Un petit tas d'ordures trouvé sur un trottoir va susciter chez la narratrice une suite de réflexions et de pensées étranges...
« Il est arrivé, à l'automne 2022, qu'un petit tas d'ordures suscite mon attention au point que je m'agenouille sur le trottoir pour les considérer. En vue d'un déménagement dont l'échéance approchait, l'essentiel de mon temps était alors occupé au tri et à l'empaquetage de mes affaires. Triant laborieusement, j'ai passé plusieurs mois à discriminer ce qui a de la valeur et ce qui ne vaut rien. D'un côté ce qui est destiné au paradis des archives ; de l'autre ce qui est voué à disparaître dans le néant des ordures. »
Qu'est-ce qui compte ? Comment déterminer la valeur d'une chose ? En s'appropriant les affaires d'une inconnue, en les mettant en miroir à sa propre vie, la narratrice nous plonge dans une suite de réflexions et de pensées tour à tour drôles, étranges, poignantes, vertigineuses. C'est finalement l'essence même de notre condition humaine, vouée à la disparition, qui est interrogée dans ce texte sans équivalent et d'une incroyable puissance.
Un petit tas d'ordures trouvé sur un trottoir va susciter chez la narratrice une suite de réflexions et de pensées étranges...
A vous de voter pour votre livre préféré !
Le jury de la 16e édition, présidé par Jean-Christophe Rufin, a délibéré
Je l'ai lu sans difficulté. Découverte d'ordure. On part dans l'imagination de l'auteur qui amène à la réflexion quant à l'importance des objets. Cette valeur est subjective et sentimentale. J'aurais aimé que le sujet soit un peu plus développé.
Etonnant sujet d’inspiration pour ce roman (ou ce récit ?) qui a le mérite de l’originalité ! En effet, c’est un exercice inédit que de consacrer des pages, même si elles sont peu nombreuses , à un petit tas de papiers abandonné dans la rue !
La narratrice recueille l’amas comme on le ferait avec un animal abandonné et se livre a un développement introspectif autour du contenu de sa trouvaille. Sous forme d’un journal, qui justifie le choix du thème :
« Le journal a une pureté qui procède de son impureté. Il n’y a pas de sujet noble ni de dérisoire dans un journal intime »
Avec même un suspens qui tient le fil rouge, puisqu’un ticket de PMU permet de rêver à une fortune potentielle !
C’est inattendu, mais le charme de l’écriture maintient l’attention. La brièveté de l’écrit est plutôt un choix adroit, car il aurait dans doute été difficile de garder le cap sans s‘ennuyer avec un développement de plusieurs centaines de pages.
144 pages Bayard 10 janvier 2024
Vous savez que depuis ma participation à son jury, je porte en haute estime le Prix Orange du Livre. Alors, quand j’ai eu l’opportunité de découvrir un des cinq finalistes de cette année, je ne me suis pas fait prier !
Présenté comme un roman, ce livre tend plus vers le récit que vers la fiction. Même si la scène centrale de l’histoire est le fruit de l’imagination de l’autrice, les réflexions qui en découlent sont fixées sur notre réalité.
Comme son titre l’indique, « Sans valeur » s’attarde sur l’importance des choses. A travers son quotidien, ses souvenirs et ses pensées, la narratrice analyse la place prise par les objets, les relations et les actes sur notre vie de tous les jours. Elle utilise des anecdotes de son existence pour mesurer l’utilité de tout ce qui nous entoure. Avec ce recul, on comprend alors ce qui a de la valeur et ce qui n’en a pas.
Vous aurez compris que c’est un texte qui fait réfléchir. Gaëlle Obiégly nous fait relativiser les composantes de notre vie en les mettant en perspective de notre mortalité. J’ai aimé me balader dans ces observations philosophiques qui m’ont montré le monde d’une autre manière.
Après la fermeture de ce livre, je regrette seulement sa brièveté. En effet, la lecture s’est faite d’une traite, en une grosse heure. J’ai peur que ce bon moment, trop succinct, ne laisse pas la trace qu’il mériterait dans mon esprit. Une belle plume au service d’une courte expérience !
https://leslivresdek79.wordpress.com/2024/06/21/945-gaelle-obliegly-sans-valeur/
Que dire après la lecture de ce court texte, ou roman ou essai de 137 pages ?
Je suis perplexe car il a été retenu dans le Top 5 du prix Orange 2024…
Sincère ou politiquement correcte, du genre : « je ne suis pas du tout rentrée dans cet écrit…. » ?
Même s’il ressemble fortement à un thème étudié des milliers de fois en atelier d’écriture (1), j’ai trouvé l’accroche de cet exercice archi classique, plutôt original : « recueillir un petit tas d’ordures » comme on recueille un chaton abandonné…
Hélas, mon intérêt n’est pas allé plus loin, et je me suis ennuyée sur ce galimatias d’objets décousus, voire déplacés, comme celui de l’embryon…
De plus, il paraît écrit au fil de la plume et simplement « farci » de détails pour proposer un texte commercialisable…
(1) Exercice d’atelier d’écriture : vider votre sac (à main – à dos) et ne garder que l’essentiel en détaillant et expliquant pourquoi vous jetez le reste.
Et quelle importance vous accordiez à ce que vous vous proposez de jeter.
Vous avez 1 h 30….
Merci à la Fondation Orange et aux éditions Bayard pour la découverte de ce livre.
Belle lecture qui pose des questions sur notre attache au matériel !
Jeu bcp aime le style et l’histoire de ce livre . Très original
Lorsqu'un modeste tas d'ordures, apparemment inoffensif, se dresse sur son chemin au détour d'une rue. Ce point de départ, apparemment banal, devient le prétexte pour la narratrice d'explorer en profondeur les méandres de la narration introspective.
Publié dans la collection « littérature intérieure » chez Bayard, ce livre n’est pas de la fiction mais le récit réel d’un événement dans la vie de l’autrice dont elle partage ses réflexions.
Plutôt court, elle parle dans ces 138 pages d’un « petit tas d’ordures » qu’elle récupère sur un trottoir de Paris lors d’un de ses joggings. Autour de cet amas de papiers, elle aborde la notion de valeur mais aussi la cupidité et l’intimité. Elle interroge sur la différence entre déchet et archive.
Son grand-père était chiffonnier ou biffin. Il ramassait, plus par passion que par nécessité, des objets, du papier, de la ferraille.
Elle est en train d’effectuer un tri chez elle pour déménager, mais elle n’hésite pas à accueillir ce « petit tas d’ordures » chez elle. Elle le sauve du regard d’autrui et lui rend un peu de son intimité. Relative puisque dans la deuxième partie du livre elle fait l’inventaire du « petit tas d’ordures », le trie et le classe comme une archiviste. Elle imagine alors la femme qui a abandonné ce « petit tas d’ordures » composé d’un ticket PMU, de photos, d’un livre, d’un billet de bus, d’ordonnances médicales.
Elle évoque aussi la collection de déchets ramassés lors de la tournée du camion-poubelle par Molina à New York : « Il en découle un trésor composé de déchets intemporels disséminés. Une anthologie qui prête autant à rire qu’à songer. »
« Qui décide de ce qui a de la valeur ? » Tout cela est relatif à l’époque, à l’investissement sentimental qu’on donne aux choses. Elle remarque également qu’il suffit qu’on se sente dépossédé de quelque chose qu’on ne voulait plus, pour désirer à nouveau cet objet.
Dans la rencontre en ligne du 28 mai, « Un Endroit où aller », Gaëlle Obiégly a dit qu’elle a écrit ce livre rapidement, dans une sorte de fièvre.
Ce récit intime a touché des lecteurs du jury du Prix Orange du Livre 2024, puisqu’il figure parmi les 5 finalistes. Pour ma part je n’ai pas réussi à m’attacher à ce « petit tas d’ordures ». Certes la réflexion sur la valeur est intéressante mais c’est un livre peut-être trop intime, lié au ressenti de l’autrice, pour que j’y ressente une universalité et soit touchée. J’avoue avoir été dérangée par certains propos notamment le fait de se débarrasser d’un embryon que je ne placerais pas au même niveau qu’un objet. Bref ce ne sera pas mon favori pour le prix.
Je remercie La Fondation Orange, Lecteurs.com et Bayard pour la lecture de ce texte.
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