La Librairie du Globe, spécialisée en littérature russe, vous propose ses conseils éclairés
Les nuits blanches, c'est d'abord un vrai roman d'amour.
Un jeune homme solitaire et romanesque rencontre, une nuit, dans pétersbourg désert, une jeune fille éplorée. désespérée par un chagrin d'amour, nastenka se laisse aller au fantasme du jeune homme, amoureux depuis le premier instant, le berce - et se berce - dans l'illusion, jusqu'à ce que... le fiancé revienne et qu'elle se jette dans ses bras. dès lors, comme le note michel del castillo dans sa lecture, tout est soudain " marqué au sceau de l'inauthenticité.
" la nouvelle traduction d'andré markowicz, qui dans babel retraduit l'intégrale de dostoïevski, tire de ce roman un parti stylistique étonnant. discordante, ironique, la voix que l'on entend ici est bien celle du grand écrivain russe, qui n'a cessé sa vie durant de se battre, au nom de la vérité, contre l'élégance trompeuse, celle des mots et celle des sentiments.
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« Une pleine minute de béatitude ! N’est-ce pas assez pour toute une vie d’homme ?… »
Quatre nuits pour un homme rêveur, qui réalise que rêver n’est pas vivre. Un homme seul qui ne fréquente personne.
Quatre nuits pour une femme au cœur brisé, ravie de trouver un amour fraternel avec cet homme croisé par hasard dans les rues nocturnes de St Petersbourg.
Quatre nuits pour goûter au bonheur, pour se frotter à l’amour, se croiser, échanger et qui sait, se trouver.
Ce court roman de jeunesse Dostoïevski est une petite merveille. Il se déroule de nuit mais semble pour autant baigner dans une douce lumière.
Il offre le portrait d’un homme qui rêve, qui vit les plus belles heures de sa vie en imaginant un amour parfait. Pourtant, ses journées sont lugubres et moroses, enfin c’est ce que l’on peut déduire car nous s’en serons guère plus sur sa vie.
Nastenka, elle, est bonne et douce. Elle a le cœur brisé, vit attachée en journée par une agrafe à la robe de sa grand-mère. Peu de respectives de bonheur.
Ces deux solitudes vont s’apporter un réconfort mutuel mais aussi une incompréhension croissante sur l’amour.
C’est une noirceur qui grandit au fil des pages, pour finir sur un roman clair obscur, car l’amour est souffrance.
Un Dostoïevski plus en retenue que dans ses futures œuvres, presque doux, mais comme toujours avec lui un très très beau roman.
Les deux récits du présent volume mis ensemble créent une sorte de contraste. Ils mettent surtout à jour l'évolution de Dostoïevski en écrivain sous l'influence de Gogol en écrivain génial, l'événement de cette métamorphose étant son séjour au bagne, de 1850 à 1854, qui le transfigurera totalement.
Quelques balises chronologiques pour bien situer les deux périodes dans lesquelles ont été rédigés ces deux histoires : Les nuits blanches a été publié en 1848 (donc avant son arrestation) et Le sous-sol en 1864.
Le premier texte : Les nuits blanches (qui fut librement adapté au cinéma sous le titre : Quatre nuits d'un rêveur par Robert Bresson en 1971) narre l'errance nocturne d'un jeune fonctionnaire de Pétersbourg qui se qualifie lui-même de rêveur. Lors d'une de ses virées pédestres, il rencontre une jeune demoiselle en pleurs importunée par un ivrogne. N'osant tout d'abord l'aborder, il fait fuir l'homme malveillant et la raccompagne jusqu'à son domicile. Sur le chemin, ils se promettent de se donner rendez-vous la nuit suivante au même endroit à la seule condition que leur relation reste purement amicale sous le signe de la confidence. Nastenka, puisque c'est ainsi qu'elle se prénomme, et le jeune narrateur se verront durant quatre nuits.
Le deuxième texte : Aussi traduit sous le titre des Carnets du sous-sol, utilise la forme du journal intime. Il s'agit d'un homme de quarante ans, aigris et misanthrope qui digresse, dans la première partie, sur l'espèce humaine, jetant ses foudres sur ceux qu'il appelle les hommes d'action. Lui, aurait aimé être comme eux, mais comme il n'en est rien, il se complaît dans sa haine et son dégoût qu'ils lui inspire. Dans la deuxième partie il nous conte un épisode de sa jeunesse où il est ressorti encore plus pitoyable qu'à l'accoutumée. On ne peut s'empêcher de ressentir un peu de pitié à la lecture de ses réminiscences.
La palme revient au deuxième récit, l'auteur montre enfin toute l'étendue dont il est capable dans un personnage Dostoïevskien en diable, une histoire dont nombre de philosophes ont su s'inspirer pour leurs concepts. Le premier récit étant avant tout onirique, c'est ce qu'on en retiendra : un songe à la saveur à la fois mélancolique et nostalgique.
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