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Prix du roman France Télévision 2008.
« Oran retenait son souffle en ce printemps 1962. La guerre engageait ses dernières folies. Je cherchais Émilie. J'avais peur pour elle. J'avais besoin d'elle. Je l'aimais et je revenais le lui prouver. Je me sentais en mesure de braver les ouragans, les tonnerres, l'ensemble des anathèmes et les misères du monde entier. » Yasmina Khadra livre ici un grand roman de l'Algérie coloniale (entre 1936 et 1962), une Algérie torrentielle, passionnée et douloureuse, et éclaire d'un nouveau jour la dislocation de deux communautés amoureuses d'un même pays.
Salué dans le monde entier comme un écrivain majeur, Yasmina Khadra est traduit dans trente quatre pays. L'Attentat est en cours d'adaptation à Hollywood, et Les Hirondelles de Kaboul sera porté prochainement à l'écran par le cinéma français.
Du même auteur aux Éditions de la Loupe, Les Hirondelles de Kaboul, L'Attentat (Prix des Libraires 2006), Les Sirènes de Bagdad.
IL me reste à chaque fois que je vois cette couverture, que je relis ce titre d'une poésie sans pareille, une vive et déchirante émotion.
L’écriture est magnifique, retenue, sensible.
Les personnages attachants, envoûtants, on retient son souffle tout du long ... On a envie de plonger avec Younes ou Jonas dans l'histoire de l'Algérie des Années trente, dans cette histoire d'amour aussi intense que dramatique.
Qu’est-ce qui détermine la vie d’un homme ? Sa condition sociale, ses origines, ses antécédents culturels, son enfance ? Sans céder jamais à un schématisme facile, Yasmina Khadra nous invite dans ce roman à une double traversée : celle du destin de Younes Mahieddine, jeune algérien vivant dans un village, misérable, nommé Jenane Jato, dans les années trente, et celui de son pays : l’Algérie.
Ce personnage , dont la maison familiale a brûlé , et dont le père s’éloigne de sa famille pour des raisons tant matérielles que morales , est confié à son oncle , un musulman éclairé , progressiste vivant avec une européenne, Germaine , gérante d’une pharmacie à Rio Salado, dans les environs d’Oran . Après avoir découvert la misère dans son village d’origine, l’analphabétisme, la discrimination sociale, toujours présente en filigrane dans le roman, il se frotte au milieu des colons européens ; y découvre l’amitié de certains personnages, André, Fabrice, Jean-Christophe, tous épris du désir de vivre follement leurs jeunesses et de profiter de la vie, malgré les nuages qui s’amoncellent sur l’Algérie coloniale.
Ainsi, capte-t-il les échos de réunions secrètes tenues dans la maison de son oncle ; un soir, il reconnaît Messali Hadj, le fondateur du nationalisme algérien : « Un soir, qui ne ressemblait pas aux précédents, mon oncle m’autorisa à rejoindre ses invités dans le salon. Il me présenta à eux avec fierté. (….) Une seule personne se permettait de discourir .Ce ne fut que beaucoup plus tard, en parcourant un magazine politique, que je pus mettre un nom sur son visage. »
Il tombe amoureux d’une jeune fille, Emilie, qui lui restera inaccessible, et à laquelle il avouera la nature de ses sentiments bien trop tard, lorsque cette dernière aura épousé l’un des ses amis, européen.
Le dualisme de prénom accordé par l’auteur au personnage principal, alternativement surnommé Younes ou Jonas rappelle sans cesse cette impossibilité d’une égalité véritable entre européens et indigènes. Younes alias Jonas est déchiré par cette double appartenance, générée par ses origines et ses fréquentations européennes : « Comment avais-je pu me passer régulièrement de cette partie de moi-même ? Avais-je été toléré, intégré, apprivoisé ? Qui avais-je été à Rio ? Jonas ou Younes ? »
Par le poids grandissant des événements , de la guerre insurrectionnelle qui débute en 1954, puis gagne le village de Rio Salado , à l’occasion d’une première visite nocturne de fellaghas dirigés par Jelloul, un ancien camarade de village, dans le local de la pharmacie de Germaine , la vie de Younes est de plus en plus impactée par les « événements d’Algérie », ainsi nommés à l’époque .Les amitiés avec ses relations européennes se distendent, la mort de son oncle, avocat d’une fraternité jamais advenue ,vient rappeler à Younes que son pays est voué à une transformation inéluctable : la fin d’un monde , monde auquel il était relié par ces souvenirs de camaraderie, d’amours inaboutis , de désirs inassouvis vis-à-vis d’Emilie , amour d’enfance inoubliable pour lui
Ce que le jour doit à la nuit n’est pas un roman historique, ni un roman d’amour .Il établit une magnifique confluence entre les deux genres et donne à tous ces personnages une touche de vérité et d’humanité qui éveille toujours l’intérêt pour leurs destinées respectives. Un grand roman.
ce roman me permet de découvrir cet auteur algérien qui a une écriture exceptionnelle, très riche et imagée. J'ai choisi ce livre au hasard certainement attirée par la couverture, c'est une révélation.
Ce livre est très prenant , je vous le conseille vivement pour découvrir la vie de cet homme et un passage de l'histoire algérienne
saga au coeur de l'algérie des années 30 à nos jours, ou l'histoire d'un jeune homme qui regarde sa vie passer à côté de lui...magnifique
Comme pour chaque parution de cet auteur, à la sensibilité très féminine, mais qui, malgré le prénom qu'il s'est choisi pour son personnage public, est incontestablement un homme, je reste en admiration face à son style si pur et à sa langue si belle et si chargée d'émotion vibrante.
Il nous offre, ici, l'histoire de Younes-Jonas se trouvant à l'intersection de deux mondes, celui des colons et des autochtones dont chacun éprouve un amour immodéré pour cette terre d'Algérie.
A travers son personnage qui ne parvient pas à faire de choix définitif, l'auteur nous retrace l'histoire de la décolonisation de son pays qui s'est fait dans la douleur et l'incompréhension de chacun.
Magnifique roman qui aurait mérité plus d'un prix en 2008 !
Très beau livre. Les descriptions sont magnifiques, les personnages sont attachants et liés par des sentiments très forts. Du bonheur du début à la fin.
Je suis surprise que découvrir ce roman de Yasmina Khadra que j'ai lu en 2008 rédité en deux volumes.
L'histoire de Younes, devenu Jonas quand son oncle et sa tante l'adoptent, est tragique; Ecartelé entre deux cultures, Jonas aura des amis fils et filles de colons, vivra un amour fulgurant et interdit qui empoisonnera sa vie et n'aura de cesse de retrouver la trace de sa mère et son père, disparus dans la tourmente de l'histoire.
Y Khadra est un conteur hors pair qui tient son lecteur par les émotions et ne le lâche pas. C'est maitrisé, bien ficelé mais malgré son talent,j'ai trouvé ce roman trop prolixe. Certains passages souffrent de longueurs qui m'ont enuyées. J'aurai préféré une intrigue plus ressérée.
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