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Kundera voit dans le kitsch un moyen de nier ce que la vie quotidienne, faite de boues et de fientes, a de plus intolérable. Il se moquerait des publicitaires qui vendent les colorants réservés aux latrines. Il plaindrait celui qui camoufle la mauvaise odeur sous la bonne et couvre les choses infectes sous les parfums de lavande, du citron vert, du lilas suffocant. L'homme du kitsch, dans la querelle centenaire que décrit Daniel Wilhem, n'a rien à accorder aux hygiénistes. Les objets qui l'attendrissent, qui l'émeuvent non sans raison, ne sont pas suspects, mais perturbateurs ou évanescents. Ils ont servi, on s'en souvient, dans les braderies, les divertissements vulgaires, les parcs d'attractions, les zoos humains, et certains massacres de masse. Mais surtout, ils ne correspondent à aucun label ; et personne n'a jamais réussi à les faire entrer dans une quelconque nomenclature. Adorno déclare : « Le kitsch représente l'effort pour convoquer au sein de la réalité l'idée de ce qui échappe à l'échange. » Kracauer pense aux chagrins qui restent heureusement inéchangeables . Il écrit en sortant d'un cinéma populaire : « On n'invente pas de kitsch que la vie ne puisse surpasser. Les bonnes n'utilisent pas les manuels de lettres d'amour, mais au contraire, ces derniers sont composés d'après les lettres des bonnes ; et il y a encore des jeunes filles qui se jettent à l'eau quand elles imaginent que leurs fiancés sont infidèles. »
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