Ils ont lu et aimé ces romans, découvrez-les ou faites-les découvrir à vos proches...
Il y a longtemps de cela, bien avant d'être la femme libre qu'elle est devenue, Tanah se souvient avoir été l'enfant d'un roi, la fille du souverain déchu et exilé d'un éblouissant archipel, Loin-Confins, dans les immensités bleues de l'océan Frénétique. Et comme tous ceux qui ont une île en eux, elle est capable de refaire le voyage vers l'année de ses neuf ans, lorsque tout bascula, et d'y retrouver son père. Il lui a transmis les semences du rêve mais c'est auprès de lui qu'elle a aussi appris la force destructrice des songes.
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Un palmarès pour découvrir de belles pépites
Elégant et poétique, le roman de Marie-Sabine Roger invite à ne jamais renoncer à la part de rêve...
Merci à lecteurs.com pour l'envoi de ce livre. Ce fut une belle découverte et je ne connaissais pas cette auteure. Ce roman a quelque chose à la fois de très simple et de très original, d'un peu envoutant. C'est l'histoire d'un père "fou" qui adore sa fille et qui l'entraîne dans son imaginaire, qui va baigner l'enfance deTanah. Son père vit dans la construction d'un monde révê : il a été Roi d'un pays lointain au nom bizarre, il a vécu des aventures de souverain déchu dans un lointain archipel luxuriant d'eau et beautés, il a voyagé, il fut banni, exilé... Tout cela n'est pas réel, sa fille Tanah le comprendra à 9 ans, quand tout basculera dans la révélation de la vraie folie pour son père, interné pour maladie mentale. C'est un livre plein de tendresse et de poésie, parfois cruel aussi, car l'histoire de la famille de Tanah est chargée, compliquée. Les rapports avec sa mère ne sont pas simples, les sacrifices de celle-ci n'apparaiessent que tard aux yeux de Tanah, qui avait un rapport exclusif avec son père. Devenue adulte, elle saura entretenir ce rêve, ce fantasme partagé comme un secret entre eux, avec ce regard de l'enfance qu'elle ne perdra pas complètement.
Quelques longueurs néanmoins, quelques redondances qui nuisent à la fluidité du récit, même si elles contribuent à une la poésie de ce livre atypique dans lequel il faut se laisser porter.
Tanah, 9 ans, vit suspendu aux lèvres de son père, Agapito 1er, souverain déchu de l'archipel de Loin-Confins. Roi, qui chaque soir, du haut de leur balcon sans horizon, l'emporte sur les chemins tortueusement beaux de son royaume poétique, dont les seules limites sont celles de son esprit.
Petite-fille, elle échappe ainsi chaque soir, à l'affreuse banalité du quotidien de ses parents, et surtout de celui de sa mère, dont les talons haut-perchés, les couleurs criardes et l'ancrage terrien la rebutent. Loin de cette visible vulgarité, elle convole auprès de son père et remonte les fleuves frénétiques de Loin Confins, telle la princesse qu'elle s'imagine... jusqu'au jour où tout bascule. Ce jour, où une cruelle révélation la confronte à la réalité et où tout ce qu'elle pensait être et savoir se transforme en une farce. Le royaume de son père en sera ébranlé, mais suffisamment ancré, pour faire d'elle un oiseau migrateur.
Loin-Confins est donc un roman qui m'a fait l'effet d'une barbe à papa, où les mots tordus m'ont emportés dans un imaginaire sucré et aventureux, loin de la triste réalité de la vie d'une famille de banlieue, où la folie d'un des membres fait fuir la majorité. C'est un roman sur l'enfance, sur le regard que l'on pose en grandissant sur nos parents, sur ces rapports si ambigûs car soumis à une affection intense, et à des épreuves communes. C'est aussi un roman sur la construction d'un psychisme et sur la folie et ses conséquences coercitives ou non.
Une phrase m'a traversé pendant tout ce roman, une phrase d'Albert Dupontel, lorsqu'il évoque son choix d'être acteur : "...une chute dans l'imaginaire plus intéressante que la réalité", ce roman m'a donc fait réfléchir sur l'illusion et la réalité, sur la beauté du rêve mais aussi sa force qui permet à l'Homme de croire et de se dépasser car Icare n'est pas une fatalité, il est aussi celui qui a pu voler. Et, quelle peut-être l'issue salvatrice quand l'obscurité assomme l'individu ? La force de son esprit, l'espoir, la capacité de construire à partir d'un songe même si au départ il est le fruit d'une chimère ; et même si ce rêve ne construit rien, il permet d'entrevoir la beauté, de repousser les limites, et pour cela il me semble essentiel.
Merci à "Lecteurs.com" de m'avoir offert ce livre. Je donne mon avis un peu tard car je l'ai savouré à petites bouchées.
Quand PEF rencontre Claude Ponti cela donne un livre d'une poésie incroyable. Les mots, tout autant que l'histoire font voyager loin, si loin : dans le monde extérieur et dans le monde intérieur de la princesse Tanah. La narratrice emmène le lecteur dans ses voyages avec son père Agapito Ier roi d'un domaine aux confins du monde. Malgré LA révélation alors qu'elle n'a que 9 ans, Tanah ne cessera de vénérer son père, de l'accompagner dans ses escapades en laissant sa mère (et ses frères) sur le bord du rivage, elle, le capitaine qui évite à la famille de sombrer. Le lecteur suit Tanah jusqu'à l'age adulte, ayant choisi une profession, qui la fera voyager "en vrai" et qui la lie pour toujours à ce père si différent, si aimant.
Tanah, 9 ans, connaît parfaitement le royaume de son père, Agapito 1er, le souverain déchu de Loin-Confins, et part s’y promener avec lui dès qu’elle rentre de l’école.
Ses six frères ont déserté le foyer depuis longtemps. Alors c'est avec son père qu’elle part en voyage dans ce domaine intérieur qui n’appartient qu’à eux. Au grand dam de la mère qui continue à faire tourner la maison, pour elle la vie s’écoule triste et monotone. Une mère solaire et aux tenues bien trop colorées pour être acceptable.
Jusqu’au jour où le monde s'écroule, quand Tanah comprend que le voyage de François Mollet Agapito 1er la mène en plein cœur de cet Océan Frénétique, dans cette autre réalité qui n’appartient qu’à lui, et accessoirement à elle puisqu’elle a accepté d’y croire et de l’y accompagner.
Son frère lui a dit de partir dès qu’elle serait assez grande, sa mère se plaint chaque jour, et même les amis du café du coin déblatèrent sur François le pathétique. Pourtant rien ne l’avait préparée à la folie du père et à son mal-être qui en font un handicapé à la charge de sa mère. Cette mère qui s’épuise chaque jour à leur faire mener un semblant de vie normale, qui use toute ses réserves d’amour et se trouve incapable d’en donner à sa fille, cette mère qu’elle abhorre et qu’elle mettra bien du temps à comprendre.
Un roman sur l’amour filial, mais aussi sur le couple, la maladie, sur la relation entre la mère et sa fille, entre le père et sa fille, et sur la fratrie, la complexité des sentiments. La relation entre le père et sa fille saura perdurer au plus fort de la maladie et au delà des années, un lien indéfectible les Unis car eux seuls connaissent le royaume de Loin-Confins.
chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/10/24/loin-confins-marie-sabine-roger/
Un bijou! entre rêves et réalité :un délice de lecture...
En 2012 le jury du Prix des Lecteurs de L’Express, dont j’étais membre, avait couronné "Bon rétablissement", de Marie-Sabine Roger. J’avais aimé ce roman pour son écriture magnifique, sa grande humanité et les immenses qualités ou petits défauts attribués à chacun de ses personnages. "Loin-Confins", son dernier roman, est de la même veine.
J’ai retrouvé avec le même plaisir cette écriture magnifique, léchée, harmonieuse, délicate. L’auteure s’amuse des mots, les triture, les assemble pour en faire des phrases à la douce musique. C’est ce qui m’a d’emblée emportée, les mots, véritable chant qui pousse à lire le texte à haute voix. Certes il s’agit bien de prose mais le rythme en est si poétique, si mélodique, que je l’imaginais déclamé en vers. Cette écriture rend belle l’histoire de Tanah, "la princesse", seule fille, et dernière, d’une fratrie de sept enfants. Elle vit entre "Le Roi son père, Agapito Ier, souverain de Loin-Confins et des contrées annexes, Patelin, Petrassel, Macapète et Mouk-Mouk, Empereur honoraire d’Ergastule et Mitard" et sa mère qui "s’agite à bruits sonores, vaisselle entrechoquée et claquements de portes, éclats de mécontentement." C’est l’histoire d’une vie qui ressemble à un rêve, d’un père qui se raconte des histoires et les transmet à son enfant, jusqu’au jour où… elle a neuf ans et elle apprend que parfois, dans la vie, tout ce que l’on entend n’est pas la vérité.
Même si, parfois des longueurs me sont apparues, même si après un départ fulgurant j’ai dû attendre la page 108 pour me sentir totalement happée par l’histoire, j’ai aimé ce roman. Je l’ai aimé pour les sentiments toujours emplis d’humanité brillamment traduits par l’auteur. Je l’ai aimé pour cette étude approfondie des séquelles que l’enfance laisse au plus profond de soi et qui explique les éventuelles difficultés de l’âge adulte. J’ai aimé la description objective de chacun des parents. J’ai aimé la restitution du monde de Tanah, sa rancœur envers ses frères qui ne lui ont jamais dit qui était véritablement leur père, l’impact des histoires de son père sur sa vie, la prise en compte tardivement des attitudes de sa mère.
J’ai vraiment aimé ce roman empreint de poésie, de tendresse, de délicatesse, d’amour infini.
https://memo-emoi.fr
Je m'étais régalé avec Bon rétablissement, La tête en friche, Vivement l'avenir et Dans les prairies étoilées. Voilà qu'une fois de plus, je suis tombé sous le charme !
Marie-Sabine Roger a réussi à m'emmener à Loin-Confins, sur les pas de Tanah, sa jeune héroïne qu'elle fait vivre magnifiquement dans ce roman aux pages parfois si dures.
Quelle imagination pour trouver tous ces mots tarabiscotés mais amusants ! Quelle idée originale d'avoir donné comme prénoms des noms empruntés à des îles de l'océan Indien pour les frères de Tanah : Tomelin l'aîné, Andaman et Nicobar les jumeaux puis Anjouan, Mohéli et Kerguelen !
Quant à la petite dernière, Tanah, la narratrice, elle a hérité du nom d'un îlot d'Indonésie, situé près de Bali. Qui a bien pu donner des prénoms pareils à ses enfants ? C'est leur père, avec la complicité d'un copain bossant à l'état-civil, en mairie, pour les faire accepter. La maman n'a rien pu faire pour l'en empêcher…
Ce père, justement, je n'apprendrai sa véritable identité que plus tard. À sa fille qui rêve en l'écoutant raconter qu'il est roi en exil de Loin-Confins, et elle une princesse, il lui dit s'appeler « Agapito Ier, souverain de Loin-Confins et contrées annexes, Patalin, Pétrassel, Macapète et Mouk-Mouk, Empereur honoraire d'Egastule et Mitard », excusez du peu !
Tout cela relève du merveilleux mais, au passage, quelques indices ne manquent pas d'intriguer. Malgré tout, je me suis laissé emporter par le côté enchanteur de l'histoire, comme Tanah… jusqu'au jour où… impossible d'en dire davantage.
Dans Loin-Confins, Marie-Sabine Roger ne se contente pas d'écrire une fable. Elle donne à voir la vie d'une famille modeste et le rôle essentiel d'une femme qui assume jusqu'au bout sa tâche de gardienne du foyer. Son mari se donne-t-il la meilleure place en distrayant sa fille ? Il faut aller jusqu'au basculement brutal de son histoire pour comprendre et savourer pleinement toute la profondeur d'un roman écrit avec autant de douceur que d'imagination.
L'amour d'une fille pour son père entraîne le lecteur jusqu'au bout de la vie avec les ravages de l'âge. Si Loin-Confins, royaume lointain situé dans l'océan Frénétique, comme l'affirme Agapito Ier, n'existe que dans l'esprit de ce père unique, Tanah n'oubliera jamais ses rêves de princesse.
J'ai été bouleversé par la fin de cette histoire et par cette femme qui ne laisse pas tomber ce père si cabossé, lui rend une part du rêve de ses neuf premières années.
Chronique à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
J'aime beaucoup cette autrice que j'ai découverte en littérature jeunesse puis adulte; j'ai moins apprécié celui-ci à cause des noms propres valise, il y en a trop sinon j'ai été émue par la relation de la petite fille que son père emmène dans une histoire de roi déchu à cause d'une trahison: elle entre tout-à-fait dans cet imaginaire. Une fois la vérité dévoilée, elle décide de croire encore à cette belle histoire.Plus tard, elle comprend l'attitude de ses frères et de sa mère; elle est la seule à avoir grandi sans que le père ne fasse de crise.
Touchant dès que la cruelle réalité apparaît.
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Bonjour, d'habitude j'apprécie beaucoup Marie Sabine Roger, dont j'achetais les livres-jeunesse sans hésiter. J'ai aimé ses livres adultes mais ce dernier m'a déçue: l'abondance de mots-valise m'a agacée; pourtant j'ai aimé ce livre pour le lien père-fille ; la gamine entre à fond dans le délire de son père dont elle était la seule à ignorer sa maladie mentale. Ahurissante découverte; cela l'aide à mieux comprendre les réactions des gens et de sa famille; il y a eu un long temps de répit dans la maladie: pas de crise depuis la naissance de Tanah à part ce long délire le faisant vivre dans un monde imaginaire où il emmène sa fille.
Le livre sorti tout récemment à l' Iconoclaste est dans un autre registre.