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Ce n’est pas une surprise si le roman de Jake HINKSON » Sans lendemain » a reçu le Grand Prix de la Littérature Policière – Etrangère en 2018. Traduit de l’américain par Sophie Aslanides, ce roman noir addictif est publié en 2019 aux éditions Gallmeister. Jake HINKSON est originaire de l’Arkansas. Né en 1975, ce fils de prêcheur baptiste découvre en cachette à quatorze ans le roman policier. Les deux obsessions de ses jeunes années – la religion et le crime – l’habitent encore aujourd’hui. Il vit à Chicago, où il passe le plus clair de son temps à écrire et à fréquenter les salles de cinéma.
A la fin de la guerre, en 1947, les américains n’aspirent qu’à une chose : rêver d’un monde meilleur. Et pour se faire, Billie Dixon sillonne les routes pour tenter de vendre des films de seconde zone dans les bleds les plus paumés des Etats-Unis. Chargée de la distribution des Etats du Sud pour PRC depuis quelques semaines à peine, Billie réalise que les mentalités, quant à elles, n’ont pas vraiment évoluées, notamment lorsque le propriétaire du cinéma de Kansas City lui prédit des difficultés à venir…
p. 13 » – Vous devriez éviter l’Arkansas. Une fille seule dans ce coin-là, vous porriez bien avoir des ennuis […] Je vais vous dire, là-bas, c’est un autre monde, Billie. C’est là que le Midwest s’arrête et que le Sud commence, et elle n’est pas jolie la transition. «
Sans tenir compte des recommandations qui lui ont été faites, Billie arrive enfin dans l’Arkansas. Lorsqu’elle rencontre le propriétaire du cinéma, Claude Jeter, celui-ci lui explique qu’il ne serait pas contre le fait d’investir et de projeter de nouveaux films. Mais la difficulté serait de convaincre le pasteur du coin.
p. 22 : » – Mon problème numéro un, c’est l’homme d’Eglise qui vit de l’autre côté de la rivière, là-bas, qui a la plus grande église du coin ; il a décidé que les films étaient l’œuvre du diable. «
Claude lui propose alors de rencontrer Obadiah Henshaw, le pasteur, pour tenter de lui proposer un accord financier, en échange de ne plus dissuader les habitants de se rendre au cinéma. Comprenant que cet accord est également dans son intérêt, Billie se rend chez le pasteur.
Lorsqu’elle rencontre le pasteur, elle est d’abord surprise de voir que l’homme est aveugle, blessé durant la guerre. Mais sa plus grande surprise est de faire la connaissance de la femme du pasteur : Amberly.
p. 49 : » – J’ai vu des choses d’une beauté fabuleuse, dis-je. Des hôtels en marbre, des piscines aussi grandes et bleues que le ciel. J’ai vu des millionnaires, des stars de cinéma et des mannequins, mais je n’ai jamais rien vu de plus beau que la femme qui se tient devant moi. «
Billie se voit invitée par cette dernière en l’absence de son mari. Ne sachant comment interpréter cette demande, Billie ne peut cacher son trouble.
p. 51 : » […] je ne connaissais que trop bien ce jeu-là. Le flirt vain qui ne menait à rien. J’avais déjà vu ça. Certaines personnes aiment approcher au plus près de ce qu’elles désirent de manière à ressentir, ne serait-ce qu’un instant, la brûlure de sa concrétisation imminente, avant de faire machine arrière sans avoir été souillées par l’acte. «
Une troisième femme d’influence va tenir un rôle essentiel dans le déroulement de l’intrigue : Lucy Harington. Elle et son frère Eustace sont chargés de faire respecter la loi à Stock’s Settlement. Or, le drame qui se prépare va faire interagir ces trois destins de femme.
» Sans lendemain « est un sublime polar, où les femmes ont une place essentielle dans un contexte qui ne leur en laisse guère ! Et c’est sur cette ambivalence que joue l’auteur tout au long du récit. Une belle découverte, mêlant des sujets ô combien toujours criant d’actualité…
[ 3 femmes ]
Billie, Amberly, Lucy.
La lesbienne criminelle, l'affranchie rêveuse et la justicière droite dans ses bottes.
Trois femmes atypiques dans une Amérique archaïque, puritaine et machiste.
1947, Billie Dixon sillonne le sud profond des États-Unis pour le compte d’un producteur de séries B hollywoodiennes. De bled paumé en bled paumé, elle visite les propriétaires de petits cinémas pour leur louer des films, mauvais westerns et autres navets.
De passage dans un patelin de l’Arkansas, elle se rend vite compte que pour espérer refourguer ses bobines au ciné du coin, il va falloir convaincre le pasteur fanatique que le 7ème art n’est pas l’œuvre du diable.
Le frère Obadiah Henshaw, aveugle, vétéran de la guerre, véritable intégriste, est marié à Amberly, femme fatale qui détonne dans cette région des Ozarks.
Entre Billie et Amberly, l’attirance est immédiate.
Ce qui n’aurait dû être qu’une aventure sans lendemain pour Billie, habituée à enchainer les conquêtes, va la faire pénétrer dans la spirale du mensonge et du meurtre.
Tout cela sous l’œil de Lucy Harington, la sœur du shérif.
Concis, rythmé, énergique, « Sans lendemain » m’a complétement embarqué.
L’ambiance immersive, les personnages impeccablement dessinés, le fond historique intéressant, les rebondissements savamment distillés, ici tout est maitrisé, la mécanique bien huilée - on est bien face à un grand polar.
Les habitués du genre ne devraient pas être déçus et pour les néophytes, voilà le livre parfait pour entrer dans le genre.
Traduit par Sophie Aslanides.
Billie Dixon sillonne les Etats-Unis des années 1940, s'efforçant de vendre des films dans les salles de cinémas des petites villes du Midwest. Elle apprécie son boulot et le contact avec les clients. Jusqu'à ce que dans un bled paumé de l'Arkansas, un prédicateur fanatique s'en prenne à elle, bien décidé à bouter hors de la ville tout ce qui ressemble à du cinéma. Billie aimerait bien le convaincre de changer d'avis, mais les choses se compliquent encore lorsqu'elle commence à se sentir attirée par Amberly, l'épouse du pasteur. Un désir qui va la conduire à s'emmêler dans un filet de mensonges et de supercheries, jusqu'à l'inévitable point de non-retour. Bel hommage aux classiques du genre, Sans lendemain est un bâton de dynamite dont la mèche se met à crépiter dès le premier paragraphe.
Jake Hinkson dresse ici le portrait d'une Amérique puritaine, au cœur de l'Arkansas, où Billie vient essayer de refourguer les films de seconde zone de la boîte de production qui l'emploie. Son arrivée va chambouler la petite ville de Stock's Settlement.
Billie est une jeune femme rebelle et effrontée, aimant les femmes (n'oublions pas que nous sommes en 1947 et qu'à cette époque l'homosexualité est un crime) qui va essayer de convaincre le pasteur que le cinéma n'est pas l'oeuvre du diable. Mais voilà qu'apparaît la belle et douce Amberly, l'épouse du pasteur, et Billie se sent violemment attirée par elle. C'est cette rencontre qui va être le début de la fin, entraînant Billie dans cet inextricable succession de péripéties, prétexte également à parler de la condition des femmes dans l'Amérique d'après-guerre. On retrouve le piquant que j'avais tant aimé dans L'enfer de Church Street et des situations et des personnages parfois absurdes et loufoques qui rendent ces romans originaux.
Un roman improbable mais revigorant. Rien d’extraordinaire et pourtant tout est singulier, étonnant, frais. Une ambiance de film noir croisé avec une satire d’une Amérique éternelle tant ces personnages des années 40 pourraient croiser aujourd’hui et sans s’en étonner leurs plus parfaits sosies.
Le pendant américain du déjanté Cul-de-sac australien de Douglas Kennedy. À découvrir sans autre attente que celle de passer un moment un peu dingue qu’on trouvera sans doute trop rapide comme à chaque fois qu’on termine un roman qui fonctionne bien.
Le travail de Billie Dixon est d’essayer de vendre des films de secondes zones dans les petits cinémas des localités du Midwest qu’elle traverse au cours de sa tournée. Elle ne s’attendait pas à rencontrer l’animosité d’un prêcheur fanatique en arrivant chez les culs terreux de l’Arkansas. Pourtant sa rencontre avec la femme du dit pasteur va se révéler dévastatrice, l’attirance est instantanée et semble réciproque. Tous les éléments sont là pour que ce polar chaud et un rien pervers ne face qu’une bouchée de nous. Traiter de l’homosexualité au féminin n’est pas si courant mais la placer dans une communauté religieuse et conservatrice est un coup de maître. Le personnage de Billie est quasi héroïque, elle reste fidèle à ce qu’elle est une femme aimant les femmes et une briseuse de cœur. Deux des personnages secondaires m’ont beaucoup plu, il s’agit du shérif Eustace et de sa sœur Lucy, ce duo improbable était le petit plus de ce polar, la construction de leur relation avec Billie est très bien amenée. J’ai trouvé l’atmosphère des années 1947 tellement bien rendue que je me suis demandée si l’auteur ne les avaient pas vécues mais pas du tout, né en 1975 ce roman écrit en 2015 nous donne un parfait aperçu de ce que peut être la vie dans une petite communauté où la religion a une grande importance. On conçoit aisément le calvaire que peut endurer la jeune femme du prédicateur Amberly à jamais coincé dans un rôle de faux semblant que j’imagine être invivable.
J’ai aimé les deux première parties du livre qui nous emportent sur les chapeaux de roues mais le ralentissement de la troisième partie m’a laissé au bord de la route, quel intérêt à poursuivre puisque l’on pressent ce que sera la fin. Mêler ainsi religion et crime est une recette parfaite pour une tragédie magnifiquement retranscrite. Bonne lecture.
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