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J'ai vécu ce que j'avais à vivre et aimé du mieux que j'ai pu. Si je n'ai pas eu de chance ou si je l'ai ratée d'un cheveu, si j'ai fauté quelque part sans faire exprès, si j'ai perdu toutes mes batailles, mes défaites ont du mérite - elles sont la preuve que je me suis battu. Algérie, 1914. Yacine Chéraga n'avait jamais quitté son douar lorsqu'il est envoyé en France se battre contre les «Boches». De retour au pays après la guerre, d'autres aventures incroyables l'attendent. Traqué, malmené par le sort, il n'aura, pour faire face à l'adversité, que la pureté de son amour et son indéfectible humanité. Les Vertueux est un roman majeur, la plus impressionnante des oeuvres de Yasmina Khadra.
Je découvre pour la première fois cette plume, une histoire qui aborde la première guerre mondiale, les combattants des colonies française avec ici l'Algérie, on suit Yacine et les autres personnages bien construits parfois attachant.
On aborde les thématique de la famille, de l'amour, l'amitié notamment entre la fraternité des combattants.
Avec ce livre Yasmina Khadra nous offre une analyse de la nature humaine, il n'est jamais dans une forme de jugement, de plus il tente de transmettre aux lecteurs un message de réconciliation.
Mon bémol est la multitude de personnages qui perdra quelques fois le lecteur mais qui n'a aucune incidence sur notre compréhension.
Je vous conseille cette fresque historique, puissante, tumultueuse et bouleversante.
"Nous étions persuadés, dans notre douar, que lorsqu’on éclot sous la mauvaise étoile, on s’évertue à apprivoiser le pire. Hélas, nous étions loin de la vérité. Le pire ne s’apprivoise pas. Et il n’y a rien de pire que la guerre. Rien n’est tout à fait fini avec la guerre, rien n’est vaincu, rien n’est conjuré ou vengé, rien n’est vraiment sauvé. Lorsque les canons se tairont et que sur les charniers repousseront les prés, la guerre sera toujours là, dans la tête, dans la chair, dans l’air du temps faussement apaisé, collée à la peau, meurtrissant les mémoires, noyautant chacune de nos pensées, entière, pleine, totale, aussi indécrottable qu’une seconde nature."
"Des décennies ont passé. Je n'ai pas réussi à oublier ce jour-là. Ce ne fut pas seulement mon baptême de sang, ce fut ma vraie naissance au monde moderne le monde vrai, cruel, fauve et impitoyable où la barbarie disposait de sa propre industrie de la mort et de la souffrance."
Une fresque magnifique qui relate presque un siècle d’histoire de l’Algérie. Avec une langue généreuse, imagée, Yasmina Khadra, nom de plume de Mohammed Moulessehoul, nous emmène dans un voyage d'errance.
Une incroyable odyssée attend Yacine Cheraga, qui, malgré quelques moments de répit, va connaître une vie terriblement difficile, fuyant la misère en prenant sans cesse les jambes à son cou, dans une course folle, pour tenter d'échapper à son destin.
L'auteur nous emmène au cœur de cette époque avec un grand réalisme, la guerre de 14 dans les tranchées , les portraits des compagnons de Yacine à l'armée, et de tous ceux qu'il va rencontrer lors de sa cavale sont extrêmement bien brossés, touchants, révoltants, criants de vérité.
De sa jeunesse à sa vieillesse, nous suivons Yacine dans sa naïveté, sa pureté, ses doutes, ses joies, ses peines. Une épopée de vie en 500 pages où la violence et l’injustice règnent, mais aussi l’amitié et l’amour dans sa forme la plus authentique et vertueuse.
L’écriture de Yasmina Khadra est merveilleuse, poétique et douce. Elle vous transporte en plein cœur du récit, sublime le beau et rend les épreuves intenses.
"Elle se tourna vers un dattier, offrant à mon regard son cou délicat sur lequel tant de baisers auraient aimé se poser. Elle était ravissante avec son port de sultane sans royaume. Ses cheveux d’un noir de jais avaient repoussé ; bouclés et drus, ils cascadaient sur sa nuque comme des guirlandes. Ses mains fines, que l’étreinte des armes n’avait pas abîmées, reposaient dans le creux de sa robe, semblables à deux moineaux fatigués. Lorsqu’un vague sourire fleurissait sur ses lèvres, de magnifiques fossettes ornaient ses joues ambrées."
Yacine vivra une vie semée d’embûches et parsemée de miracles. Du douar algérien à la guerre en France (première guerre mondiale), d’Oran à Sidi Bel Abbès puis à Kenadsa, sous la chaleur écrasante du Sahara ou à l’ombre d’un patio ombragé, nous voyageons en compagnie de ce jeune homme qui devient au fil des drames, des déconvenues et parfois de la passion un homme marqué par l’existence ayant résisté vaillamment aux coups, au bagne, aux absences.
Si j’ai pu souffrir parfois des péripéties non réjouissantes du personnage, j’ai aimé l’impression de véracité du récit et adoré le dénouement. Ce roman ne peut pas laisser indifférent. L’écriture éblouissante sait illuminer chaque lamelle d’espoir et chaque instant réconfortant. Elle apporte également une réelle touche d’humour sarcastique au cœur des difficultés de la vie.
Un roman que l’on peut qualifier d’aventure qui n’oublie pas ni l’histoire ni les Hommes qui y ont participé. À découvrir !
Sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2023/11/16/lecture-les-vertueux-de-yasmina-khadra/
Le livre emporte le lecteur dans une fresque à rebondissements multiples qui a pour cadre l'Algerie de la première moitié du XX Eme siècle et la guerre de 1914-1918 en France.
Le récit tient à la fois du roman d'aventures, de l'épopée, du conte initiatique.L'on regrettera de trop nombreuses longueurs.
L'un des aspects intéressants du livre est la vie dans l'Algerie coloniale dans les années 1920-1930.
Le héros de cette histoire est Yacine qui devra surmonter de nombreux obstacles . Né dans une famille très modeste, le jeune berger est d'abord victime du caïd local qui lui impose de faire la guerre 14-18 à la place de son fils Hamza.Yacine doit endosser l'identité d'Hamza.Soldat, Yacine est très proche d'un compatriote, Sid.
Au bout de 3 ans de combat, Yacine est promu caporal.
Au retour en Algérie, que de déboires !Le caïd veut se débarrasser définitivement de Yacine afin que le secret ne soit pas découvert.Yacine s'en sort mais quand il se rend au douar où vivaient ses parents, il découvre que le caïd a fait incendier leur maison et il ne retrouve pas sa famille.Il part alors rejoindre Sid pour de nouvelles aventures…
C'est l'histoire et la vie de Yacine Chéraga.
Un jeune homme qui n'a jamais quitté son douar et qui va être entraîné dans des tas de situations qui le dépassent.
Le caïd l'envoie faire la guerre en Europe à la place de son fils en échange de promesses qu'il ne tiendra pas.
De retour de quatre ans d'enfer dans les tranchées, il ne retrouve pas sa famille et se sera plongé dans des tragédies successives.
C'est un pur, Yacine, un être plein de droiture et d'humanité, mais la vie ne le ménagera pas.
Un magnifique roman, bouleversant.
L'Algérie n'est pas tendre.
Si j'ai trouvé la partie consacrée à la guerre un peu longue, les péripéties de Yacine m'ont profondément émue.
L'écriture est précise, imagée, va droit au but.
C'est presque 600 pages criantes de vérité qui nous transportent au cœur de ce pays malmené.
Les personnages, tant dans leur beauté que dans leur abjection, sont le reflet criant de la complexité humaine.
Bons ou mauvais, ils sont tous magnifiques.
Dans ce récit impitoyable domine la lumière de l'espoir et la possibilité d'un meilleur quels que soient les tourments de la vie.
Yacine restera en moi pour longtemps.
Yasmina Khadra est une valeur sûre avec son style admirable. « Les vertueux » est une histoire fascinante, que l’on ne peut plus lâcher.
Un de mes gros coup de cœur de l’été
Désigné par le tout-puissant caïd de son douar algérien pour partir à la guerre en France en se faisant passer pour son fils, le jeune berger Yacine se retrouve dans l’enfer des tranchées de la première guerre mondiale avec, en échange, la promesse d’une ferme qui tirerait ses parents de la misère. Lorsqu’après quatre ans à côtoyer l’horreur et la mort, il rentre enfin, irrémédiablement hanté mais persuadé d’être accueilli en héros, rien ne se passe pourtant comme il l’escomptait. Car, pour le despote pressé d’effacer toute trace de la supercherie qui a valorisé son fils à bon compte, Yacine doit disparaître…
Lui qui espérait sortir de l’asservissement féodal au prix de quelques années à servir de chair à canon, réalise alors qu’on ne trompe pas si facilement son destin. Dépouillé de sa vie d’antan, volé de son passé de soldat, il n’a plus guère que l’indéfectible solidarité de ses anciens compagnons d’armes, et surtout, son immarcescible droiture d’âme, pour s’empêcher de sombrer et pour trouver la force d’aller de l’avant, alors que les épreuves et les injustices sont bien loin d’en avoir fini avec lui. Un souffle épique emporte le récit dans une cascade de péripéties toutes plus terribles les unes que les autres, la vie de Yacine ne semblant jamais devoir cesser de rebondir de Charybde en Scylla, emportée comme un fétu de paille dans les redoutables remous d’un irrépressible torrent.
Pourtant, si désespérant et si violent le monde, Yacine ne perd pas pied, fondant sa résilience sur cette sagesse instinctive qui le fait se plier aux caprices du mektoub, tout en restant droit dans ses bottes, fidèle à lui-même, à ses valeurs humaines et à ses attaches affectives. « La vie est une traversée et tu es un simple pèlerin. Le passé est ton bagage. Le futur, ta destination. Le présent, c’est toi. Si ton bagage t’encombre, dépose-le à la consigne. Si ta destination est hasardeuse, sache qu’elle l’est pour tout le monde. Vis à fond l’instant présent, car rien n’est aussi concrètement acquis que cette réalité manifeste que tu portes en toi. » Au soir de sa vie, loin de se perdre en regrets, aigreurs ou lamentations, il sera de ceux qui se seront attachés à cultiver l’amour et le bonheur jusqu’au plus creux de l’adversité, faisant avec l’inéluctable pour mieux profiter des moindres éclaircies concédées par la vie.
Il aura fallu trois ans à Yasmina Khadra pour peaufiner cette apothéose de son œuvre : une fresque puissante et tumultueuse, aux nombreuses scènes d’anthologie, pour célébrer ces âmes droites, capables, quelles que soient leurs infortunes et la barbarie du monde, de garder leur foi en elles-mêmes et en l’humanité, de défendre l’amour et le droit au bonheur même quand tout semble perdu. « Nous ne sommes que des mortels, mon garçon, des récits anonymes gravés sur du sable que le temps dispersera au gré du vent. Alors pourquoi tant de souffrance puisque tout passe, et nous avec ? » Coup de coeur.
Il m’aura fallu cette grande fresque historique pour réaliser à quel point la Guerre d’Algérie était inéluctable et comprendre les mécanismes qui l’ont engendrée.
C’est à travers la vie de Yacine, un berger de Cheraga, enrôlé de force dans la Première guerre mondiale à la place du fils trop fragile du caïd local, riche et influent propriétaire terrien.
L’auteur retrace l’histoire d’une Algérie sous régime colonial qui a envoyé ses hommes « indigènes » au sein des Régiments des Tirailleurs Africains, pour défendre une France dont ils croyaient faire partie.
Mais l’engagement de ces Turcos a été si peu reconnu par l’Etat français que nombreux sont ceux qui, une fois rentrés indemne au Pays, ont intégré les camps de rebelles, militant contre le jouc colonial.
Yacine a tout vécu, l’horreur des champs de bataille, la difficulté du retour au pays, la sérénité d’une vie de famille, l’enfer du bagne et la clandestinité des camps de bannis, cherchant sans fin sa famille à laquelle il a été arraché adolescent.
Cette grande saga romanesque nous raconte une Algérie en souffrance et nous parle d’un peuple méprisé qui ne pouvait que se révolter contre la colonisation.
Yasmina Khadra sait si bien nous parler de son pays, de ses populations pauvres, de ses traditions et de ses contradictions et, à chacun de ses romans, je me sens un peu plus riche de cette connaissance qu’il partage avec justesse et dignité.
J’ai regretté le contraste entre le réalisme saisissant du début du roman et les aventures un peu trop rocambolesques de Yacine. Une fin plus sombre m’aurait également paru plus cohérente après la succession de drames qui tissent la trame de ce récit. Mais j’ai néanmoins vécu un beau moment de lecture et cela reste pour moi une découverte d’une grande richesse.
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