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« Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés. J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou. » Avec Les orages, Sylvain Prudhomme explore ces moments où un être vacille, où tout à coup il est à nu. Heures de vérité. Bouleversements parfois infimes, presque invisibles du dehors. Tourmentes après lesquelles reviennent le calme, le soleil, la lumière.
Par les routes est un roman que j’avais bien apprécié (Prix Landernau des Lecteurs et Prix Femina 2019), j’avais été séduite par l’écriture de Sylvain Prudhomme. C’est pourquoi, je n’ai pas hésité à emprunter Les orages à ma médiathèque lorsqu’il a été disponible et je n’ai pas regretté.
Les orages se présente comme un recueil de treize nouvelles explorant des moments de vie où un être perd un peu l’équilibre, se retrouve dans une position fragile, déconcerté face à un événement de la vie inattendu, surprenant, en tout cas déstabilisant. La personne va alors se retrouver face à elle-même, en proie à des émotions très intimes. Après cette période de tempête intérieure souvent non perceptible ou non comprise par les autres, l’apaisement et la lumière reviennent. Ce sont ces quelques moments que l’on pourrait qualifier d’heures de vérité que Sylvain Prudhomme a magnifiquement su transcrire.
Le premier de ces récits « Souvenir de la lumière » au titre évocateur, met en scène Ehlmann qui, après deux semaines d’enfermement dans un service d’urgence pédiatrique, à sa sortie, dans la lumière qui baignait la terrasse de l’établissement, fait le vœu « de ne plus jamais quitter cette incandescence. Faire que sa vie entière se passe désormais dans cette clarté ».
Si ces brèves histoires évoquent toutes un événement incontrôlé par les protagonistes qui les bouleversera à jamais, certaines, comme la première m’ont davantage touché. Ainsi « Awa beauté » où Awa, cette jeune femme très belle rêve en épluchant des crevettes, sa petite Maïmouna pendue à ses jambes, à son futur salon de coiffure, en attendant un coup de fil qu’elle pressent porteur de mauvaise nouvelle. Autre texte court mais bouleversant : « La vague » qui nous parle de la vieillesse de façon tellement délicate avec ce vieil homme qui, doucement mais sûrement oublie tout peu à peu, a trouvé un remède : « L’éclat de rire préventif, comme une façon d’anticiper déjà, à tout hasard, la possible bourde ».
Chacune de ses nouvelles recèle sa part de lumière, de beauté, de délicatesse, de poésie, en mettant à nu des personnages au moment où leur vie bascule, nous révélant ainsi leur fragilité et leurs angoisses les plus intimes, leurs orages intérieurs.
Une écriture d’une très grande sensibilité !
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Décidément,je n'accroche pas avec Sylvain Prudhomme...j'apprécie le travail d'écriture sur ces nouvelles mais pas de coup de coeur,pas d'engouement! Il me manque la passion.Je comprends que les copines soient emballées, mais sa prose ne me parle pas vraiment;DOMMAGE...
Dans Les orages, Sylvain Prudhomme, découvert et bien apprécié avec Par les routes, m’a offert treize histoires, treize nouvelles, treize moments de grâce, un régal de lecture.
Certaines de ces histoires avaient déjà été publiées dans une première version mais elles sont regroupées ici et c’est très bien.
Avec son écriture délicate, poétique et précise à la fois, Sylvain Prudhomme m’a fait partager quelques moments de vie aigres-doux où un brin d’humour et d’inquiétude apparaissent de temps à autre.
Souvenir de la lumière ouvre le livre de manière très tendue avec Ehlmann, ce père qui sort de quinze jours et autant de nuits passées près de son enfant, bébé de cinq mois entre la vie et la mort, dans une chambre d’hôpital. Comme dans d’autres histoires, lorsqu’il évoque un personnage féminin, en l’occurrence sa femme, l’auteur se contente d’un A. minimaliste. A., justement, n’a pas pu être présente car obligée de travailler. Enfin, sur le bord d’une route, Ehlmann pleure et rit en même temps…
Le taille-haie se révèle aussi très angoissant car grand-père refuse de passer l’engin à son petit-fils alors que chacun, et lui-même en premier, constate de sérieuses absences de plus en plus inquiétantes.
Les voisins crient en faisant l’amour et tout l’immeuble les entend. En fait, ils ne crient pas, ne jubilent pas non plus : ils exultent et Sylvain Prudhomme offre un court récit bien savoureux.
Les cendres sont celles contenues dans une urne funéraire. Après la cérémonie, il faut se rendre au cimetière et le débat est lancé : faut-il un caveau ou enterrer les cendres sous un arbre ? Quel arbre ? Dans le jardin ou dans la forêt ? Le père voudrait se retrouver sous un chêne alors que la mère préfèrerait un amandier… à vous de trancher !
Awa beauté dépayse franchement en m’emmenant en Casamance, au Sénégal. J’ai été très ému par ce que vit cette femme qui travaille dur au service de madame Cissé puis fait le ménage à la banque, subissant les assiduités du directeur, monsieur Ba. Elle a une petite fille, Mamouna, pas encore deux ans, et elle économise au maximum car elle rêve d’ouvrir son salon de coiffure qu’elle nommera « Awa beauté ». Hélas, elle apprend que Boubacar, son frère souffre d’un cancer. Si Demba, autre frère, le conduit à l’hôpital, il n’a pas un sou. Alors, Awa paie d’abord la coloscopie puis le voyage en bateau jusqu’à Dakar, et…
La baignoire offre un moment de grâce, formidable moment de détente pour « Elle ».
L’île se trouve en Bretagne où un couple et ses filles se retrouvent pour les vacances. Elle est épuisée. Tension et incompréhension règnent. Faire l’amour ? L’un a envie, l’autre pas mais, après l’orage, le lendemain, tout semble aller mieux.
Balzac, c’est le nom donné par les clients du seul café de Meulun-Paradis à un client qui s’était mis à écrire, seul à une table. Le narrateur, lors d’escapades amoureuses, le rencontre puis le retrouve des années après et Balzac se raconte devant le panorama : la Seine, les barres d’immeubles des Mureaux et l’usine de Flins.
L’appartement est une histoire pleine de nostalgie. Juste avant de le vendre, cet homme revient dans l’appartement où il a vécu dix ans avec A. dont il est séparé. Tous les souvenirs remontent à la surface et sont évoqués avec une justesse infinie.
La vague présente un père et sa fille qui retrouve des selfies, six photos prises à l’hôpital où elle va apprendre pourquoi cet homme près duquel elle a grandi, perd peu à peu tous ses moyens : son hippocampe dégénère. Mainteant, elle est à Venise, avec son homme et ses deux enfants et voilà qu’une vague a apporté, devant leurs pieds, un hippocampe !
La tombe est la folle histoire d’un libraire qui, traversant le cimetière du Père-Lachaise, découvre une tombe avec son nom gravé dessus ainsi que sa date de naissance et… 2055. Or, nous sommes le 4 juin 2015 ! Il lui reste donc quarante ans à vivre et il va passer par tous les états, tenter de profiter au maximum, compter les années puis les jours, déprimer, essayer d’écrire. Vraiment, il vaut mieux ne pas savoir…
Fellini montre un homme regardant un film célèbre dans lequel une femme dit que les hommes sont faibles, abouliques, pas clairs, en italien : uomini deboli, abulici, senzo chiarezza. Son métier étant d’écrire des romans, il s’y remet régulièrement et entend sa femme qui lui dit : « Caresse-toi, Guido ». Si elle le dit…
La nuit termine cette série d’histoires, au bord de la mer. Les parents sont avec leurs deux enfants, heureux. Elle lit, dort, nage. Le père de leurs deux garçons est reparti pour son travail et c’est la dernière nuit, une dernière baignade…
Ainsi se terminent ces treize moments savoureux. Chacune et chacun sera touché, ému, bouleversé par l’une ou l’autre de ces histoires qui prouvent, à nouveau, toute la délicatesse d’écriture de Sylvain Prudhomme.
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
les orages s nscrit dans la meme veine intimiste que " par les routes" . A travers 13 nouvelles , l auteur interroge ces moments sur le fil où la vie peut basculer.. ou pas
l instant où l on quittte son appartement ou l on a vécu tant de choses et tant d annees, celui où l on comprend que son pere ne peit plus vivre seul.. L ecriture sensible et ciselée de sylvain Prudhomme , present au festival en ligne des etonnants voyageurs ( que je conseille) , saisit au plus profond ce qui fait l essence même de la vie
un bon roman en ce temps pluvieu helas en bretagne
Les challenges des lecteurs de Babelio sont propices à la découverte de nouveaux auteurs, notamment le Challenge "RIQUIQUI", consacré à des ouvrages de moins de 200 pages.
C'est pour renseigner une des lignes du thème "Temps" que j'ai extirpé "Les orages" du fin fond de ma liseuse et je me suis régalée de la prose ciselée, si précise, tendre et précise de Sylvain Prudhomme.
Dans ce recueil de nouvelles, il s'attache à relater des situations de bascule, ces moments où tout pourrait arriver, et où, finalement la vie reprend son cours ...
Cet homme rencontré sur le bord d'une route et qui raconte les moments passés près du lit d'hôpital où sont enfant est entre la vie et la mort, dont il réchappe ...
Cette femme qui, la dernière nuit des vacances, part une dernière fois nager dans la mer ...
Cet enfant adulte qui accompagne ses parents à l'enterrement de la grand-mère, et qui, sur le chemin du retour, encaisse les dernières volontés de ses parents ...
Moments intenses, textes courts et puissants.
Un auteur que je découvre, et dont je vais m'empresser de lire 'Par les routes', qui m'attend depuis un moment
Ensemble de nouvelles brèves racontant chacune une histoire mettant en scène un point de bascule dans la vie de quelqu'un avec une narration précise, concentrée et superbement écrite. On souhaiterait parfois passer plus de temps avec un personnage fascinant, mais hop, on l'abandonne et on passe au suivant ! C'est le côté frustrant de ce genre littéraire qui respecte cependant une thématique, la transformation de nos expériences d'êtres humains via des orages intérieurs.
https://leslivresdejoelle.blogspot.com/2021/01/les-orages-de-sylvain-prudhomme.html
Ce recueil est composé de treize nouvelles. La première "Souvenir de lumière" est très forte et magnifique. Le narrateur se souvient d'une rencontre qui l'a marqué "Lorsque j'ai rencontré Ehlmann, il était debout sur le bord de la route, sa voiture garée en catastrophe sur la bande d'arrêt d'urgence, feux de détresse allumés. J'ai vu qu'il souriait, que tout son visage était tordu de larmes et de rires à la fois, j'ai pensé qu'il était fou." Ehlmann venait de passer plusieurs jours à l'hôpital près de son bébé entre la vie et la mort. Le narrateur, sept ans après cette rencontre, se rend dans cet hôpital à la recherche d'un soignant qui se souvienne de cette histoire...
Sylvain Prudhomme va, dans chacune de ces treize nouvelles, explorer les moments où un être vacille, les moments où les "orages" font basculer la vie sans qu'on s'en rende vraiment compte. Un vieil homme qui présente les premiers symptômes d'un Alzheimer et qui se refuse à reconnaitre ses faiblesses en tentant par l'autodérision de sauver la face auprès de son petit-fils. Un homme qui quitte l'appartement où il a vécu avec sa compagne et leurs enfants. Awa, une jeune sénégalaise qui ne pourra pas ouvrir le salon de coiffure pour lequel elle économise depuis si longtemps. Un homme qui croit connaitre la date de sa mort et dont la vie va être à jamais influencée par cette découverte...
Une écriture d'une grande simplicité sans inutile fioriture pour raconter des histoires toutes simples de personnes ordinaires. Sylvain Prudhomme nous raconte le temps qui passe, l'amour, la maladie, la vieillesse, le deuil, la vie qui passe, des moments de nostalgie ou de résilience. Ses histoires ne se terminent jamais de façon dramatique ou sensationnelle mais plutôt dans une forme d'apaisement qui fait du bien, après les orages le calme revient toujours. Certaines m'ont surprise (La baignoire, L'île), d'autres m'ont émue (Souvenir de lumière, Les cendres), toutes m'ont intéressée.
Un recueil que j'ai pris le temps de lire à raison d'une ou deux nouvelles par jour pour mieux m'en imprégner. J'y ai retrouvé avec délice la sensibilité, la délicatesse, la tendresse, la subtilité, la sobriété de Sylvain Prudhomme.
J’avais été séduite par le précédent roman de Sylvain Prudhomme, « Par les routes » qui décrit avec délicatesse l’amitié et le désir amoureux entre trois personnages. Dans "Les orages" qui regroupe treize nouvelles touchantes de simplicité et de vérité, j’ai retrouvé avec plaisir la plume tout en finesse de l’auteur.
Ces fragments de vie qui touchent à l’intime se racontent à la première ou troisième personne, ils nous font toucher du doigt, chacun à sa manière, la fragilité humaine.
Chaque histoire est un instant qui compte dans une existence. Dans « les cendres » un homme va à l’enterrement de son père et se revoie, enfant, sur la banquette arrière de la voiture avec ses parents qui parlent de leur mort. Dans « L’appartement », c’est d’un déménagement qu’il est question, et de toute une existence sur laquelle on claque la porte. Dans « Balzac », le narrateur rencontre un curieux personnage venu, comme lui, s’éloigner de Paris dans ce village discret. Dans « La nuit », une femme en vacances s’enivre de soleil et de mer jusqu’à trouver l’apaisement.
La nouvelle « souvenir de la lumière » qui débute le recueil est assez extraordinaire. Le narrateur raconte cette rencontre fugace avec un homme qui a passé plusieurs jours au chevet de son enfant malade. Chambre 817. Avec ce seul détail, le narrateur cherchera à voir cette chambre pour tenter de remonter le temps et revivre le drame intime de cet homme. C’est une histoire lumineuse et troublante. Mais toutes les histoires de Sylvain Prudhomme ne se laissent dévoiler qui peu à peu pour révéler toute la sensibilité des personnages avec leurs faiblesses.
J’ai eu un coup de cœur pour « Awa beauté ». Awa est employée de maison en Casamance. Tout en préparant le repas, elle rêve à son projet de salon de coiffure, mais la réalité va la rattraper. La sobriété avec laquelle est racontée cette histoire la rend encore plus bouleversante.
N’attendez pas de chutes spectaculaires à ces récits, ils n’en ont pas besoin pour capter l’intérêt du lecteur.
L’écriture délicate de l’auteur se prête à merveille à ces fragments de vie ordinaires fragiles comme des porcelaines de Saxe et pourtant si intensément vivants et émouvants.
Un style à découvrir, un beau recueil à savourer.
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