1905 : la sixième édition de la coupe Gordon Bennett, du nom du célèbre homme de presse américain, se prépare. L'Automobile Club de France a choisi pour cadre Clermont-Ferrand et son « circuit de la mort ». Début juillet, dix-huit pilotes, de six nationalités différentes, s'affronteront le long des 549 km du circuit.
Alors que se dévoile en filigrane une rivalité franco-allemande à travers coureurs (Léon Théry vs Camille Jenatzy) et constructeurs (Richard-Brasier vs Mercedes), l'enthousiasme et la curiosité suscités par l' événement prévalent. Ainsi, hommes, femmes et enfants se pressent pour assister à la course et admirer les bolides.
Il faut dire qu'à l'époque, rares sont les privilégiés à posséder une automobile.
Gabrielle, jeune femme audacieuse et émancipée, a cette chance et compte bien faire sa place parmi les hommes.
Autour d'elle, d'autres femmes de tous âges et d'horizons divers, sont bien décidées à s'affirmer elles aussi, en cette période de progrès et d'évolution.
Genre : Roman historique
Avis : ÉPIQUE
Quand une femme veut (se) conduire comme un homme…
Nous sommes en 1905. L’Automobile Club de France a choisi la région de Clermont-Ferrand pour organiser la sixième édition de la coupe Gordon-Bennett. Trois femmes sont passionnées par le monde automobile. Tout d’abord, Hélène, infirmière, qui rêve de conduire une voiture. Puis, Gabrielle et Sabine. La première est riche et possède une entreprise et une voiture qu’elle conduit elle-même alors que Sabine, elle, répare celles que son père veut bien lui confier. Dans cette période de progrès et d’évolution, toutes les trois veulent s’imposer et gagner ce que les hommes leur refusent depuis toujours : leur indépendance. Qui s’en sortira le mieux ? Quels destins vont se nouer durant cette compétition mondialement connue ?
La lecture de ce roman s’est faite au rythme de la course célèbre dont il est question et qui m’a réservé bien des découvertes techniques et sociétales. Il y eut aussi de savoureuses surprises gastronomiques comme le bleu de Laqueuille, un fromage que les grands restaurants de l’époque aimaient cuisiner.
Si le fond du roman tourne autour de la compétition automobile et que le circuit d’Auvergne en est le cœur, je dois vous dire que les destins des femmes qui en sont les personnages principaux vont vous paraître dignes d’intérêt. Il y a une belle opposition entre le monde machiste des hommes et celui plus réaliste des femmes qui s’exprime sans fard et avec détermination. Quelle immersion au plus près d’une société en plein développement et en proie aux révoltes des changements.
Que ces femmes sont volontaires, intelligentes et dévouées à la fois ! Réussir le mariage entre informations de progrès techniques, présentations des voitures et des pilotes de l’époque, et amours d’adultes aux mille interrogations en gardant un suspense permanent est une belle réussite.
Amateur de courses automobiles ou pas, je ne peux que vous inciter à découvrir l’Auvergne au côté d’une romancière qui sait mettre l’imagination au service des grandes périodes de l’Histoire.
Je remercie Joëlle Marchal qui m’a permis de gagner ce livre sur son groupe Lecteurs-Auteurs : la passion des mots, et tout particulièrement Véronique Chauvy qui me l’a offert, amicalement dédicacé.
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