Découvrez les avis des jurés sur les 21 romans sélectionnés pour la 13e édition du Prix Orange du Livre
Quand Élisabeth et Stéphane déménagent loin de l'agitation parisienne avec leur fille Maëva, ils sont convaincus de prendre un nouveau départ. Une grande maison qui leur permettra de repartir sur de bonnes bases : sauver leur couple, réaliser enfin de vieux rêves, retrouver le bonheur et l'insouciance. Mais est-ce si simple de recréer des liens qui n'existent plus, d'oublier les trahisons ? Et si c'était en dehors de cette famille, auprès d'autres, que chacun devait retrouver une raison de vivre ?
Dans son premier roman, Carine Joaquim décrypte les mécaniques des esprits et des corps, les passions naissantes comme les relations détruites, les incompréhensions et les espoirs secrets qui embrasent ces vies.
Découvrez les avis des jurés sur les 21 romans sélectionnés pour la 13e édition du Prix Orange du Livre
Le jury, enthousiaste et passionné, a choisi 21 romans français
Des découvertes littéraires et des auteurs à suivre !
« Depuis dix ans, elle jouait le rôle de l'épouse satisfaite et de la mère heureuse, mais qui y croyait encore ?
Son corps n'avait de cesse de lui montrer qu'elle faisait fausse route, il avait failli disparaître à force de maigrir, effacé à mesure qu'Elisabeth renonçait à ses désirs et aspirations propres, il s'était révolté dans les vomissements, et quand, penchée sur la cuvette des toilettes, elle rendait le repas ingurgité, elle refusait toujours d'entendre ce que chaque spasme lui criait depuis le fond de son estomac :
« Pars. Vis. Sois toi-même »»
Ce roman m’a complètement bouleversée. Je ne m’attendais tellement pas à ça.
L’autrice y aborde la maternité, le couple, la résilience et l’épanouissement.
On y retrouve une famille nouvellement installée dans une banlieue parisienne pour un nouveau départ, créer de nouvelles bases plus saines et solides.
Ce fut une de mes belles découvertes de cet été dont le nom du livre raisonne encore.
Quand le corps rattrape l’esprit…
Élisabeth et Stéphane décident de donner un second souffle à leur famille, une nouvelle chance à leur couple, en quittant Paris pour une maison au vert, et au calme. Ils emmènent avec eux, et contre son gré, Maeva, leur adolescente de fille.
Élisabeth souffre depuis de longues années de troubles alimentaires, plus précisément depuis l'infidélité de son mari qui a failli faire voler leur famille en éclat. A la campagne, elle pourra se ressourcer, se remettre aussi à la peinture dans l'atelier qui lui est réservé.
Sur ces bases, le trio tente de trouver un nouvel équilibre. Stéphane découvre les joies des transports en commun, Maeva arrive dans "un collège de ploucs" mais y vit son premier grand amour, Élisabeth se retrouve...
Mais les grains de sable, les incompréhensions mutuelles, l'impossibilité de se mettre à la place de l'autre auront raison des beaux projets... Le pire ne sera pas évité.
J'ai aimé cette lecture, fluide. Sans être séduite par l'écriture, j'ai tourné les pages avec curiosité et intérêt, réellement prise dans l'histoire ! Je suis un peu dubitative par le côté un peu "trop" de la fin (trop de sujets brûlants, trop de points cruciaux..) mais j'ai apprécié.
Un bonheur ne dure jamais bien longtemps. Cette famille en est convaincue. Et comme pour conjurer le sort, elle décide de prendre un nouveau départ loin de l’émoi parisien. Un grand terrain pour Stéphane, mari infidèle croyant pouvoir oublier sa maîtresse. Un atelier de peinture pour Elisabeth, persuadée de sa nouvelle passion. Maëva, l’ado, est évidemment dépitée par la situation, s’opposant à aller dans un lycée de « péquenauds ». Et si finalement cette famille se donnait une seconde chance ? Recréer le lien qui les unissait auparavant. Faut-il encore bien le vouloir !
Nos corps étrangers c’est un peu l’histoire de chacun. Ce corps que l’on ne maîtrise pas toujours, qui subit, souffre et morfle. Ce corps qui ne demande qu’à s’exprimer et vivre. Ce corps qui rapetisse et s’efface, disparaît. Nos corps vivent et transparaissent le quotidien. Carine Joaquim ne fait pas dans la tendresse. Ici c’est sombre, noir. Tout n’est qu’épreuve. Chaque membre de la famille tente de panser ses blessures. Et si dialoguer était la solution ? Chacun est maître de son destin. Stéphane. Elisabeth. Maëva. Eux seuls décident du bon ou du mauvais.
Un premier roman remarquable, bousculant les fins heureuses. La tension monte progressivement, m’embarquant dans un huis clos éprouvant, impossible de décrocher. Et ce final ! Boum en pleine face ! Je ne m’attendais pas à autant de noirceur. Jolie maîtrise et grosse inspiration pour moi !
Nos corps étrangers est un objet livre. Une couverture tout à fait cohérente avec le contenu. Une maison d’édition qui ne peut que publier ce genre de texte. Je ne suis pas prête de l’oublier celui-là !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2021/09/13/39132424.html
Lu dans le cadre des 6eres fois, je sors de la lecture d'une traite... Je suis sous le choc de cette violence ordinaire, de cette mesquinerie d'un couple qui pense que se mettre au vert, enleve les problèmes.
Tout ce qui construit une famille occidentale contemporaine est ici observé à la loupe : enjeux d'un couple après un adultère, l'anorexie, le premier amour, le statut des mineurs isolés...
Pour un premier roman qu'elle claque !
Auteur à suivre !
Plonger en apnée... dans la vie de ce couple qui s'exile en banlieue parisienne "pour que ça aille mieux" mais qui manifestement s'exile aussi pour tenter de se raccorder. À qui et à quoi ?
Quand un mari part chaque matin travailler à Paris, dans ces transports qui vous abîment plus sûrement que quelques dizaines d'années de plus au compteur
Quand son épouse se morfond à longueur de journée même si elle a enfin de la place pour manier les pinceaux et s'adonner pleinement à ses aspirations d'artiste peintre.
Quand leur fille rejette avec force le nouveau lycée dans lequel elle va pourtant enfin trouver une épaule attentive et aimante en la personne d'un jeune émigré africain qui sort indiscutablement du lot des autres lycéens.
Difficile de les rassembler ces corps qui s'évaporent, se rejettent, s'ignorent.
De nombreux thèmes sont abordés par l'auteur, relation de couple, adultère, crise d'adolescence, émigration, secret et anorexie, handicap et différence, solitude et perte de confiance. Et pourtant tout s'enchaîne, s'emboîte comme une évidence jusqu'à ce final qui nous entraîne vers les plus sordides faits divers, et dans lequel éclate toute la solitude, le désespoir de certains êtres que l'on aurait pourtant bien imaginés capables de bonheur.
Un premier roman très prometteur, où la violence éclate et bouleverse, et que l'on ne peut pas lâcher avant de savoir, mais surtout avant la claque finale.
Stéphane, Elisabeth et Maeva leur fille de quinze ans déménagent en grande banlieue en espérant bénéficier d’un meilleur cadre de vie. Cette migration profite plus à Elisabeth qui peut s’épanouir dans son atelier de peinture qu’à Stephane qui galère dans des transports en commun peu fiables et à Maeva pour qui le changement de collège est difficile. Une vie à peu près satisfaisante, malgré les soucis de santé d’Elisabeth s’installe, puis par petites touches, quelques fêlures d’origines diverses apparaissent progressivement pour finalement créer une redoutable rupture qu’il ne serait pas bien de divulgacher !
Le coeur de ce premier roman bat au rythme d'un trio familial ordinaire. Un père, une mère, une fille adolescente, nouvellement installés dans une banlieue parisienne banale, un nouveau départ pour un couple fragile.
Avec précision, l'auteure décrit leur quotidien avec une froideur clinique, pourtant non dénuée de chair et de sensibilité grâce à des personnages bien campés. On colle à leur ressenti, leurs émotions, leurs pensées, leurs contradictions et leurs aspirations, dans toute leur complexité. Peut-être moins avec le père, plus monolithique, dont les excès de la réaction finale, plausibles en théorie, ne m'ont pas semblé crédible tel qu'ils ont été avancés dans le récit. Par contre, la fille, qui ne se révèle pas être qu'une adolescente égocentrique et insouciante, et surtout la mère, sont de superbes personnages. Difficile d'oublier Elisabeth dont la caractérisation se construit dans une psychologie très fine, au-delà des clichés de l'épouse victime d'infidélité en détresse.
Nos corps étrangers. le titre est parfait, il résonne durant toute la lecture en plusieurs strates d'imbrication. le corps qu'on ne maitrise pas ou plus et qui trahit. Les corps d'un couple qui se sont irrémédiablement éloignés. le corps d'une jeune fille qui s'ouvre au désir. le corps trop adulte d'un migrant enregistré comme collégien. le corps d'une femme fracassée par l'adultère qui se réfugie dans des troubles alimentaires. Chaque personnage devient lentement étranger à l'autre, s'empêtre dans une solitude de plus en plus criante, englué, jusqu'au terrible drame.
Si la tension monte crescendo, jamais je n'ai vu arriver la déflagration finale qui consacre la chute de la famille dont on a suivi progressivement le délitement. Spectaculaire. Brutale, sidérante aussi, elle correspond à la réalité de la situation. Avec le recul, la minutie discrète de l'auteure est révélée, elle qui a semé des indices subtils, judicieusement placés, tellement qu'on ne les avait pas remarqués mais qui nous reviennent en mémoire alors qu'on est sous le choc du dénouement. Dans cette scène, l'écriture est remarquable pour décrire l'insoutenable, à la fois nerveuse et divaguante, précise et intuitive.
Tout prend sens. Et notamment le soin qu'a pris Carine Joaquim à déployer la banalité presque ennuyeuse du quotidien de cette famille. Car c'est dans cette banalité que s'est joué l'engrenage qui mène à la tragédie de fait divers. Cette famille tellement ordinaire qu'on peut aisément s'identifier à eux ou les identifier à des personnes de notre entourage. Tellement qu'on ne peut pas détourner le regard, qu'on ne peut pas se rassurer lorsqu'éclate la « monstruosité » d'un. Les monstres, ce ne sont pas les autres.
Je regrette juste qu'il embrasse trop de thèmes ( l'accueil des migrants, le dépassement par l'art, le handicap, le harcèlement, l'adultère, l'adolescence ... ). Même si je comprends la volonté de l'auteure d'ouvrir l'intime de cette famille en la confrontant à l'altérité du monde extérieur, cela dilue le propos car aucun de ses thèmes ne peut être totalement exploré, ce qui conduit à un épilogue un peu maladroitement conduit pour refermer les portes ouvertes.
Reste que ce premier roman est globalement très réussi, intense et profond dans ce qu'il dit de nous.
Lu dans le cadre du collectif 68 Premières fois
C’est l’histoire d’un couple qui dysfonctionne, d’une famille bousculée qui tente un nouveau départ, laissant Paris, la citadine, derrière elle pour s’installer en banlieue, plus près de la nature.
A y regarder de plus près, on comprend progressivement que les blessures des uns et des autres ne sont apaisées qu’en surface, que les cassures sont bien plus profondes qu’il n’y parait. Le mal-être est lancinant et même si, quelque fois, un vent de légèreté plane, le lecteur n’est pas dupe, il retient son souffle..
Sans vraiment approfondir, Carine Joaquim aborde, en périphérie, de nombreux thèmes gangrénant notre société, de l’accueil des migrants jusqu’au peu de place laissé à l’autre avec ses différences.
Il en ressort, au bout du compte, un tableau assez noir qui ne pouvait aucunement se solder par une fin joyeuse.
Sans en dévoiler plus, je souhaiterais ajouter que ce livre m’en a rappelé un autre, celui de Leila Slimani,
«Chanson douce». Aucune similitude dans la la trame et le scénario bien sûr, mais l’analogie se trouve dans la montée du malaise qui ferre le lecteur et qui nous envahit jusqu’au point de non retour.
Pour un premier roman, l’auteur a frappé fort, parfois lourdement, malgré sont style tout en nuance.
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