également ces nombreux retours en arrière qui vont illustrer la vie de Fernando et expliquer pourquoi cet homme a fini par fermer les yeux sur le régime en place.
L’évènement, c’est cette rencontre avec un enfant, qui a décidé de mettre un colis piégé devant les locaux de la PIDE, et qu’il va sauver des griffes d’un policier.
L’histoire, c’est celle de cet homme trop tranquille qui va voir sa vie irrémédiablement chamboulée par des actions qui vont prendre le dessus sur l’inaction.
Une galerie de personnages qui va des plus terribles aux plus attachants, formidablement mis en avant par des extérieurs qui ne peuvent que faire rêver, mais qui ne font jamais oublier que même sous le soleil, une dictature reste une dictature.
Le scénario se déroule grâce à ces retours en arrière qui, comme des pièces de puzzle, s’emboitent pour nous révéler l’histoire et l’Histoire. Certains indices, judicieusement cachés auparavant, se révèlent alors pour dévoiler une fin inattendue et expliquer qui est réellement Fernando.
Une totale réussite, un magnifique album !
Avec un talent maitrisé de dessinateur et narrateur, Nicolas Barral signe une BD de fiction historique passionnante en attirant notre attention sur l’époque obscure de la dictature portugaise.
Le livre débute par Salazar sur la terrasse de sa propriété d’Estoril. Il lit le journal daté du 3 août 1968 qui titrait ‘Déclaration de Bratislava…’, puis s’assoit sur sa chaise de plage dont le dossier ne résiste pas. Il bascule sur le dos. Le choc de cette chute lui créa un AVC qui l’obligea, après 36 ans de dictature féroce, à quitter la tête de l’État.
A la mort du tyran en 1970, le système politique autoritaire, antilibéral et anticommuniste, nationaliste et corporatiste se maintiendra jusqu'en 1974.
Barral met en scène un médecin généraliste, le Docteur Fernando Pais, qui se fait prendre dans les rouages du régime totalitaire contre son propre gré. Sa conscience alors confrontée aux horreurs policières et les pratiques répressives de la P.I.D.E, cet homme, qui n’aspire qu’à une vie tranquille et insouciante, finira par devoir faire face et enfin fuir un climat intranquille que l’auteur sait avec talent tendre par étape, avec des basculements progressifs, des émotions, des peurs et des révoltes fort bien traduites.
Au-delà d’un texte bien écrit et érudit, j’ai beaucoup aimé les illustrations qui m’ont replongée dans mes propres souvenirs d’Estoril, Cascais et Lisbonne avec ses quartiers de l’Alfama et ses cabarets à fado, le belvédère de Santa Luzia, les ruelles étroites et escaliers, les trams, les façades décrépies, la gare immense et le ferry, le train en bord de mer, les traditions culinaires, les termes en portugais parsemés ci et là, bref, Barral sait aussi nous faire voyager avec sa plume et ses pinceaux.
Les personnages sont expressifs, les mouvements nourris de réalisme.
Les couleurs mastic ont un rendu superbe et s’alternent entre présent coloré et souvenirs seulement teintés d’ocre et de bruns.
Dans sa postface, l’auteur remercie une documentaliste du musée de l’Aljube de l’avoir orienté vers les lectures de l’historienne et chercheuse Irene Pimentel et écrit : « Enfin, je n’oublie pas que ‘Sur un air de fado’ est né de la lecture de ‘Pereira prétend’, le roman d’Antonio Tabucchi. »
Cette BD est une absolue réussite !
— Cette liste vous dit quelque chose ?
Alberto Caeiro
Antonio Mora
Bernardo Soares
Alvaro de Campos
— Ce sont des hétéronymes de Pessoa.
L’histoire débute à Lisbonne, été 1968, avec la chute physique de Salazar, prémices de sa chute réelle, puisqu’il est contraint de renoncer au pouvoir suite à un AVC. Il décédera 2 ans plus tard. Salazar met en place l’Estado novo (l’État nouveau), un régime autoritaire, conservateur, catholique et nationaliste. L’État nouveau est anti-communiste sans pour autant développer un régime Fasciste.
L’auteur met en scène certains acteurs de cette dictature, tout en mettant en avant les opposants au pouvoir en place.
Fernando Pais, médecin, ferme les yeux sur ce qui l’entoure tout en profitant de la douceur de vivre que lui procure Lisbonne, mais sa rencontre avec un gamin, graine de révolutionnaire, le fait sortir de sa rêverie et son cœur balance, chavire entre acceptation et refus d’un régime qui a conditionné son désarroi et son acceptation. Son indécision palpable, au point parfois de se demander s’il n’est pas un des acteurs principaux, vole peu à peu en éclat et le mène à la conquête de son courage, mais aussi de la prise en main de sa vie.
Les sentiments sont assez bien présents, la retranscription des sentiments, indécisions ou révolte est bien présente et palpable, avec une pointe de cynisme qui permet certainement de naviguer et se protéger d’une situation qui déplaît.
La culture, la langue portugaise, sont un mystère pour moi, pourtant, je ressors de ma lecture avec le sentiment d’avoir fait une excursion dans Lisbonne, grâce aux nombreuses expressions portugaises, que l’auteur parsème dans le récit : « Bon dia Doutor », « Viva a liberdade », « Bem Vindo a casa Senhora Pais », « Deus, por quê o meu filho ? », on ne s’y trompe pas, on est bien au Portugal ! C’est franchement bien construit, avec l’aspect historique bien présent, des planches très visuelles et des personnages attachants.
Le récit fleure bon le Portugal, avec certaines scènes romantiques, l’aspect dramatique de l’Histoire est bien présent, tout au long du récit, comme une épée de Damoclès qui viendrait fondre sur toute tentative de contestation. L’opposition est tuée dans l’œuf, sans lui laisser la possibilité de voir le jour, malgré une pointe de lassitude des partisans.
L’album est facile à lire, les dessins se suffisant à eux-mêmes, notamment avec certaines planches dépourvues de bulles… Apportant une certaine intimité, entre le lecteur, les personnages et l’Histoire. L’auteur se contentant de raconter des tranches de vie, sans jamais chercher à démontrer qui a tort ou raison, se centrant que l’évolution du personnage et la découverte de son passé apportant un éclairage qui maintient l’intérêt.
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