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Soleil absent

Couverture du livre « Soleil absent » de Jean-Luc Parant aux éditions Les Presses Du Reel
Résumé:

Jean-Luc Parant convoque la poésie, celle qui dit que nous sommes, en toute simplicité.
« C'est quand les yeux sont allés là où le corps ne pouvait plus aller que les yeux ont cessé de grandir avec lui. Si notre corps grandit c'est juste pour que nos mains puissent être assez grandes pour... Voir plus

Jean-Luc Parant convoque la poésie, celle qui dit que nous sommes, en toute simplicité.
« C'est quand les yeux sont allés là où le corps ne pouvait plus aller que les yeux ont cessé de grandir avec lui. Si notre corps grandit c'est juste pour que nos mains puissent être assez grandes pour cacher le soleil et que nos yeux puissent atteindre les étoiles sans être éblouis ou aveuglés par leur lumière. ».

Jean-Luc Parant n'est pas poète pour nos pieds, il est poète pour ce que le soleil n'ose pas, pour ce que le soleil ne veut pas, ne peut pas nous montrer. Quand le soleil collapse, la vie surgit flanquée de tous nos poings.
Jean-Luc Parant écrit rotativement, et s'il nous écrit que le soleil est absent, c'est pour mieux nous faire comprendre que là, enfin, tout commence au seuil du visible et de l'invisible, au seuil de soi et de l'infini crépusculaire.
Poète et joueur, c'est à notre choeur qu'il s'adresse, à mi-voie du profane et du sacré. Quarante années passées à scier les barreaux du panoptique instant présent pour retourner les strates de l'existence. D'abord, c'est quoi qui existe, c'est qui, qui existe, hein ?
Le Verbe toujours recommencé. Jean-Luc Parant fait un sort au vain ordinaire, il le boit dans son calice transsubstantié. Il n'y a pas d'une seule vie pour couronner l'inexistence de sa tautologie : d'âme, la vie rêvée sans vous ne vaut pas son saoul d'espoir.
Jean-Luc Parant nous fait découvrir l'ivresse du sens dessus-dessous, je le suspecte même de vouloir traverser les espaces quadrillés. Ne serait-il bavard que pour de célestes clochards ivres de voyance ?
D'après lui, nous ne mourons jamais assez, pour mourir éternellement. Est-ce que mourir un peu suffirait à exister ? Jean-Luc Parant convoque la poésie, celle qui dit que nous sommes, en toute simplicité. Mais c'est beaucoup. Et s'il s'amuse de nous amuser, c'est pour mieux nous amuser, nous, les pas du peu.
Laurent Cauwet

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