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" Ainsi les grands jours s'annoncent.
L'évolution s'est faite, la révolution ne saurait tarder. D'ailleurs ne s'accomplit-elle pas constamment sous nos yeux, par multiples secousses ? Plus les consciences, qui sont la vraie force, apprendront à s'associer sans abdiquer, plus les travailleurs, qui sont le nombre, auront conscience de leur valeur, et plus les révolutions seront faciles et pacifiques. Finalement, toute opposition devra céder et même céder sans lutte.
Le jour viendra où l'Évolution et la Révolution, se succédant immédiatement, du désir au fait, de l'idée à la réalisation, se confondront en un seul et même phénomène. C'est ainsi que fonctionne la vie dans un organisme sain, celui d'un homme ou celui d'un monde. "
L’évolution et la révolution sont deux aspects d’une même réalité historique et politique. L’une précède généralement l’autre. Ce sont les deux faces successives d’un même phénomène, toujours en alternance sur la voie de l’histoire de l’humanité. Toutes deux sont indispensables l’une à l’autre. Il faut qu’une idée germe avant qu’elle s’inscrive dans la réalité. La révolution n’étant que la conséquence logique de l’évolution. Cependant toutes les révolutions ne sont pas nécessairement un progrès, de même que toutes les évolutions ne sont pas toujours orientées vers la justice. Il y a des évolutions qui ne sont que des marches vers la décadence et des révolutions qui apportent le malheur et la mort. Les capitalistes établissent de puissants monopoles qui rétablissent sous une forme nouvelle l’esclavage d’autrefois en certainement pire car plus insidieux et plus totalitaire. Et l’ironie de tout cela c’est de voir des captifs qui brisent leurs chaînes pour mieux s’en charger de nouvelles…
Ce texte est la retranscription d’un long discours prononcé en 1902 à Genève par Reclus, ensuite publié dans de nombreuses langues et resté depuis dans les annales. L’analyse de la situation économique et politique, une trentaine d’années après l’évènement majeur que fut la Commune de Paris pour l’auteur, est d’une précision, d’une qualité et d’une intelligence remarquable. La critique du capitalisme qui monopolise les moyens de productions et spolie le travailleur du fruit de son travail est peu discutable. Avec le recul du temps, le lecteur remarquera même que notre réalité est pire que la sienne, les oligarques milliardaires étant en passe de faire main basse sur la totalité de l’économie mondiale. Sur ce point, Reclus le visionnaire a fait erreur. L’internationalisme dont il rêvait n’est toujours pas celui des travailleurs, mais celui des banquiers ! On ne s’étendra pas non plus sur son anticléricalisme assumé. Ni Dieu, ni maître : si l’Eglise a perdu tout pouvoir, les « maîtres » n’ont jamais été aussi puissants. Très intéressante demeure cette utopie idéaliste et généreuse qu’aurait pu être l’anarchisme s’il n’avait été discrédité par les actes terroristes qui se produisirent peu après. Texte encore intéressant de nos jours du point de vue historique (pour la description de certains aspects de la Commune de Paris à laquelle Reclus participa activement), politique (tous les principes doctrinaux du véritable idéal anarchique y sont développés) économique (condamnation sans appel du malthusianisme) et également comme point de comparaison avec notre époque.
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