Ces livres qui nous parlent du combat des mères pour sauver leurs enfants...
Amies depuis l'enfance, Camille et Sarah vivent leur vie de lycéennes sans histoires jusqu'au jour où Sarah réalise que sa copine s'est fait embrigader par de nouveaux " amis " rencontrés sur Internet, et qu'elle s'apprête à rejoindre les rangs djihadistes en Syrie. Prise dans un engrenage mental et psychologique qui la coupe progressivement de ses parents, de ses amis et de sa vie, Camille glisse inexorablement dans une radicalité que nul autour d'elle ne voit vraiment venir.
Sauvée in extremis, Camille va être littéralement « ramenée à la vie » grâce au travail de déradicalisation qu'elle entreprend avec ses proches.
Nous donnant à entendre tour à tour Sarah et Camille, qui racontent en parallèle ce qu'elles sont en train de vivre, Dounia Bouzar met en lumière les méthodes utilisées par les rabatteurs de Daesh, sur Internet puis dans la vie réelle, pour embrigader des adolescents que rien ne prédestinait à épouser leur idéologie. Pour la première fois, elle nous fait également pénétrer dans les coulisses d'une cellule de désembrigadement, vue « de l'intérieur ».
Dounia Bouzar livre un récit réaliste, intimiste et porteur d'espoir, qui dévoile, sans pathos mais avec force, les rouages d'un phénomène qui touche l'ensemble de notre société.
C'est à tous qu'elle s'adresse, avec cette fiction amplement documentée et nourrie des témoignages qu'elle recueille auprès des jeunes qui lui sont confiés.
Ces livres qui nous parlent du combat des mères pour sauver leurs enfants...
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La chronique du livre de Dounia Bouzar "Ma meilleure amie s'est fait embrigader" (La Martinière)
Dounia Bouzar est décidément douée pour raconter des histoires dont la thématique est douloureuse et peut paraître compliquée pour les non-initiés mais elle a le don de rendre ce contenu totalement accessible et faut-il l'ajouter, très agréable à lire.
Ce livre se lit comme un bon roman écrit selon un récit, un parcours de jeune qui croit le premier venu et s'imagine qu'en partant en Syrie, il va pouvoir refaire le monde .... un monde idéal bien entendu, comme si c'était possible dans le monde des humains!
C'est le journal de deux amies : Camille et Sarah, lycéennes. Camille est une jeune fille ordinaire mais influençable. Elle tombe d'abord sur des vidéos de théories du complot puis se retrouve prise dans les griffes de Daech sur les réseaux sociaux. Sarah, sa meilleure amie musulmane, va tout faire pour lui ouvrir les yeux et l'extirper de l'influence de ses nouveaux "amis" virtuels.
Ce roman jeunesse se lit très rapidement, on passe de chapitre en chapitre du point de vue de Sarah à celui de Camille. L'auteure traite très bien le sujet et met en lumière tous les leviers de la radicalisation. Il met aussi en garde les jeunes contre les dangers des réseaux sociaux. Je le conseille aux jeunes dès 14 ans et à tous ceux qui veulent en savoir plus sur les techniques et les ressorts du recrutement des islamistes, ou tout simplement à ceux qui veulent lire un bon roman jeunesse.
Une belle découverte !
De suite ce roman à attiré mon attention : un titre accrocheur, une couleur tape à l’œil, et un sujet que j’avais envie de comprendre. J’espérais que ce roman allait remplir son job en me donnant des explications. Le contrat est justement rempli par Dounia Bouzar qui maîtrise parfaitement son sujet et qui arrive à pondre une histoire passionnante et qui en même temps nous donne les clés pour comprendre.
Dounia donne vie à deux jeunes femmes, deux adolescentes, Camille et Sarah, meilleures amies pour la vie. Et pourtant du jour au lendemain, un fossé va se creuser entre elles deux. Pas ce genre de petit fossé qui se creuse entre deux amies après une petite dispute, non. Mais bel et bien un véritable fossé, dont une organisation est aux commandes, et qui a pour simple but d’isoler Camille.
C’est une histoire fortement intéressante mêlant fiction et réalité. Ces Camille et Sarah pourraient être n’importe qui d’entre nous. Car s’il y a bien quelque chose qui est prouvé par ce roman c’est que cela peut toucher n’importe qui, à n’importe quel moment. Camille est une jeune fille discrète, sans problèmes, intelligente. Dounia Bouzar nous explique à la perfection la technique utilisée par les recruteurs, comment ils arrivent à retourner le cerveau des jeunes, par le biais des réseaux sociaux, en en fonction de la personnalité de chacun.
Cette histoire mêle les deux voix, celles de Camille et de Sarah, qui se partagent les chapitres. Cela rend d’autant plus intéressant le roman qui nous permet de découvrir les deux points de vues : celui du personnage qui se fait embrigader, et de l’autre côté, celui qui assiste impuissant à cette radicalisation. Sarah a réellement su me toucher. C’est un personnage qui se bat, qui se bat pour sa meilleure amie qui est pourtant devenue si lointaine.
Le personnage de Camille m’a fait réagir. Je dirais presque qu’il m’a énervé. J’avais envie de la secouer, de la faire revenir à la réalité et lui demander comment elle pouvait croire de telles conneries. Elle se fait endoctriner et on se trouve impuissant. Et puis finalement mon opinion a changé. Je me suis rendue compte que elle aussi était si impuissante face à son propre changement. Que le bourrage de crâne est si important qu’au final il est difficile d’y résister une fois que l’on se trouve dans l’engrenage.
L’auteure trouve les mots juste, tout au long du roman. Elle explique à la perfection ce mouvement, ce qu’est la radicalisation, comment cela fonctionne et quelles sont les techniques utilisées par les recruteurs. Elle explique également à la perfection comment se changement s’effectue sur la personne embrigadée, quels sont les éléments qui peuvent mettre la puce à l’oreille. Ce roman a pour vocation de transmettre un message, il y a cette volonté d’aider les personnes qui à l’avenir pourraient être touchées par ce phénomène. De même, l’accent est mis sur la différence entre qu’est l’Islam tel que pratiqué par Sarah, et celui qui est inculqué par les recruteurs aux victimes et qui se trouve à des années lumières des véritables sourates du Coran.
Finalement cette histoire est très pédagogique puisqu’elle permet d’apprendre et comprendre un grand nombre de choses. Ce roman est guidé par l’idée qu’est la suivante : mieux connaître pour mieux prévenir. C’est pour ce faire que Dounia Bouzar prend soin d’évoquer les différents acteurs de la radicalisation via Facebook, les étapes de cette radicalisation, les changements importants dans le comportement de la personne qui se fait endoctriner. Elle fait cela avec précision, afin de nous donner un roman complet, en passant du stade premier à l’ultime stade. Sans oublier d’expliquer le processus inverse, celui de déradicalisation, qui n’est autre que la dernière lueur d’espoir.
Un livre qui m'a réellement bouleversé par la dureté de ses mots. J'ai revécu certaines scènes de façon brute et j'en ressors marquée. A lire par tout ceux qui veulent comprendre.
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