Des révélations, des confirmations et des paris littéraires
J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie.
Des révélations, des confirmations et des paris littéraires
Ils sont passionnés et enthousiastes , voici leurs 10 romans favoris de la rentrée
Le narrateur, Sasha, retrouve des années après un vieil ami toujours nommé par ce nom: l’autostoppeur.
Sasha est célibataire sans enfant, l’autostoppeur a une femme et un fils. Et pourtant… si Sacha est devenu casanier malgré son célibat, l’autostoppeur est toujours dans la fougue de sa jeunesse, quittant régulièrement son foyer pour faire du stop, voyager à travers la France en nomade, faire des rencontres fortuites comme un collectionneur insatiable.
L’autosoppeur est un personnage énigmatique et libre. On l’admire sans réussir à le cerner. Il cherche sa place, quitte à compromettre son bonheur. Ce roman déroutant, qui se lit comme une fable, pose question sur nos aspirations profondes.
"Le monde se divise en deux parties, ceux qui partent et ceux qui restent », comme le dit si justement Sylvain Prudhomme, qui écrit une ode délicate à la liberté et à l’amitié. C’est une belle lecture inspirante et intimiste que je ne peux que recommander.
"Le monde se divise en deux catégories. Ceux qui partent. Et enfin ceux qui restent". ceux qui s'éloignent, s'effacent ou fuient. Ceux qui se rapprochent et lentement prennent leur place. Il y a l'autostoppeur, jamais nommé, et il y a Sacha. Deux hommes en milieu de vie, liés par un passé commun et qui après des années de silence se retrouvent par hasard dans cette ville du sud où Sacha vient de s'installer pour écrire.
Et entre eux il y a Marie, la compagne de l'autostoppeur, patiente et aimante mais peu à peu lassée par les départs intempestifs de son homme. Toujours amoureuse, mais de plus en plus agacée par l'égoïsme de ses voyages solitaires. Marie, qui voit en Sacha la sérénité et la stabilité qui lui fait défaut, l'épaule sur laquelle elle peut s'appuyer. Mais vers qui penchera son coeur?
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Nouveau coup de coeur pour l'écriture de Sylvain Prudhomme avec ce roman que beaucoup m'ont conseillé. Et pourtant j'ai eu un peu de mal en début de lecture, intriguée par ce curieux personnage de l'autostoppeur, agacée aussi par son irrépressible besoin de fuir le bonheur. Et puis j'ai lâché prise, je me suis laissée porter par cette douce plume et le charme a agi.
J'ai fait un voyage dans les sentiments, entre amour et amitié, à cet âge "où on se connait mieux. Ou sait mieux ce qu'on aime. Mieux ce qu'aime l'autre aussi. Ce que l'on a perdu en fragilité, en faculté de s'émouvoir, on l'a gagné en attention". Un voyage sur les routes de France, de la mer à la montagne, d'églises en aires d'autoroutes, de soleil en grisailles. Un voyage poétique dans les noms de villes et de villages, d'Aast à Zuydcoote, de vans en berlines, toujours sur le siège passager. Un voyage sur les routes de la littérature aussi de Kerouac à Kundera en passant par Mac Carthy. Un voyage en musique avec Leonard Cohen, sublime, en point d'orgue.
Un très beau roman sur l'errance et la fuite du temps, sur le couple et l'amitié, tout en tendresse et en délicatesse. A savourer sans modération
Vendredi dernier, une rencontre était organisée à la maison d'arrêt de Toulon entre Sylvain Prudhomme et les détenus inscrits à l'action "Lire pour s'en sortir".
Je ne connaissais cet auteur que de nom, n'ayant encore rien lu de lui. Puisque j'assistais à la rencontre, je me suis empressée de lire ce roman. Empressée est bien l'adjectif qui convient car j'ai parcouru ses trois cents pages en deux soirées seulement.
Le narrateur, écrivain, s'installe dans une petite ville du Sud de la France. Il découvre quelques jours plus tard qu'un ami de jeunesse, surnommé l'auto-stoppeur, y vit lui aussi . Les deux hommes n'ont plus de contact depuis longtemps. Ils semblent pourtant avoir été proches dans leur jeunesse, ayant parcouru ensemble des milliers de kilomètres en auto-stop.
Reprendre contact avec l'auto-stoppeur, renouer les liens distendus, rencontrer sa femme et son fils, va impacter profondément l'équilibre des vies de chacun.
L'auto-stoppeur, qui semblait pourtant s'être assagi, va repartir sur les routes, le pouce en l'air, en quête de rencontres humaines. Il fait parvenir régulièrement par voie postale des enveloppes contenant photos et coordonnées des personnes qui l'ont pris en auto-stop, constituant ainsi une sorte de réseau social.
Je ne dévoilerai pas le dénouement de cette histoire que j'ai vraiment beaucoup appréciée.
J'ai aimé l'écriture de Sylvain Prudhomme que j'ai trouvée très sensible, à l'image finalement de son auteur. Sa réflexion sur un choix de vie m'a beaucoup intéressée.
" Je le dis haut et fort : l'autostoppeur ne fuyait rien. Lorsqu'il était là, il était là tout entier. De bonne humeur. Enjoué. Il savait sa chance. Souvent je le regardais enlacer Marie, chercher du regard son approbation, s'efforcer de la faire rire. L'autostoppeur était amoureux, c'est une certitude. Il n'était pas de ces hommes qui étouffent, noyés, pressés d'oser enfin une embardée trop longtemps différée par manque de courage, prétendue fidélité - en fait simple défaut d'audace. Quoi de plus tristement banal qu'un homme qui ronge ses fers. C'était comme s'il avait toujours besoin que sa trajectoire en frôle d'autres."
Les détenus présents à la rencontre sont eux aussi tombés sous le charme de l'écriture de Sylvain Prudhomme qui a répondu avec une très grande gentillesse et humanité aux questions pertinentes qu'ils lui ont posées.
En recherche d'inspiration, Sacha, écrivain, s'installe dans une ville du sud de la France. Il y retrouve, par hasard, un ami de jeunesse, surnommé l'autostoppeur, qui vit avec Marie, traductrice de romans, et leur fils Agustin. Malgré sa famille, entre deux jobs, l'autostoppeur continue à partir à l'aventure sur les routes et à revenir quelques jours plus tard.
L'apparition de Sacha semble rompre un équilibre : l'autostoppeur s'absente de plus en plus, tandis que la littérature rapproche Marie et l'écrivain...
Le roman est centré sur quatre personnages : Sacha, l'autostoppeur, Marie et le petit Agustin. Dès le début, l'issue de l'intrigue semble prévisible. Mais l'auteur s'ingénie à brouiller les cartes sur les sentiments de Marie et la capacité de l'autostoppeur à entrainer avec lui son vieil ami.
L'analyse de ces personnages est plutôt fine. On s'interroge avec eux sur ce que sont leurs objectifs et leurs choix de vie.
L'environnement est volontairement laissé dans le flou. On pourrait être au bord du Rhône, à Arles, Beaucaire ou Avignon, ou ailleurs.
L'écriture est belle, facile à lire. Bien qu'il n'y ait que très peu d'action, Sylvain Prudhomme a su donner du rythme à son texte.
Un roman déroutant, mais qu'il faut lire !
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2022/10/26/par-les-routes-sylvain-prudhomme-folio-deroutant/
Il y a les retrouvailles entre deux amis de longue date. Ils se sont perdus de vue. Et puis le hasard, la vie les a remis sur le chemin l'un de l'autre. Il y a Sacha, écrivain, artiste, célibataire. Il a besoin de quitter Paris pour se retrouver lui-même, ne plus se sentir oppressé par les obligations et les liens sociaux. Il emmenage dans une petite ville du sud de la France. Là, il retrouve l'autostoppeur. Il est en couple, il y a un petit garçon. L'autostoppeur ne peut s'empêcher de quitter son village et sa famille pour vagabonder au gré des rencontres. Son addiction à lui.
Les retrouvailles vont faire basculer la vie de chacun.
Une écriture douce, récit lent et descriptif. Tout est dépeind avec émotion. Il faut se laisser aller à la lecture.
Mon petit bémol est la ponctuation. Elle m'a posé quelques problèmes. Les dialogues, les questions, les pensées de chacun, la narration : tout est mélangé. Il n'y a pas de signe distinctif.
Une jolie découverte. J'en avais beaucoup entendu parlé, je suis contente de l'avoir lu. J'ai passé un agréable moment de lecture.
"Je sais qu'en partant j'abîme mon histoire avec Marie. Et pourtant je pars. Je ne devrais même pas dire "et pourtant". C'est presque le contraire : je pars précisément parce qu'il ne faut pas. Avec la conscience très claire de faire une bêtise. C'est complètement tordu et pourtant. Tout me dit qu'il ne faut pas, que c'est idiot - alors je le fais. Je le fais parce que je sens que c'est grave. Parce que. Tout va trop bien. Tout est trop parfaits. Quelque chose en moi veut casser ça. S'en libérer. Quitte à décevoir. Quitte à tout foutre en l'air."
Sacha, écrivain, emménage à V. où il retrouve par hasard un ami perdu de vue depuis plus de vingt ans.
Cet ami est marié, a un enfant, mais continue régulièrement à partir sur les routes en auto-stop.
J'ai été très dérangée au début du livre par la manière de raconter.
Pratiquement chaque phrase commence par « je ».
C'est assez pénible.
Soit je m'y suis fait, soit ça s'est arrangé, j'ai donc continué ma lecture.
Cette histoire est plutôt étrange, je n'y ai pas vu d'intérêt particulier.
M'y suis parfois ennuyée.
Les critiques sont majoritairement favorables, je ne les rejoindrai pas.
Un livre qui se lit quand même assez bien finalement mais auquel je trouve trop de bémols.
une histoire un peu étrange sur fond d'auto-stop, qui invite à réfléchir sur la singularité d'une vie.
L’autostoppeur, ce personnage central de Par les routes, roman étonnant, très original, de Sylvain Prudhomme, je ne saurai jamais comment il s’appelle.
Cet homme est mystérieux, irritant, attachant, curieux, décevant, mais surtout d’une audace folle envers les humains que nous sommes.
Sacha, le narrateur, un vieil ami, le retrouve par hasard, vingt ans après, dans la ville de V., au sud de la France, une ville qui ressemble beaucoup à Arles. L’autostoppeur vit avec Marie et ils ont un garçon : Agustin.
Sacha est très bien accueilli, fait l’amour avec Jeanne mais reste seul jusqu’à ce qu’il retrouve Marie. Surprise, l’autostoppeur est reparti et repartira sans cesse dans cette quête incroyable de rencontres et d’échanges. Si Sacha faisait de l’autostop avec lui autrefois, il n’en est plus question pour lui aujourd’hui, sauf…
Alors que cette entrée en matière commence à me lasser car je ne vois pas où l’auteur m’emmène, son roman devient de plus en plus passionnant, de plus en plus étonnant.
L’autostoppeur délaisse femme et enfant pour aller à la rencontre des gens, de toutes sortes de gens qui doivent remplir un seul critère, le prendre à bord de leur véhicule.
Sylvain Prudhomme, rencontré lors des Correspondances de Manosque 2019, conte tout cela avec talent, d’une écriture simple et poétique à la fois, ajoutant anecdotes et informations intéressantes comme cette légende d’Orion dont un village de l’Ariège porte le nom.
Des noms de villages, de villes, de hameaux, il en défile beaucoup dans la seconde partie du roman. J’ai même noté plusieurs bourgs ardéchois : Vocance, Joyeuse, Loubaresse… Je savais que de nombreux noms étaient surprenants, rigolos, mais je n’avais jamais rencontré cela dans un roman mettant si bien en exergue les valeurs d’humanité et d’amitié.
Même si certains faits paraissent improbables, c’est tellement beau que je me suis laissé emporter sur les pas de Sacha qui n’en finit plus de redécouvrir son vieil ami, l’autostoppeur.
Original, Par les routes est une belle fable que j’ai bien appréciée sans bouger de chez moi… Un beau voyage quand même un peu partout en France, sous l’égide de la littérature, de l’écriture car Sacha est écrivain et peintre. De plus, Marie traduit des romans italiens.
Le Prix Landerneau 2019 a distingué Par les routes et c’est mérité !
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
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