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« Il y a vingt ans, j'écrivais Comment j'ai vidé la maison de mes parents dans un mouvement d'urgence. J'avais besoin de trouver des mots pour raconter ce deuil concret, intime et déchirant, qui éveille tant de sentiments contradictoires, si souvent tus.
Que devient le deuil après le deuil ?
Aujourd'hui, vingt ans après, je me demande s'il ne règne pas un terrible silence social sur ce qui se poursuit tout au long de la vie en notre for intérieur. La société prescrit la nécessité de se détacher de la personne perdue, comme si tout le deuil se résumait à cette acceptation. Cette idée banale éclipse la part la plus fondamentale, la plus créatrice, la plus vivifiante du deuil : nouer des liens de continuité avec nos bien-aimés disparus, les garder vivants en nous, porteurs d'élans et de souffles nouveaux.
Ce deuil au long cours, ce deuil sans fin, nimbé de tendresse et d'émotions, on pourrait le nommer : le doux deuil. »
Lydia Flem
QUE CE SOIT DOUX POUR LES VIVANTS a pour thème « l'après deuil », cette période où les vivants sont à la recherche de tout ce qui peut encore les lier à ceux qui les ont quittés
Lydia Flem, psychanaliste, écrivaine et photographe membre de l'Académie royale de Belgique et dont l'œuvre est traduite dans une vingtaine de langues présente dans cet essai une réflexion sur cette situation par une compilation de petits chapitres, certains à portée universelle , d'autres plus personnels mettant en scène ses propres déchirures liées à la disparition de ceux qui lui étaient chers .
D'abord, de celui qui fut son compagnon « son complice, l'amour de sa vie », : Maurice Olender , qui a prononcé peu de temps avant de mourir cette belle phrase qui sert de titre à l'ouvrage : « que ce soit doux pour les vivants »
Puis de sa propre famille, en particulier de sa mère, juive résistante . Trente pages sont consacrées au long témoignage ce qu'elle a vécu en déportation à Auschwitz et à la libération .
On y trouve aussi n ensemble de descriptions de d'objets et de photos de famille, de messages de remerciements reçus à la suite de la publication de l' ouvrage qui lui avait valu en 2004 un succès international : COMMENT J'AI VIDE LA MAISON DE MES PARENTS .
Toutefois ce qui ce qui m'a particulièrement interessée et émue dans cette variation sur le thème du deuil qui m'a semble souvent touche à tout et plutôt décousue , c'est l'évocation du pouvoir quasi magique que possèdent les objets ayant appartenu à ceux qui nous ont quittés et dont la vue et le contact font resurgir en nous leur présence dans le lieu de leur vie.
C'est comme si ces objets : vêtements, bijoux, meubles, vaisselle, avaient une âme et le pouvoir d'incarner un être disparu .
Un livre qui résonne fortement en moi …...
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