Nous Autres est la première dystopie jamais écrite. Beaucoup d'entre nous pensons que c'est George Orwell l'inventeur du genre avec 1984, mais c'est Evgueni Zamiatine.
Orwell a lu Zamiatine et s'en est inspiré dans ses livres.
Les éditions Sinope ont voulu remettre sur le devant de la scène ce grand auteur.
Qui ne connait le formidable roman dystopique de George Orwell – 1984 – publié en 1949, qui résume les conséquences dans une situation éminemment tragique où règnent le totalitarisme, l’inévitable surveillance intégrale des personnes, de la propagande permanente et mensongère ainsi que d’un système répressif sans faille et omniprésent. Mais j’ai découvert, que le précurseur de ce type de science-fiction et de dystopie, s’appelle Evgueni Zamiatine, écrivain russe, dont ce roman Nous autres ou Nous paru en 1920, fut immédiatement en conflit avec la censure stalinienne.
Il est bien évident que le récit de Zamiatine se targue de critiquer un avenir loin d’être radieux ; de fait le héros nommé «D-503» est responsable en tant que constructeur de l’Intégral, un vaisseau destiné aux civilisations de l’espace afin de leur apporter la bonne parole et les rendre heureux : du prosélytisme en somme. Car l’État Unique se vante de délivrer à sa population le mode d’emploi du bonheur ! Mais par le biais d’une attirance envers une femme, il remet petit à petit le dogme actuel et regrette le monde ancien. Un monde où régnait le bonheur, la liberté mais aussi la tristesse et le malheur...Une situation que le pouvoir en place considère comme un état inorganisé et sauvage. Et par conséquent valide le choix drastique de museler la liberté d’un homme afin qu’il ne commette de crimes. Comment dans cette situation de pression permanente où l’on promet le bonheur sans la liberté, cette vision d’une société puisse être un parangon de vertu ? Une société régie par un pouvoir totalitaire et une idéologie néfaste serait le but de l’homme, en faisant abstraction de ses penchants pour l’amour, l’empathie et surtout la liberté ? Ainsi, l’être humain dans cette dystopie est annihilé par un code numérique au détriment du genre, et le bonheur un oukase.
L’édition que j’ai de Sinope Éditions paru en juillet 2022, ne m’a pas paru exempte de coquilles, cependant loin de critiquer la forme, les idées générées par l’auteur, ne peuvent qu’interroger sur l’évolution de notre monde actuel. Et Nous Autres rejoint la bibliothèque de l’indécision quant à notre devenir, tels que : Le meilleur des mondes d’Aldous Huxley, 1984 de George Orwell, Un bonheur insoutenable de Ira Levin, notamment.
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