Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Découverte en France grâce à Ces hommes qui m'expliquent la vie, Rebecca Solnit, essayiste féministe de renommée internationale, a longtemps connu l'adversité avant de pouvoir faire entendre sa voix. Souvenirs de mon inexistence revient sur son parcours personnel depuis son installation à San Francisco à l'âge de 19 ans jusqu'à l'émergence de l'écrivaine reconnue qu'elle est devenue.
A travers ce récit autobiographique, elle explore les différentes facettes de ce qu'elle appelle l'« inexistence » imposée aux femmes par les hommes et plus généralement aux minorités par la société. Puiser dans son vécu lui permet d'étayer une réflexion sur l'identité, sur son rapport à la lecture et à l'écriture tout en donnant quelques pistes pour concevoir un monde meilleur : chaque individualité, si opprimée et niée soit-elle, a la capacité de lutter contre la violence systémique dès lors qu'elle comprend qu'elle n'est pas seule.
Il s'agit d’un récit autobiographique qui nous retrace le parcours personnel de Rebecca Solnit depuis son installation à San Francisco jusqu'à l’auteure reconnue qu'elle est aujourd'hui.
L’auteure nous explique ce qu’elle appelle ”l’inexistence” imposée aux femmes par les hommes et de manière plus générale aux minorités par la société.
Ses propos sont incisifs et j’aime ça !
Elle parle également de son rapport à la littérature, comment la lecture lui sert d’outils pour comprendre le monde. Aimant la littérature moi aussi, j’ai trouvé ses mots extrêmement justes et très pertinents.
Voilà un livre dans lequel j'ai adoré me plonger. Le féminisme de Rebecca Solnit peut paraître extrême, je le trouve d’un grand réalisme.
« La féminité dans sa forme la plus violemment conventionnelle est un numéro de prestidigitation perpétuel, un effacement et un bâillonnement pour laisser plus de place aux hommes ; votre existence est considérée comme une agression et votre inexistence comme une gracieuse servilité ».
Voilà la phrase qui résume pour moi ce brillant essai de Rebecca Solnit.
Revenant sur son parcours personnel depuis la jeune fille de 19 ans arrivant à San Francisco pour fuir une famille violente, jusqu'à l'écrivaine reconnue qu'elle est devenue, elle étaye les écueils que doivent affronter chaque femme encore aujourd'hui. Vivre dans la crainte du harcèlement, de la violence, « se limiter pour éviter le massacre », « s'éclipser, s'esquiver, reculer, s'extraire de situations tendues », « devenir absente à soi-même ». L'existence étant si périlleuse, développer un don dans l'art de l'inexistence.
Se taire pour se faire oublier, mais aussi effacer son corps, les attributs de sa féminité, se fondre dans cette minceur imposée comme pour occuper le moins d'espace possible et disparaitre plus encore.
Intéressant aussi le parallèle avec la lecture, « cette suspension qui permet de s'extraire de soi […] une façon de disparaitre de l'endroit où vous vous trouvez », dans laquelle la jeune femme se réfugiera, une vie dans les livres, comme une autre sorte d'inexistence. Passion qui naturellement la conduira à l'écriture, activité salvatrice, rédemptrice.
Mais sa réflexion va bien au-delà du féminisme. Elle prend la défense des minorités, noirs, homosexuels ou indiens, qui comme les femmes doivent s'effacer ou se fondre dans les normes étouffantes d'une société machiste et conservatrice.
Enfin, cet essai est aussi un témoignage percutant sur le San Francisco des années 80, une ville cosmopolite et multi-culturelle, creuset artistique bouillonnant et foisonnant.
Je n'ai pas adhéré à toutes les thèses de l'auteur, certaines m'ayant semblé un peu excessives, mais cela n'en reste pas moins un texte à la portée universelle, d'une finesse d'analyse remarquable. Un livre nécessaire à l'heure où insidieusement les droits des femmes sont bafoués. A lire et à faire lire !
« J'avais écrit sur ma propre expérience et mes perceptions, et apparemment, elles avaient beaucoup de points communs avec les expériences et les perceptions d'autres femmes « . Si Rebecca Solnit fait ce constat en 2008, lorsqu'elle publie l'essai qui l'a rendue célèbre « Ces hommes qui m'expliquent la vie », je ne peux que confirmer l'effet cathartique que l'autobiographie de cette grande intellectuelle américaine a eu sur moi.
Dans « Souvenirs de mon inexistence », Solnit raconte les étapes de sa construction intellectuelle et personnelle. Elle nous donne à voir avec humour parfois et subtilité toujours, cette frêle silhouette de jeune fille sans le sou, fraîchement débarquée à San Francisco, tiraillée entre son besoin d'exister et la volonté de ne pas être vue ni désirée. La tentation de l'inexistence. Elle nous dit sa passion pour la littérature, ses premières publications, son engagement politique et son militantisme féministe enfin. Elle nous rappelle que la crédibilité des femmes (et d'autres minorités) est au coeur du problème, qu'« il est presque pire de dire quelque chose qui ne sera pas pris au sérieux que de garder le silence. ».
Elle écrit pour toutes celles qu'on n'entend pas, elle raconte nos histoires, elle dit la peur de rentrer seule le soir, ou la terreur de se rendre compte qu'un homme vous suit, elle dit aussi la fragilité des jeunes filles dans la rue, la difficulté à être audible pour les femmes dans un contexte professionnel. Et surtout elle ne s'arrête pas à des constats. Elle prend acte de l'évolution des droits des femmes et nous invite à être actrices et acteurs du changement : « Je n'encourageais pas les gens à se sentir bien mais à se sentir puissants. J'ai fini par m'apercevoir que je détruisais la meilleure excuse pour ne rien faire, celle qui prétend que nous n'avons aucun pouvoir et que rien de ce que nous faisons n'a d'importance. »
Alors oui, Solnit ne parle pas seulement d'elle, elle parle de nous toutes, survivantes d'un viol, d'une agression sexuelle, de violence physiques ou verbales, ou simplement effrayées à l'idée que cela puisse arriver un jour, et nous insuffle la force de dire, pour changer les choses. Un espoir vital!
Des chroniques assemblées en une architecture obscure, pas de lien si ce n’est les souvenirs de Rebecca Solnit, activiste féministe américaine contemporaine. Une lecture disparate et difficile pour un message qui pourtant prône des valeurs qui me sont chères mais je n’ai pas réussi à entrer en véritable interaction avec ce soliloque décousu…Avec cependant des pages que je garderai en mémoire : « une grande partie de l’écriture se fait quand on n’a justement pas l’impression de travailler, elle vient de cette partie de vous que vous ne connaissez peut-être pas, que vous ne contrôlez pas, et quand les mots jaillissent, votre tâche est de leur laisser la voie libre. » bref entre Rébecca et moi un rendez-vous manqué mais je suis sûre que ce n’est que partie remise.
Un texte avec un titre étrange mais qui interpelle et au fils de la lecture, nous comprenons mieux ce titre. Dans son autobiographie, Rebecca Solnit nous parle de sa vie et fait le bilan d’années de combat pour s’affirmer et revendiquer une existence en tant que femme car elle considère, et elle n’a pas complétement tort que les femmes n’ont pas de réelles existences. Nous n’avons pas besoin que d’« une chambre à soi », mais d‘une reconnaissance dans la vie personnelle, professionnelle, intime et ne pas toujours subir l’existence imposée par les Hommes, que ce soit pour nous femmes mais aussi pour les minorités.
Elle a de beaux souvenirs et de moins bons de son « inexistence » et j’ai apprécié les pages sur sa vie à San Francisco puis les pages sur sa passion pour la lecture et toutes ses études sur la situation féminine.
J’avais déjà lu cette auteure avec son recueil de textes, « ces hommes qui m’expliquent la vie », déjà traduit par Céline Leroy et avais déjà apprécié ses approches intellectuelles, personnelles de la place des femmes dans la société.
Ce texte confirme la belle écriture de cette auteure et ce qu’elle nous raconte est d’une cruelle actualité même si les choses évoluent mais il faut rester vigilante et combative et ce texte devrait être lu aussi par les hommes. Et parler de l’existence des hommes et des femmes et de nos rapports personnels, intimes, professionnels mais aussi nos façons d’élever nos enfants, filles ou garçons. J’ai aimé son « discours » positif sur le fait de n’être pas seul(e) face aux autres, face à la violence, face aux discriminations...
Comme avec son livre précédent, j’ai découvert des auteur(e)s et vais continuer mes lectures sur ce thème. Et j’espère que nous pourrons parler de souvenir d’existence.
Rebecca Solnit dans cette autobiographie va faire sur trente ans une étude de la société au travers de son vécu en tant que femme.
Cette féministe est avant tout l’enfant d’une victime et de son bourreau. Elle fut le témoin des violences familiales et fut elle-même victime de harcèlement et de tentatives d’abus sexuels de la part d’hommes de son entourage familial et social.
Elle quitta rapidement le foyer et se rendit compte que la violence faite aux femmes jusqu’au meurtre était légitimisée. Elle va à partir de là tenter de se rendre invisible.
Rebecca Solnit développe alors ce qu’elle a pu constater ou vivre durant sa jeunesse dans les années quatre-vingt, ce n’est pourtant pas le moyen -âge mais c’est édifiant et malheureusement tous ceux de sa génération ont pu en être témoins…
Les femmes qui osaient se rebeller et prendre la parole, après avoir été harcelées ou abusées sexuellement, étaient menacées de mort par leurs agresseurs et n’étaient de toute façon pas crues si elles se confiaient.
L’auteure dit dans sa jeunesse avoir été suivie, agressée, tripotée, menacée de mort et avoir passé sa jeunesse à naviguer entre ces dangers. Des femmes, des petites filles étaient violées puis assassinées et n’avaient droit qu’à quelques lignes en fin de journal, cela n’existait pas aux yeux de la société.
Dans la mythologie, les femmes ne cessaient de se transformer parce qu’être une femme était trop difficile et trop dangereux. (Comme quoi le message aurait dû être passé depuis ce temps)
Elle comprit rapidement que le corps féminin était honte et vulnérabilité et qu’il fallait le cacher pour se protéger. Pour les hommes la femme n’existe pas ou alors c’est un piège, une garce, un accessoire.
Les femmes étaient conditionnées pour faire plaisir aux hommes, pour se rendre désirables de toutes les façons possibles.
Nous vivons au sein d’une culture obsédée par le corps et où la beauté féminine est évaluée par des mesures très précises, ce qui fait que les hommes, la société, se permettent de juger et de punir celles qui ne correspondent pas à cette norme de toute façon inatteignable. Si les jeunes femmes sont désirables, elles éveillent le ressentiment, si elles ne le sont pas elles récoltent mépris et exclusion.
Tant de jeunes femmes ont donc tenter de trouver un équilibre entre être désirables aux yeux de ceux qu’elles désirent et se protéger de ceux qu’elles ne désirent pas.
Elle évoque la disparition de la femme par le mariage car son nom est effacé pour garder celui du mari. (Les choses ont évolué)
De même, pour parler des êtres humains on dit souvent « l’Homme », ce terme incluant les femmes par voie de conséquence est donc excluant pour les femmes.
L’auteur développe ensuite sa passion des livres et son parcours professionnel dans le domaine du journalisme d’investigation et de critique d’art.
En conclusion, elle constate que le harcèlement à son encontre est devenu pratiquement inexistant, elle rapporte cela à son âge, ce qui impliquerait que seules les jeunes filles ou jeunes femmes qui n’osent pas se défendre ou parler, qui n’ont pas encore appris à se faire respecter seraient les cibles privilégiées des prédateurs.
Elle constate aussi un grand changement dans notre société avec les mouvements féministes et les réseaux sociaux qui font barrage à la violence faite aux femmes, même si celle-ci demeure encore trop fréquente.
Un regard acéré, sans parti pris et d’une grande lucidité sur la place des femmes dans une société encore bien trop régie par des hommes.
helloooo à tous! Je ne lâche plus ce livre de Rebecca Solnit
"Souvenirs de mon inexistence"
-dans l'ouest américain- en anglais (US) "Récollections of my no existence"
A la moitié de cette biographie notre autrice, etudiante en journalisme, travaille à temps plein dans un musée consacré à l'Art moderne, et aide à réaliser le catalogue d'une exposition
-c'est le début de son éducation en matière d'Art-.
Elle est en contact direct avec des Matisse, des Mirò, des Derain... manipule "la boîte en valise" de Marcel Duchamp "une petite valise renfermant des miniatures de ses œuvres les plus importantes"
Elle en fait passer aux rayons X. Découvre même une œuvre inspirée par le Cubisme... qui poussera l'équipe à en changer le titre! (un Franz Marc, "expressionniste" allemand)
Ce chapitre m'électrise tout autant qu'à elle à l'époque, la veinarde !
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Les meilleurs albums, romans, documentaires, BD à offrir aux petits et aux plus grands
Il n'est pas trop tard pour les découvrir... ou les offrir !
Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
L’écrivain franco-vénézuélien Miguel Bonnefoy poursuit l’exploration fantasmagorique de sa mémoire familiale...