Petit budget, petit format… mais grandes émotions littéraires pour les vacances !
Une famille a trouvé refuge en pleine montagne, où elle tue les oiseaux et les brûle au lance-flammes : ils seraient à l'origine d'un mal ayant conduit l'humanité à son extinction. Tandis que la mère pleure et chante son existence passée, le père seul s'aventure aux confins de leur « sanctuaire », d'où il rapporte tout ce qu'il trouve pour assurer la survie des siens. Mais le monde est-il vraiment devenu ce qu'il en dit ? Est-il jonché de cadavres qui pourrissent le long des chemins ? Comment être certain des motifs qui le conduisent à cloîtrer sa famille, à dispenser à ses filles un entraînement quasi militaire et à se montrer chaque jour plus imprévisible et brutal ?
Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les limites du « sanctuaire » - et avec elles, la loi de ce père qu'elle admire plus que tout. Ce sera pour tomber entre d'autres griffes: celles d'un vieil homme sauvage, menaçant et lubrique qui vit entouré de rapaces. Parmi eux, un aigle qui va fasciner l'enfant...
Écrit en 2019, bien avant qu'une pandémie de coronavirus conduise au confinement de la moitié de l'humanité, Le Sanctuaire déploie et sublime ce qui faisait déjà la puissance d'Une immense sensation de calme : une ode à la souveraineté de la nature et une compassion pour nous autres, humains, qui devons sans cesse lutter pour notre survie. À mi-chemin entre David Vann et Antoine Volodine, le deuxième roman de Laurine Roux confirme la singularité et l'universalité de sa voix.
Petit budget, petit format… mais grandes émotions littéraires pour les vacances !
Depuis des années, la famille de Gemma vit dans un chalet de montagne isolé. Ses parents et sa sœur ont fui une pandémie et Gemma n’a pas connu la vie d’avant.
C’est elle la narratrice, elle raconte comment femme et filles obéissent au père, lui l’artiste reconnu dans une autre vie, a vrillé et leur impose un entrainement militaire.
« Ici, nous formons une équipe. Personne, c’est bien compris, personne ne doit être un poids pour les autres ; l’unique règle pour gagner le match. »
L’apprentissage de la chasse est rude et une particularité est de tuer les oiseaux et de les passer au lance-flammes car le père est certain que ce sont eux qui ont propagé le virus.
« Armer, viser, tuer : voilà ce pour quoi je suis programmée. Voilà ce qu’il faudrait faire. Pourtant, quelque chose en moi résiste. Je voudrais garder mes mains le long de mon corps, admirer le tracé de l’oiseau, ce lent carrousel dirigé par d’imperceptibles mouvements de plumes, j’aimerais attendre cet instant où l’aigle va replier ses ailes, crier avant de piquer sur sa proie, pointe de flèche à laquelle aucune cible ne peut réchapper. »
Mais Gemma grandit et son monde vacille, elle rencontre un vieil homme qui, lui, vénère les oiseaux.
Le lecteur est immédiatement happé par la plume de Laurine Roux, qui nous montre un sanctuaire certes « inviolable » où femme et filles chancèlent sur le respect de la loi que l’homme-fauve impose, elles pensent que cultiver le respect du bien est plus désirable sinon plus équitable.
L’auteur nous interroge sur cette folie qui consiste à croire que le reste du monde s’est éteint.
Elle analyse les conséquences d’un tel retrait du monde , sur le quotidien et en particulier sur une enfant qui n’a connu que ce mode d’existence.
Le lecteur voit bien que le retrait total du monde est impossible, un grain de sable vient enrayer la mécanique mise en place Les femmes ont l’interdiction de s’éloigner du sanctuaire. Mais Gemma…
La mère maintient le lien avec la vie d’avant, par des chansons, ou des histoires racontées, les gestes du quotidien. Gemma a, comme un petit animal sauvage, beaucoup de repères olfactifs.
C’est une ode à la nature qui est beaucoup plus sage que les humains, qui eux prennent de décisions jusqu’à la folie.
« La poésie n’est autre chose que la santé du discours . » HD Thoreau
Une fois de plus la plume de Laurine m’a emportée.
©Chantal Lafon
https://jai2motsavousdire.wordpress.com/2023/07/26/le-sanctuaire/
Une famille s’est réfugiée dans une zone montagneuse et isolée pour échapper à un virus transmis par les oiseaux qui décimé l’espèce humaine. Le père y fait régner sa loi, chaque jour plus brutal et imprévisible. Fascinée par un aigle, Gemma, la plus jeune des deux filles, va peu à peu transgresser les règles établies. Mais ce sera pour tomber entre d’autres griffes : celles d’un vieil homme sauvage et menaçant, qui vit entouré de rapaces.
« Le sanctuaire » est un roman postapocalyptique court et très réussi. Écrit en 2019, il a évidemment trouvé un écho particulier avec la pandémie du Covid. Quelques bribes d’explications à ce contexte particulier sont disséminées au fil du roman, mais l’essentiel n’est clairement pas là. Laurine Roux réussit le tour de force de nous immerger dans un huis-clos saisissant avec des personnages très bien construits malgré un texte très court. Son écriture est très forte et parvient à superbement restituer les émotions que peut éprouver l’héroïne, avec cette sécurité du foyer qui va peu à peu se fissurer et voler en éclat. Les évocations par sa mère du monde d’avant, que Gemma n’a pas connu, est pleine de poésie. Un roman sombre, empreint d’une vraie noirceur, mais en même temps vraiment lumineux, qui constitue une véritable ode à la nature et à ses habitants.
Incroyable connexion avec la nature!une écriture qui vous "embarque"loin,très loin...mais le thème ne m'a pas séduite:impression de déjà vu,lu.
Dans le sanctuaire vit une famille, un père, une mère et deux filles. La plus jeune n’a jamais connu le monde d’avant, celui où on ne craignait pas les oiseaux. Désormais, loin de tout, ils doivent respecter des règles strictes, ne pas franchir les limites du sanctuaire, et surtout ne jamais approcher d’un oiseau. Seul le père quitte parfois leur refuge en quête de carburant, et quand il revient, les nouvelles du monde extérieur ne sont pas bonnes.
Amatrice de récits postapocalyptiques, j’ai lu ce roman assez court d’une traite, et même si j’ai apprécié cette lecture, je ne pense pas que je vais en garder un grand souvenir. Il y a tout pour que cela soit intéressant, mais j’ai trouvé que beaucoup de choses étaient survolées, et j’aurais aimé que le livre aille plus loin. Mais peut-être est-ce au lecteur de combler les vides. La fin bien que prévisible, est plutôt intense, réglant le destin de la famille en quelques lignes.
Je remercie lecteurs.com de m'avoir fait découvrir ce livre
Bon livre, écriture fluide, facile à finir, roman court, une centaine de pages, mais percutant ! Illustration du folio poche destiné plus à un public jeune. L'auteur maitrise son sujet, le titre du livre est révélateur, il nous suivra tout le long et nous dévoilera une fin surprenante, utopie ou réalité?
Tout d'abord je remercie Lecteur.com de m'avoir fait gagner ce petit roman. Je l'ai apprécié pour son écriture, à aucun moment je ne me suis ennuyée. J'ai aimé la façon dont est décrite la nature et ce revirement de situation à la fin du roman. Je pense le proposer à mes petits enfants ados.
Ayant eu la chance de recevoir ce livre, merci lecteurs.com, j'ai lu cet ouvrage relativement court sans grand intérêt.
Dès le début, on sent une trame qui n'est pas convaincante, très vite, nous découvrons que cette famille composée de 3 femmes (la mère et ses deux filles) et l'homme (le père) sont contraints de rester dans un espace reculé car une pandémie transmise par les oiseaux les empêchent d'aller dans des endroits civilisés.
Cependant, quelle est la part de vrai dans tout cela ? Tous sauf la dernière petite fille ont vécu la vie d'avant et toutes font confiance aux dires de l'homme, le seul à se rendre encore dans les zones infectées pour la survie de la famille.
Je n'ai pas été convaincue par cette confiance aveugle qui semble habiter toutes les protagonistes, ce travail méritait de la longueur, quand on se croit non libre, on a besoin de temps pour franchir les barrières physiques et psychologiques que l'on s'impose.
Je remercie Lecteurs.com qui m'a fait parvenir cet ouvrage dans la collection Folio.
J'ai beaucoup aimé découvrir cette œuvre dystopique qui fait écho à notre actualité récente.
Le roman de Laurine ROUX semble même prophétique puisqu'il fut écrit avant la pandémie de COVID19 et le confinement.
Cela fait de longues années que Gemma, sa sœur June et leurs parentes vivent dans un chalet isolé en montagne depuis que la quasi-totalité de l'humanité a été décimée par un virus apporté par les oiseaux.
Ce chalet est un refuge, un sanctuaire, mi caverne de Platon, mi bunker de survivaliste dans lequel Gemma a vu le jour ; elle est la seule de la famille à n'avoir pas connu « la vie d'avant », les doudous, les poupées, les bonbons.
Alexandra, la mère, telle une pleureuse antique, chante un passé révolu qu'elle fait revivre à travers ses livres. Laurine ROUX nous parle de la « bibliothèque d'Alexandra » ; je n'ai pu m'empêcher d'y voir un trait d'humour, une référence à la bibliothèque d'Alexandrie.
Le père est le seul à s'aventurer aux limites du sanctuaire pour rapporter ce qui est nécessaire à la survie de la famille et dispense à ses filles un entraînement quasi militaire afin qu'elles puissent se nourrir et survivre.
Lors d'un entrainement, Gemma rencontre un aigle et son oiseleur. Cette rencontre va la bouleverser
« Mais il y a cet homme. Il a touché l'oiseau et il n'en est pas mort » s'étonne la jeune fille.
Le monde est-il vraiment devenu tel que son père l'a décrit ?
Le « sanctuaire » est-il une protection ou une prison ?
L'oeuvre de Laurine ROUX peut aussi être lue par des adolescents.
Il s'agit d'un roman d'éducation : comment s'effectue le passage de l'adolescence à l'âge adulte ? Comment et pourquoi s'affranchir de la tutelle paternelle ?
« Le Sanctuaire » est un roman sur la tansgression des limites imposées par l'adulte à l'adolescent. Cest un roman sur le désir de se libérer, de se « déconfiner » pour vivre pleinement même si cela implique de prendre des risques, de rejeter le confort d'une certaine routine cadrée par des règles précises.
« Le Sanctuaire » est aussi une ode à la souveraineté de la natue ; Laurine ROUX décrit avec beaucoup de poésie la faune et la flore, les richesses et les dangers de cet Eden recréé (retrouvé?) .
Elle nous plonge dans une sorte de jardin mythologique dans lequel l'homme s'intègre au monde animal dont il est un des chaînons : « j'en oublierais qu'il s'agit de ma sœur. Elle devient lynx, les muscles mobiles sous sa peau » constate Gemma. . Il y a d'ailleurs des références à des rites primitifs lorsque le chasseur remercie l'animal qu'il tue (d'un coup seulement par respect) pour son corps offert en nourriture. S'instaure une sorte de communion entre les espèces.
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