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À quarante-sept ans, Nat, vétéran des services de renseignement britanniques, est de retour à Londres auprès de Prue, son épouse et alliée inconditionnelle. Il pressent que ses jours comme agent de terrain sont comptés. Mais avec la menace grandissante venue de Moscou, le Service lui offre une dernière mission : diriger le Refuge, une sous-station du département Russie où végète une clique d'espions décatis. À l'exception de Florence, jeune et brillante recrue, qui surveille de près les agissements suspects d'un oligarque ukrainien.
Nat n'est pas seulement un agent secret. C'est aussi un joueur de badminton passionné. Tous les lundis soir dans son club il affronte un certain Ed, grand gaillard déconcertant et impétueux, qui a la moitié de son âge. Ed déteste le Brexit, déteste Trump et déteste son travail obscur. Et c'est Ed, le plus inattendu de tous, qui mû par la colère et l'urgence va déclencher un mécanisme irréversible et entraîner avec lui Prue, Florence et Nat dans un piège infernal.
Avec Retour de service, John le Carré, en éminent chroniqueur de notre époque, livre un portrait du monde que nous habitons, glaçant, délicatement satirique et porté de bout en bout par une tension constante.
Un espion anglais qui reprend du service, une femme ex espionne, un copain de badminton qui est peut-être un agent double, un roman bien alambiqué, un peu confus (est-ce le fait de la traduction?) et bien long... Si le final plutôt pas mal m'a rappelé certains films d'Alfred Hitchcock, le chemin pour y parvenir m'a semblé bien long et bien peu passionnant... Il y avait pourtant de bonnes idées mais le contre-contre-contre espionnage ainsi que les noms, surnoms et noms de code, après m'avoir égarée, ont fini par me lasser. C'était mon premier roman de John Le Carré, je suis allée au bout par piété littéraire, je réessaierai sans doute mais pas tout de suite...
Le dernier roman du grand John Le Carré est un nouveau coup de maître. Sans avoir l’ampleur de certains de ses romans passés, il arrive avec une économie de moyens étonnante à nous plonger dans tous les enjeux capitaux de l’Angleterre post-Brexit, en plein milieu des intérêts contraires d’un Trump complètement fou et d’un Poutine paranoïaque aigu.
Deux personnages vont se croiser, dans un Club où l’on joue au badminton (sport que je considère comme mineur mais que M. Le Carré décrit si bien que mon jugement a quelque peu évolué). Nat, l’espion sur le retour, qui après avoir échappé de peu à la mise au placard définitive, se prend d’affection pour le plus jeune, Ed, doué pour frapper dans le volant et qui aime à s’épancher sur ce monde qui va à vau-l’eau après les parties, en sirotant une bière. Nat écoute sans prêter trop attention, compatissant sans plus à la fougue de son jeune partenaire, sans se douter qu’Ed va jouer un rôle inattendu dans son propre travail d’espionnage, jusqu’à peut-être compromettre son nouveau poste de chef du Refuge, obscur morceau oublié du prestigieux département Russie, qui pourrait bien renaître si le feeling de Nat sur un agent dormant ne l’a pas trompé… Bref, sans dévoiler les autres rebondissements, sachez que c’est un excellent cru, un roman où l’espionnage réaliste, à échelle humaine, parvient dans le même temps à nous faire saisir les enjeux géopolitiques de notre siècle troublé. Sans compter la perfection des rôles secondaires, de Florence, l’idéaliste adjointe de Nat, à Prue, sa femme avocate à l’humour si british, en passant par sa fille que Nat ne parvient pas toujours à suivre, mais qu’il essaye pourtant de comprendre, jusqu’au chef carriériste qui lui confie ce poste qui pourrait bien n’être qu’un piège.
Bref, je recommande vivement, et je vais de ce pas me procurer un Le Carré plus ancien, pour me replonger avec délice dans le style efficace et si clairvoyant de cet excellent romancier.
On retrouve l'univers impitoyable des espions de John Le Carré : Nat joue au badminton avec Éd. Qui est vraiment Éd ? Quel rôle joue-t-il dans cette partie d'echeques ? Et L'agent secret dans tout cela, le Brésil, la Russie, de puissants intérêts sont en cause. Une comédie impitoyable se déroule avec des acteurs plus ou mains bon. Florence est un personnage fort, la scène finale au restaurant un tout se met en place, en est une ilillustration. Prue est quelqu"un sur qui compter ; elle redonné de l'humanité à Nat. Un livre bien ancré dans les conflits de notre époque.
L’intrigue débute en 2018, juste avant le référendum sur le Brexit et la visite de Trump, sous un gouvernement conservateur, dont le ministre des Affaires étrangères (Boris Johnson) est, selon Nat, aussi ignorant qu’un âne. Nat et Ed, après chaque match de badminton, discutent politique, enfin, c’est surtout Ed qui parle en ardent défenseur de l’Europe. Il donne libre cours, à sa haine de Trump, de Poutine, et « des profiteurs bourrés de fric se faisant passer pour des hommes du peuple qui mènent le pays vers le précipice« . Ils, veulent saboter l’Union européenne, tandis que la Grande-Bretagne, s’est définitivement résolue à n’être plus que le « toutou » d’un président américain fasciste, lié aux fondamentalistes religieux. Voilà, on est rapidement dans le bain et dans la tonalité de cette lecture.
Je connaissais John Le Carré de réputation, et j’étais donc très heureuse de pouvoir découvrir son 25ème livre. Il a une carrière prolifique et sa renommée n’est plus à faire dans le domaine du roman d’espionnage. À l’heure de la consommation « fast-food » et de la digestion rapide, lire un John Le Carré, conduit nécessairement à prendre son temps ! Ce n’est pas une lecture qu’on ingurgite à la va-vite. Non pas par l’intrigue, première couche qui ne dévoile pas grand-chose, mais bien par la construction et la profondeur du propos.
John Le Carré, sait de quoi il parle, il prend le temps de poser les jalons avant de divulguer ses cartes. Comme il a certainement dû le faire du temps de la guerre froide, puisqu’il a lui-même été espion au service de sa majesté. À l’image des espions du bureau des légendes, John Le Carré, dresse un portrait, bien réel de l’espionnage, loin des scènes explosives, que l’on peut retrouver dans certaines lectures.
Ici point de surenchère, il prend le temps de poser les bases, mais surtout de les coller à la réalité. Ce qui pourrait être un handicap pour le lecteur actuel, plus habitué à l’action, a été pour moi une plongée dans ce flegme tout britannique, qui prend le temps d’analyser les situations, d’observer avant d’agir.
Sous couvert de roman d’espionnage, John Le Carré nous plonge en plein Brexit, avec des ramifications géopolitiques insoupçonnables, à l’actualité déroutante des relations internationales biaisées par la « folie » de Trump et la paranoïa de Poutine.
Europhile convaincu, il ne prend pas de pincettes, à travers son personnage principal, pour dire ce qu’il pense du Brexit et de ces hommes politiques qui dirigent le monde, notamment à travers des dialogues d’une grande vivacité et à l’humour qui m’a vraiment séduite.
John Le Carré tire habilement les ficelles pour diriger le lecteur dans un imbroglio d’intrigues, l’obligeant ainsi à ne pas baisser la garde, notamment grâce aux pistes trompeuses, et aux personnages obscurs. C’est du bon polar d’espionnage, c’est jouissif et jubilatoire.
Pas spécialement adepte des romans de John le Carré et de l'espionnage en général, je me suis laissé tenter par cet opus qui me semblait aborder le sujet de façon originale.
Nat est un agent traitant en fin de carrière qui passe beaucoup de temps sur un terrain de badminton depuis son retour en Angleterre, après de nombreuses missions à l'étranger. Russophone distingué, il a recruté nombre d'espions de l'est, dont il avait en charge l'activité et la sécurité, et a également participé au retournement d'agents installés sur le territoire britannique pour en faire des agents doubles.
Il est le narrateur, et sa vision du milieu des services secrets de Sa Majesté est plutôt cynique. Il y a parmi les vétérans comme un regret de l'époque très manichéenne de la guerre froide où les méchants se trouvaient à l'Est et les gentils à l'Ouest. Avec la Russie ingérable de Poutine - « ex-espion de cinquième zone devenu despote europhobe » -, et les États-Unis de la « catastrophe ambulante » Trump, l'ambiance après la « grosse bêtise » du Brexit n'est pas des plus sereines dans le petit monde de l'espionnage. Steff, la fifille rebelle qui a longtemps considéré son père comme un loser du Foreign Office, appuie où ça fait mal quand elle ironise en lui demandant si cela ne le gêne pas de pousser des gens à trahir leur pays pour l'amour du sien, pour lequel il avoue « avoir de grosses réserves ».
Du placard appelé Refuge, où l'ont gentiment installé ses supérieurs, deux événements viennent perturber le nouveau quotidien de Nat. Tout d'abord une stagiaire idéaliste démissionne de son poste à la suite du rejet d'une de ses opérations qui interférait avec des intérêts financiers supérieurs. Puis, c'est l'inattendu réveil d'un agent dormant qui secoue le bocal dans lequel s'assoupissent les différentes branches du renseignement. Heureusement pour Nat, il peut se ressourcer en affrontant régulièrement un jeune homme – fervent opposant au Brexit et à Trump -, qui a osé défier en lui le champion de badminton du club.
L'auteur met doucement en place une intrigue astucieuse, dans un style très agréable teinté d'un humour d'une grande finesse. J'ai découvert un auteur que j'avais franchement laissé de côté malgré sa grande réputation.
Cela faisait bien longtemps que je ne m'étais plongée dans les labyrinthes du Renseignement britannique dont John Le Carré est sans aucun doute le meilleur guide. Mais, faute de nouvel épisode de James Bond terrassé comme tout le monde par le virus, ce Retour de service m'a semblé particulièrement approprié pour terminer en beauté le mois anglais. Et je ne me suis pas trompée. Comme d'habitude, c'est subtil et addictif avec une réelle portée politique et sociétale, ce que j'aime chez Le Carré ; j'ai encore en mémoire les dénonciations des abus des laboratoires pharmaceutiques dans La constance du jardinier. Ici, l'auteur interroge avec brio la notion de patriotisme, sur fond de Brexit, de Trumpisme et de réorganisation politique en Europe. Le point de vue qu'il nous offre sur le monde, par l'intermédiaire d'un vétéran des services secrets qui le contemple comme il le ferait d'un jeu d'échecs est à la fois instructif et glaçant. Heureusement, l'ironie, si chère aux esprits anglais est là pour nous rappeler que nous pouvons encore peut-être garder le contrôle.
C'est Nat qui a la parole. A quarante-sept ans, le voici de retour à Londres après de multiples postes sous couverture et sur le terrain ; alors qu'il s'attend à être mis sur la touche, on lui confie la direction du Refuge, une sorte de dépendance du département Russie, pas très reluisant. Ce qui lui laisse du temps pour s'adonner à son passe-temps favori, le badminton (ce qui n'est pas anodin : "Le badminton, c'est de la subtilité, de la patience, de la vitesse, des remontées impensables. (...) Les badistes sont généralement des solitaires qui ne cultivent guère la convivialité. Pour les autres sportifs, nous sommes un peu bizarres et sans amis"). C'est d'ailleurs à son club qu'il est un soir abordé par Ed, un jeune homme qui tient absolument à jouer avec lui. Après quelques parties, une relation se noue, Ed, très remonté contre son époque déverse ses sarcasmes anti-trump, anti-brexit, Nat l'écoute d'une oreille amusée tout en s'investissant dans une opération initiée par l'un de ses agents, Florence qui semble avoir levé un lièvre au cours de la surveillance d'un agent dormant. De manière inexplicable, les trois vont se trouver pris dans un enchaînement d'événements dont ils étaient loin d'avoir perçu les véritables enjeux ; et il faudra tout le savoir-faire de Nat et l'ingéniosité de sa femme, Prue pour s'extraire de la nasse.
Tiens, Prue. Je crois que c'est mon personnage préféré. Elle est étonnante, avocate spécialisée dans les actions contre les laboratoires pharmaceutiques (décidément...) elle a d'abord séjourné avec Nat lors de ses premières missions avant de préférer s'installer à Londres. Très aguerrie aux méthodes des services de renseignements, peut-être plus espionne qu'une vraie, intelligente, pleine d'humour (rien que cette répartie lorsque Nat lui propose d'inviter Ed à la maison pour lui présenter : "J'ai comme l'impression que vous vous faites beaucoup de bien l'un à l'autre, mon chéri. Garde-le donc pour toi et laisse-moi en dehors de tout ça"), elle forme avec Nat un couple équilibré comme on aimerait en voir plus souvent. Un vrai bonheur. Au-delà des personnages et de l'intrigue, tout est dans le ton qui oscille entre la chronique d'un monde devenu fou et la satire alors qu'une pointe d'humour et de flegme irrigue chaque page. Le maître-mot de ce texte est le patriotisme, un mot que Le Carré semble placer sur le volant de son jeu de badminton, un mot qui sort de ce livre complètement essoré par les coups de raquettes. Quant au lecteur, il termine plutôt essoufflé par la tension qui va crescendo jusqu'aux dernières lignes. Et un peu inquiet aussi, de la façon dont on lui a montré le monde.
(chronique publiée sur mon blog : motspourmots.fr)
« Retour de service » est un peu aux thrillers modernes ce que « Le bureau des légendes » est aux séries télévisées actuelles. C’est un roman qui traite de l’espionnage avec un grand classicisme. L’auteur ne cherche pas nous impressionner mais se concentre plutôt à coller au maximum à la véracité des faits. Alors bien sûr, le rythme est lent, on ne croise pas de course poursuite, d’échanges de tir, de rebondissements mais seulement la réalité d’un métier de l’ombre.
De par son ancien métier d’espion, John Le Carré possède toutes les connaissances nécessaires pour nous plonger au cœur du quotidien du renseignement britannique. Malgré son âge avancé, l’écrivain a su gardé son humour anglais avec lequel il lance certaines attaques. Derrière cette histoire d’agents doubles, il s’en prend à la politique d’aujourd’hui et à ses représentants. Il n’a pas sa langue dans sa poche lorsqu’il faut critiquer le Brexit ou Donald Trump. A travers ses personnages, il donne sa vision de notre monde.
Il en profite aussi pour parler du côté personnel de ces serviteurs de l’état. Il veut nous montrer la face cachée de ces missions souvent fantasmées par la littérature et le cinéma. On découvre alors le un agent qui doit constamment jongler entre son devoir et sa famille. Une vie de mensonges est parfois lourde à porter.
A l’heure de la surenchère artistique, je conçois que ce roman puisse déplaire à certain.e.s lecteur.rice.s. J’ai pour ma part pris un grand plaisir avec le réalisme des situations et du scénario. L’écriture de haut niveau de John Le Carré et sa maîtrise de la narration font de ce livre une lecture exigeante et fascinante à la fois. J’ai eu l’impression de lire une histoire intelligente, vraie, en dehors des standards actuels, avec pour seul objectif : la littérature.
http://leslivresdek79.com/2020/06/22/563-john-le-carre-retour-de-service/
https://colorandbook.blogspot.com/2020/06/retour-de-service-de-john-le-carre.html?m=1
Je suis vraiment passée à coté de ce livre. Je m'attendais à autre choses en fait. Je pensais que ce serait un roman avec beaucoup plus d'action et de rebondissements, vu que l’on était sur un roman avec des agents secrets. Mais au final, c'est le côté politique qui prend le dessus sur tout et cela me passionne beaucoup moins. Mais si vous aimez la politique, foncez.
Les + :
* Les personnages de Ed et de Nat sont super intéressants à découvrir. J'ai particulièrement apprécié voir l'évolution de leur relation, et les conséquences que cela a eu sur leur vie.
* J'ai apprécié la plume de John le Carré. C'était agréable à lire, bien écrit et surtout bien documenté.
Les - :
* Je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. C'est long, lent et poussif. Je me suis beaucoup ennuyée dans ces histoires de politique et ce manque d'action.
* Le dernier quart était passionnant, mais a manqué énormément de consistance. Une fin trop abrupte. Il me reste beaucoup de questions sans réponses.
* Beaucoup trop de personnages secondaires avec plusieurs identités, qui n'ont aucune consistance. Je me suis totalement perdue, pour me rappeller qui est qui et leurs rôles.
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