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Dans les années 1850, un gamin de quatorze ans part au Texas rejoindre une bande de chasseurs payés pour exterminer les Indiens. Au milieu du désert, la loi n'existe plus. À ce jeu de massacre, seuls survivent ceux qui parviennent à éveiller la plus profonde et la plus intime sauvagerie... Avec cet anti-western basé sur des faits réels, l'auteur nous livre un de ses plus grands romans : noir, lyrique et violent.
1849. Ça commence fort, vraiment ! Sans préambule on arrive directement dans une violence dont on se doute qu'elle va aller crescendo. Ça doit être la méthode McCarthy, pas de quartier, noir c'est noir. On est prévenu. C'est sale et ça pue la crasse, la vieille sueur et l'haleine fétide. Et c'est absolument captivant dès la première page.
Le gamin, quatorze ans, a fuit son père alcoolique et brutal et se retrouve par hasard avec Glanton et sa bande de mercenaires très violents, exterminateurs d'indiens mais aussi de mexicains, hommes, femmes, enfants. Cette troupe hétéroclite sans foi ni loi va sillonner le pays, laissant derrière elle nombre de cadavres, humains comme animaux.
J'ai rapidement été saisie par un terrible sentiment de solitude pour le gamin, face à la sauvagerie mais aussi face aux éléments, sur cette terre qui, d'ici, semble avoir été presque encore vierge dans les années 1850. Les grands espaces, les déserts, la dureté du climat et de la vie, tout dans ces descriptions nous amène bien loin du rêve américain. Terre de pionniers dont beaucoup ont perdu la vie dans un faible espoir d'un avenir meilleur, ou moins mauvais. Les animaux ont eu la malchance d'être utiles aux humains. De la souffrance, encore et encore. Pour les hommes et les bêtes. Massacres des indiens et des mexicains, qui massacrent à leur tour. Ce récit déborde de violence, de sang et de putréfaction. La vie semble ici tellement dérisoire.
Ces hommes qui torturent, assassinent, scalpent et bafouent la vie de toutes les manières possibles, parlent de Dieu et de la sagesse divine comme de quelque chose de sacré. Il y a même parmi cette bande de mercenaires un ancien prêtre et un juge "à l'âme noire comme la suie." Une vraie bande de psychopathes sans états d'âme, qui tuent comme ils respirent, pour le plaisir de tuer.
C'est un bout de l'histoire de la conquête des États-Unis, dans ce qu'elle a de plus répugnant.
Durant cette lecture, j'ai souvent trouvé les humains insondables, car beaucoup se complaisent dans l'abjection et la cruauté. Je retiendrai surtout que l'humanité a un fond sauvage et cruel qui n'est jugulé que par la civilisation, tant qu'elle est à portée de main.
Une écriture ciselée, sublime, au service d'une page d'histoire sordide où la terre fut gorgée du sang des natifs, des pionniers et de tant d'animaux. Ce roman, inspiré par des faits réels, m'a remplie par moments d'une infinie tristesse car vraiment, l'homme est un loup pour l'homme.
Méridien de sang ou la longue errance de cow-boy assoiffés de sang. Les indiens qu'ils croisent ne sont pas en reste en termes de barbarie.
Il n'y a pas de méchants ou de gentils. Tout est violence, sang qui gicle, scalps arrachés, carcasses d'animaux qui pourrissent au soleil, plaies qui suintent, odeurs insupportables, chaleur implacables...
C'est sacrément bien écrit, chaque phrase est ciselée mais il faut s'accrocher non pas tant par la violence mais par la monotonie qui s'installe.
Et moi, je n'aime pas m'ennuyer quand je lis même si les phrases sont belles.
Un tableau magnifique sur la nature humaine et sa cruauté. De la grande literature.
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