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« Vente domaniale pour cause de succession vacante. Dépendance de maison de maître, début XIXe. Mise à prix : 15 000 euros ». Il n'en faut pas plus à Élise, quarantenaire citadine, workoholic, mère tout nouvellement célibataire, que cette annonce lapidaire, pour sauter le pas. C'est décidé, elle quitte tout, la capitale et son emploi de cadre pour s'installer avec son fils, Antoine, à la campagne. Sur place, elle déchante : il faut débarrasser toutes les affaires de l'ancien propriétaire défunt qui se dresse comme un obstacle entre sa nouvelle vie et elle. Elle appelle en renfort ses parents, Philippe et Rachel, jeunes retraités. Chacun se met au travail et, à travers les objets dont ils vident les pièces, le portrait de l'ancien propriétaire se dessine. D'abord mal à l'aise avec cette intrusion dans l'intimité de l'inconnu, les membres de la famille se laissent peu à peu aller à la curiosité et au fantasme... Si on en croit sa correspondance amoureuse, c'était un coureur de jupons, selon Élise. Plutôt un peintre accompli pour Rachel, qui a manqué sa vocation artistique. Un voyageur libre, pour Philippe. Un aventurier, chasseur de fauve, pour le petit Antoine... Vite, chacun projette un peu de lui-même dans cet homme et dans ce qu'ils s'imaginent avoir été sa vie. Mais qui est-il vraiment, si ce n'est le miroir de leur âme ? Cette vie qui n'est pas la leur, leur permettra-t-elle de surmonter leurs douleurs, et aller au-devant de leurs désirs ?
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L’homme miroir, Simon Lamouret, Sarbacane
Élise, en pleine séparation, s’installe dans une dépendance de maison de maître. Elle achète très peu cher mais dans l’état et doit donc débarrasser la maison emplie de bric-à-brac, de souvenirs de l’ancien habitant, parti il y a presque 40 ans.
Des couleurs vives dans cet album qui reproduit clairement un intérieur des années 80 ou 90 voire même d’avant. Les tapisseries, les meubles… Mais là où l’on pourrait croire à une histoire légère, on en est assez loin, avec Élise au bord du burn-out qui doit vider cette maison et s’occuper d’Antoine son fils. Ses parents viennent l’aider et chacun à sa manière se trouvera un lien avec cette maison.
Simon Lamouret écrit une histoire aux fils emmêlés, aux multiples rebondissements, où chacun se mure dans le silence au fur et à mesure de ses découvertes et des souvenirs qui reviennent.
Un album qui saute aux yeux par ses couleurs et qui reste en tête par son histoire bien construite, aux personnages attachants.
Simon a un talent indéniable pour les planches qui fourmillent, je l'avais découvert avec "l'Alcazar" et je me faisais une grande joie de le retrouver dans un nouvel objet livre, comme Sarbacane sait si bien nous proposer.
Élise se sépare et n'a plus de boulot, c'est le moment de changer de vie. Elle achète une maison de village, sans l'avoir vu, pour 25000 euros. Quand elle ouvre, pour la première fois, elle est pleine des souvenirs de l'ancien propriétaire.
Son jeune fils la rejoint et ses parents viennent y passer la fin de l'été pour l'aider à faire table rase du passé.
Pendant que chacun s'occupe de la tâche qui lui incombe (ou non), on oscille habilement dans les fantasmes d'une autre époque. Chacun se projetant dans les détails laissés ici et là.
Revivant des souvenirs qui leurs sont propres ou s'imaginant une vie tout en s'interrogeant sur les choix qui ont conditionné leurs chemins.
Toute la lecture est agrémentée de tableaux, colorés, grandioses, sombres, chacun d'eux transportent plus loin l'imaginaire et le fantasme et nous plonge dans la vie d'un peintre bohème qui accumulait autant qu'il s'effaçait.
Dans "L'homme miroir", Simon Lamouret déploie encore plus loin son talent de conteur et d'illustrateur.
On alterne entre pleines pages et découpes hétérogènes, lecture contemplative et dynamique, passé et présent, rêves et réalité. Tout cela dans une grande fluidité, les décors sont des mines de petites choses, bric-à-brac, papiers-peints, souvenirs, etc. et chaque personnage est associé à une typographie.
Une lecture, au titre évocateur, qui nous invite à se refléter dans l'âme d'autrui, la vie d'un inconnu et tout son imaginaire et qui nous interroge : Vivons-nous la vie que nous avions toujours souhaité avoir ? Suivons-nous le rêve qui nous est propre ? Suis-je celle ou celui que je voulais devenir ?
"L'homme miroir" se regarde de loin et se scrute de près, au gré des émotions, je sais, d'ores et déjà, que je le relirais pour (re)voir autrement.
Des miettes sur la table, un lit défait, un cendrier plein de mégots, une carafe même pas vide… Elle est encore toute encombrée, la maison que vient d’acheter Élise, pourtant inhabitée depuis trente ans. “Le débarras sera à la charge de l’acquéreur”, lui a-t-on dit.
Récemment séparée de son compagnon, elle cherche une place, pour elle et son petit garçon, au milieu des vieilleries d’un inconnu, entre des murs aux tapisseries d’un autre temps. Dans ce cabinet de curiosités, chaque objet intrigue. À partir d’une photo, d’un tableau, d’une dédicace dans un livre, Élise tisse des morceaux de vie du précédent occupant. Ses parents aussi, venus en renfort pour l’emménagement - ou plutôt le désencombrement -, imaginent des scènes vécues par un autre. Même le petit garçon, perdu dans cette grande maison, ne peut s’empêcher de fabriquer un personnage. Chacun projette un peu de lui-même sur cet intime inconnu. Et il y a de quoi imaginer bien des destins grâce à la générosité cacophonique de Simon Lamouret : un décor chargé à l’extrême, des couleurs vives et variées, des dessins à la fois naïfs et précis, des typographies différentes pour chaque personnage, de la musique à chaque chapitre, et même un trou dans la couverture.
À mesure qu’ils farfouillent, vident et jettent, les personnages dépoussièrent leurs propres souvenirs. Et tout finit par se mélanger un peu : les vies qu’on fantasme, le passé qu’on embellit, ou celui qu’on oublie. On croit connaître, on croit comprendre, alors qu’on ne fait qu’inventer.
(Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024)
Quiconque a déjà eu à vider une maison connait sans doute cette sensation : en passant en revue les différents objets-souvenirs qu'on y trouve, on s'amuse à imaginer comment ils sont arrivés là. Simon Lamouret pousse l'exercice à l’extrême avec la maison d'un inconnu prompt à l'accumulation. On ne saura jamais vraiment qui était cet homme, mais les projections de chacun des membres de la famille nous permettent en revanche de mieux les cerner, en creux. Ce travail remarquable sur les personnages est servi par un graphisme volontairement très chargé, à l'image de la maison, et par une édition très soignée : la couverture découpée est superbe, et l'album est même accompagnée d'une bande son, aux textes écrits par l'auteur lui-même ! Un album très riche, beau et profond.
https://www.instagram.com/p/C5lj292t4Y1/
Elise est une jeune citadine quarantenaire mère d’un petit Antoine et récemment séparée de son compagnon.
Elle décide de repartir à zéro. La vente domaniale pour cause de succession vacante d’une demeure de 108 m2 datant du XIXème , mise à prix 25000 € est pour elle une opportunité à ne pas rater. Elle en fait donc l’acquisition sans l’avoir visitée.
Quand elle pénètre dans cette demeure , c’est un véritable capharnaüm. Tout est resté figé en l’état, comme si le propriétaire venait la quitter précipitamment : mobilier, vaisselle, affaires personnelles, vêtements, tout est là.
Philippe et Rachel, les parents d’Elise, accompagnés du petit Antoine viennent l’aider à débarrasser tout ce fatras. Au fil de leurs découvertes, ils sont un peu mal à l’aise avec cette intrusion dans l’intimité d’un inconnu, puis chacun se laisse aller à imaginer qui il pouvait être. Pour Elise qui découvre sa correspondance amoureuse, c’était un coureur de jupons. Pour Rachel qui découvre des tableaux, des dessins et des esquisses, elle voit en lui un peintre qui a raté sa vocation. Pour Philippe qui retape la vielle 2 CV qu’il a découvert dans la grange, c’était un voyageur libre. Pour le petit Antoine qui découvre un fusil dans une chambre, c’était un aventurier, un chasseur de fauve. Chacun lui invente un destin fantasmé dans lequel il se projette.
Le grand rangement auquel s’attelle Elise et ses parents est ponctué des projections mentales de chacun sur la vie fantasmée de l’ancien propriétaire.
La technique employée par Simon Lamouret : dessin stylisé et naïf, volontairement chargé à l’extrême, comme réalisé au crayon ou à la gouache vive est extrêmement bien adaptée à cette antique demeure aux tapisseries d’époque, surchargée de meubles et d’objets en tout genre.
Nous avons avant tout ici une chronique sociale où chacun va tenter de surmonter ses douleurs, ses regrets, et aller au-devant de ses désirs en faisant de cet inconnu le miroir de leur âme où chacun projette, ce qu’il aurait aimé être, ce qu’il a raté, ce qui le fait souffrir.
Cet album est un très bel objet à la couverture originale : une silhouette découpée laisse voir l’intérieur de la maison et quand on tourne la couverture, on se retrouve dans cet intérieur avec cette même silhouette assise sur une chaise en bout de table. On comprend à la richesse du dessin pourquoi Simon Lamouret a mis trois ans à réaliser cet album .
« Lu dans le cadre du Prix Orange de la BD 2024. Je remercie Lecteurs.com ainsi que les Editions Sarbacane pour cet envoi. »
Résumer cette bande dessinée n'est pas chose aisée car le classicisme apparent de l'intrigue cache en réalité une structuration très atypique. Lorsque l'on referme l'ouvrage, des interrogations subsistent mais le plaisir reste intact.
Elise, mère célibataire décide d'un nouveau départ en achetant une maison à l'abandon pour cause de succession vacante. Elle s'installe dans cette demeure avec son très jeune garçon et grâce au concours de ses parents. L'intérieur de la maison est un capharnaüm où se côtoient une multitude d'objets hétéroclites où prédomine un penchant pour l'art. Chacun des membres de la famille va prendre ses marques et toiletter ce passé si mystérieux avec curiosité, chacun dressant son propre reflet de l'occupant : artiste, aventurier, soldat, etc... C'est un miroir déformant de la réalité.
Le récit se construit entre le présent et des flashback "alternatifs" avec son lot d'interprétations. Une sorte de cluedo inversé. La scène est déterminée, l'auteur dévoilé mais son identité propre reste à définir. C'est une narration pleine de vitalité et qui ne se focalise pas uniquement sur un sentiment de nostalgie. Les vivants cohabitent avec les morts et donnent de la force à cette histoire. Sur le fond de l'histoire, il convient de ne pas en dire trop car l'objet même de cette BD est singulier. Il faut prendre le temps de la découvrir. J'étais sceptique mais cette lecture m'a convaincu.
Sur la forme, le dessin m'a laissé une drôle d'impression. Il est très réussi dans l'ensemble même si le travail sur les visages m'a parfois décontenancé notamment lorsque l'on compare les différents profils. Toutefois, il y a un souci du détail et des couleurs très bien agencés qui sont appréciables. Le trait n'est pas réaliste à proprement parler. C'est une forme "mixte".
La construction graphique est suffisamment bien pensée pour ne pas se perdre dans les différentes temporalités. Les coupures en planche/cases pleines sont magnifiques.
"Lu dans le cadre du prix orange de la BD je remercie lecteurs.com ainsi que les éditions Sarbacane pour l'envoi de cet exemplaire."
Elise, une femme dans la quarantaine, a rompu avec le père de son fils, et cherche un nouveau départ. Dans cette optique, elle décide de quitter Paris et d’acheter une maison à la campagne, sans même la visiter au préalable. La maison, qui n’a pas été habitée depuis une trentaine d’années, se démarque par son état d’abandon, où les biens de l’ancien propriétaire jonchent encore les lieux. Avec l’aide de ses parents, Elise se lance dans le déblaiement de la maison.
« Une page blanche, voilà ce qu’il lui faut. Élise songe avec ironie à quel point un mort peut être encombrant, un disparu présent. »
Via les tableaux, les photographies et les lettres retrouvés, chacun plonge dans l’univers de l’inconnu qui a jadis résidé dans la maison. À travers leurs fantasmes, leur imagination et leurs propres expériences, chaque membre de la famille esquisse le portrait de cet homme mystérieux. Pour Elise, il représente un séducteur ; pour sa mère, un artiste ; son père le voit comme un aventurier, tandis qu’Antoine l’imagine en chasseur de fauves.
« L’homme Miroir » explore des réflexions sur la mort, les vestiges de notre passé, le passage du temps, ainsi que sur notre héritage laissé après notre disparition, matérialisé à travers nos objets et les souvenirs qu’ils renferment. Il aborde également les thèmes de la reconstruction après une rupture, du changement de vie, de la préservation, de la chasse, de l’existence, des regrets, des certitudes et de la famille.
À travers les pages, nous sommes transportés dans des réminiscences, le récit explorant les interprétations de ce que chacun suppose être l’histoire de l’ancien habitant. L’univers graphique se distingue par son originalité, regorgeant de détails avec des décors minutieusement décrits et des couleurs vibrantes. Une ambiance à la fois mystérieuse et empreinte de nostalgie enveloppe l’ensemble.
Nous avons adoré faire la découverte de cet album singulier, mener l’enquête, essayer de résoudre les mystères, se poser des questions et imaginer cette vie passée.
Élise a acheté une maison sans même la visiter, il faut dire que c'était une affaire, si elle attendait, cette propriété lui serait passée sous le nez. Mais une fois, dedans, Élise déchante un peu, l'ancien propriétaire des lieux a laissé un bazar extraordinaire. Avec ses parents, elle se lance dans la restauration de cette demeure, tout en essayant de garder un œil sur son jeune fils.
À travers tous les objets accumulés dans la maison, chaque membre de la famille va fantasmer la vie de l'ancien propriétaire, mais surtout trouver des échos de sa propre existence. Quel homme vivait ici ? Pourquoi accumulait-il autant de choses ? Quel secret se cache derrière les mystérieux tableaux qui décorent la maison ? Chacun va y répondre à sa façon, en faisant remonter ses propres souvenirs et regrets. Nous avons une certaine fascination à les voir farfouiller dans ces affaires qui ne sont pas les leurs, les pièces semblent encore habitées par l'ancien propriétaire pourtant mort depuis des années. Le dessin est à l'image de la maison, chargé et bariolé, nous renvoyant un sentiment d'accumulation et d'étouffement. Chaque page fait aussi remonter chez le lecteur des souvenirs d'anciennes maisons, pleines de poussières, de bibelots et de bric-à-brac gardé au cas où.
Alors lecteur, c'est maintenant à ton tour de venir fureter au milieu de ce capharnaüm, et de voir si tu y trouves ton reflet.
"titre en lice pour le Prix Orange de la BD 2024"
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