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À Lorain, dans l'Ohio des années 40, deux fillettes noires, grandissent côte à côte. La première déteste les poupées blondes. L'autre idolâtre Shirley Temple et rêve d'avoir les yeux bleus. Mais face à la réalité féroce d'une Amérique Blanche, le rêve de beauté d'une petite fille est un leurre qui ne cède le pas qu'à la folie. Le saisissant premier roman de Toni Morrison.
"Tous les thèmes essentiels de son oeuvre sont là, en germe dans ce roman où les femmes sont les gardiennes d'une identité malmenée dans une terre hostile où les marguerites ne poussent pas."
Le Monde
Toni Morrison grande prêtresse la langue au service des brûlures et les petites filles à l’œil marron d’engranger en chair les corps qui ne devraient pas se construire avec dans le ventre ce qui ne devrait pas et la construction imparable identifiable y revenir et chaque fois le délice au bout des dents autant que l’effroi
Dire dire dire les petites filles percutées la couleur qui trahit les mots festoient et s’accrochent
Toni Morrison prêtresse grande toujours à re découvrir encore pour comprendre plus grand le monde à pleine peau
pour poursuivre autour :
https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/serie-avoir-raison-avec-toni-morrison
, ce livre
met en scène des fillettes de 10-12 ans, des fillettes noires dans une Amérique blanche. Et toute la violence vécue et ressentie, directe ou sournoise, qu'elles subissent à cause de leur couleur de peau m'est apparue dans toute sa brutalité.
La pauvreté, l'indifférence des autres qui rend invisible, le sentiment d'infériorité intériorisé qui provoque la détestation de soi et fait naître la haine...tout ça, à travers le regard de ces fillettes, m'a profondément ébranlée. Des trajectoires, des vies accidentées, des destins malmenés dès leur origine, qui ouvrent sur des existences compliquées.
L'écriture de l'auteur retranscrit avec justesse la naïveté et la candeur rapidement mises à mal, les paradoxes et les injustices.
Ce livre m'a beaucoup beaucoup marquée...
L'oeil le plus bleu est le premier roman de Toni Morrison. C'est noir, très noir. L'histoire d'une petite fille en mal d'amour, repoussée, moquée, violée. Elle pense qu'avoir les yeux bleus lui permettrait d'être aimée.
Il y a aussi le regard de la narratrice, une autre petite fille, qui a une vision distanciée de cela. D'ailleurs, elle n'aime pas les jolies petites filles et elle apprécie Pecola même sans ses yeux bleus.
On y croise la misère, la saleté, le racisme. Le style est vraiment parfait et les phrases magnifiques. Par contre, le parti pris de passer d'un personnage à l'autre, les aller-retours dans les époques, les digressions m'ont parfois perdue et, pour moi, ont nuit à la force du récit.
Encore une belle histoire de Toni Morrison.
Et cette fois-ci elle ne nous égare pas trop dans les méandres des personnages, même si, comme dans ses romans suivants, on ne sait jamais qui parle en commençant un chapitre.
J’ai trouvé que c’était plus fluide et moins alambiqué que dans les autres.
On retrouve le thème de la condition des noirs dans la société américaine.
Cette fois-ci c’est à travers deux familles, celle de deux jeunes sœurs, Frieda et Claudia, et celle de Pecola et de son père alcoolique.
Les petites ritournelles en tête de plusieurs chapitres sont assez lancinantes. Les mots sont liés, sans espaces entre eux.
Quel talent elle a pour nous plonger dans des destins incertains et chaotiques !
C’est très réaliste et lucide, poignant et désespérant.
Le tout se passe en 1941 dans le sud des Etats Unis. L'auteur a placé en exergue de l'ouvrage une sorte de petite comptine dans le but de nous installer dans l'ambiance d'entrée de jeu. Il s'agit d'une petite fille noire qui rêverait d'avoir les yeux bleus, d'un homme qui n'ayant jamais eu de modèle parentale passe son temps à s'enivrer et d'un drame en fin de parcours. Il s'agit du premier roman de Toni Morrison et elle s'en sort plutôt bien, étant donné sa très bonne maîtrise de la construction du récit. Cela me fait penser à un kaléidoscope où chaque couleur refléterait un passage clef du livre. C'est un travail presque sociologique sur la communauté afro-américaine de la période post-esclavagiste. Il est remarquable de voir à quel point elle a une connaissance complète de son sujet d'analyse parce qu'il s'agit bien d'analyse d'un point de vue de l'enfant. Un très bon premier roman.
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