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Des chemins de traverse, des bordures, des lisières. L'enfance, les départs en vacances, « Renault 20 caravane ». Leonard Cohen, Modiano, Jean-Louis Murat, Dominique A. Les bleus, les écorchures. La confiance fragile de celui qui ne croit qu'en la chaleur d'une main dans la sienne. Les lotissements périphériques et la maison sur la falaise, là-bas, dans l'embrasure littorale. Kyoto, « coeur insulaire », désir en archipel. Les souvenirs que l'on raconte et ceux que l'on invente. Les étés caniculaires et les matinées grises. Le coeur qui s'emballe et le coeur qui démâte. Un chant, le blues, cette musique. Et puis l'immense fait de si peu... « Nobody has to know », écrit Olivier Adam, comme pour s'excuser de faire entrer la vie dans ses poèmes. Nobody ? Pas tout à fait. En poésie, nous sommes nombreux désormais à croire le bonheur possible avec toi.
Intimes et pudiques, les textes de ce premier recueil poétiques d’Olivier Adam font ressurgir des bribes d’un passé, réel ou inventé, qu’importe... « personne n’a besoin de savoir / personne d’autre que toi. ça reste entre nous ». La première destinataire de ces poèmes est, comme l’indique la dédicace, la compagne, celle qui reste depuis toujours à l’écoute, qui partage ce socle de souvenirs. Le deuxième destinataire, à la fois « personne » et « tout le monde », est le lecteur qui devient le confident de réminiscences personnelles ou le complice de souvenirs collectifs : actualités sportives, films, modèles de voitures, acteurs et chanteurs qui parleront surtout à une génération, celle de l’auteur. J’avoue avoir pris plaisir à découvrir ces fragments. Certains parce qu’ils ont fait écho à mes propres souvenirs ou aux deux villes qui me sont chères : Nantes et Saint-Lunaire. Certains parce qu’il m’ont permis de retrouver la voix du romancier que j’apprécie depuis longtemps. J’ai retrouvé la mélancolie qui habite ses romans, l’absence de complaisance vis-à-vis de soi et certains termes qui sont récurrents dans son œuvre. Plusieurs poèmes « La complaisance », « Tout faux », « Pour qui je me prends » sont particulièrement touchants. Olivier Adam est toujours percutant, surtout quand il s’agit de formuler le mal être. J’ai lu et relu certains textes comme « Contrevie » ou « La douceur » que j’aime beaucoup.
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