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Trois paumés sur la côte où l'horizon est très loin; un chasseur qui vit dans un mobile-home maquillé en chalet, Anatole sculpte des oiseaux (mal foutus!) dans du bois flotté pour en attirer d'autres, des vrais qu'il chasse depuis un étrange engin qu'il a fabriqué. Sur son terrain, il y a une caravane que Lucille va louer: instit elle s'est dévoué pour aider les migrants mais depuis le démantèlement de la jungle et la trahison de son petit ami, elle n'a plus le moral. Arrive Loïc, repris de justice qui avoue avoir tué et ne pas être un cadeau; il occupera l'ancienne friterie sur le terrain d'Anatole. Les ennuis vont commencer et un flic qui lit Proust débarque.
Très belle découverte de la faune et la flore de la région, découverte des moeurs des chasseurs et leurs huttes.
C'est noir, nostalgique mais pas sans espoir.
Après le démantèlement de la jungle de Calais, Lucille ex-institutrice investie auprès des migrants a tout plaqué. Elle trouve refuge chez Anatole, chasseur solitaire passionné par les oiseaux qu'il sculpte sans grand succès à qui elle loue une caravane. Un jour débarque Loïk, un ancien détenu impulsif et pas très causant sur son passé tourmenté. Entre Gravelines et Calais, ces trois personnages cohabitent sur un terrain à l'écart de tout.
Pascal Dessaint s'attache à dépendre le quotidien de ces trois personnages cabossés par la vie et à ces liens qui se créent entre eux. J'ai retrouvé les décors et la géographie du roman Le chemin s'arrêtera là avec l'iode, les embruns qui vous fouettent le visage, les dunes et la nature. Même géographie donc mais une atmosphère un peu différente et moins noire. Et pour moi, il y a un peu de Marie-Sabine Roger Sabine et de Michel Quint dans ce nouveau roman de Pascal Dessaint.
L'écriture concise capte les nuances et décrit à merveille la nature environnante. Avec des dialogues souvent savoureux émaillés de répliques de Jean Gabin, des extraits de chanson de Jean-Patrick Capdevielle, Pascal Dessaint dresse des portraits qui m'ont touchée. Les zones d'ombre et les cassures qui se dessinent contrastent avec la pudeur à fleur et la solidarité dont tous les trois font preuve. Ces personnages attachants, fragilisés sont baignés d'une humanité qui fait chaud au coeur malgré leurs erreurs et leurs faiblesses.
Un roman social sombre mais teinté d'une nostalgie bienveillante.
J’ai bien failli passer à côté de ce livre, cela aurait-été dommage car je viens de découvrir un auteur que je ne connaissais pas et dont le style et la narration m’ont enchanté. Dans ce roman noir nous faisons la connaissance de trois marginaux, trois personnages, de trois destinées et d’une rencontre qui tissera des liens tant dans l’adversité que dans l’amitié naissante. Anatole est retraité, il vit sur un petit terrain en bord de mer dans son mobil home et loue une caravane à Lucille et une baraque à frite transformée en habitat à Loïk. Lucille institutrice, c’était investi dans l’aide aux migrants et en ressort profondément blasée pour ne pas dire blessée. Loïk arrive un beau matin avec un lourd passé de criminel derrière lui et un caractère imprévisible. Ces trois là se sont bien trouvés, ils auront des choses à vivre ensemble et c’est ce que nous conte l’auteur avec un savoir écrire sur la dure réalité de la jungle de calais et de son démantèlement tout en subtilité. Il conserve des trésors de tendresse et de réminiscences partagées au sujet du grand Gabin et de ses réparties cinématographiques qui viennent ponctuer et alléger le récit. L’ambiance ainsi crée est à la fois triste et réaliste mais les personnages arrivent à nous faire voir les choses de leur point de vue et l’on en retire une douce chaleur humaine. Il y a de superbes scènes de nature sur les plages entre Gravelines et Calais, de belles descriptions de la faune et de la flore. Quand au blockhaus de la seconde guerre mondiale, il abrite encore leur lot de mystère et de secret. Avec ce livre j’ai ressenti ce que cela pouvait être de vivre dans l’instant présent, en partant à la chasse où à la pèche pour se nourrir. Vivre petitement certes, retrouver des valeurs d’écoute, de non jugement et de partage entre humains et voir aussi de quelle façon les choses peuvent mal tourner, un livre riche d’enseignement. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2019/10/06/37662054.html
Retrouvailles
En lisant le dernier livre de Pascal Dessaint j’ai eu l’impression d’avoir passé des années sans voir un ami, de le retrouver enfin et de me rendre compte que rien n’avait changé.
Dessaint, je l’ai découvert à ses débuts en 1999 quand il publie « Du bruit sous le silence », polar dont l’action se déroule dans le monde du rugby.
J’ai suivi pendant quelques temps ses publications, jamais déçue par son écriture, et puis sans explication (sans doute parce qu’il y a tant d’auteurs à découvrir) je ne l’ai plus lu.
Dans « L’horizon qui nous manque », le nordiste devenu Toulousain situe son histoire dans un ilot de nature, entre Gravelines et Calais. C’est sur un petit bout de terrain qui a par magie échappé à l’industrialisation, à quelques encablures de la fameuse jungle de Calais, que l’on rencontre trois abîmés de la vie, habitant dans des caravanes.
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Il y a Lucille, celle qui venait en aide aux migrants, totalement désorientée suite au démantèlement de la jungle et à la fin brutale de son histoire d’amour.
Il y a le vieil Anatole, chasseur solitaire, qui connait toutes les répliques de Gabin par cœur.
Il y a Loïk, celui qui a eu maille à partir avec la justice, qui chantonne tout le temps du Jean-Patrick Capdevielle.
Il y a même un flic qui lit Proust mais ça, c’est le début de la fin.
Par petites touches intimistes et sublimes l’auteur nous entraine dans un roman noir et social où il exprime sa sensibilité et ses engagements.
Comme dans mon souvenir, Pascal Dessaint ne fait pas dans le sensationnel.
C’est une histoire où il ne se passe rien de cataclysmique, rien de sordide en soi.
Tout est dans le quotidien, dans la banalité qui va virer au tragique.
Avec ses trois vies en friche, Pascal Dessaint dépeint l’humain dans toutes ses dualités, dans sa dignité et dans ses bassesses.
C’est du noir, du très beau, du très juste.
Que j’aime la voix singulière de cet écrivain...
Promis Pascal, maintenant que l’on s’est retrouvé, je ne te lâche plus.
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moi aussi j'apprécie les romans de Pascal Dessaint et cette atmosphère du Nord si particulière