Encore plus de découvertes, auteurs à suivre et lectures indispensables
En 1935, les troupes de Benito Mussolini envahissent l'Ethiopie avec le soutien des ascari, ces combattants érythréens enrôlés dans l'armée coloniale italienne. Vaincu, l'empereur Hailé Sélassié s'exile en Angleterre. En son absence, la résistance s'organise. Telle est la trame historique de ce roman qui a pour héros Kidane - un chef de guerre glorieux -, sa femme Aster et Hirut, une orpheline récemment devenue leur servante. Lorsque Kidane lève une armée et part au combat, les femmes refusent de se cantonner à un rôle secondaire et prennent les armes à leur tour. Peu à peu, l'espoir renaît dans le camp des rebelles, en dépit des atrocités commises par l'armée d'occupation et ses supplétifs indigènes sous les ordres du colonel Carlo Fucelli.
A travers le récit croisé de personnages confrontés à une violence extrême, Le Roi fantôme met en lumière un pan méconnu de l'histoire de l'Ethiopie et souligne le rôle éminent qu'y ont joué les femmes. Porté par une écriture lyrique et un puissant souffle épique, ce roman inspiré par les archives familiales de Maaza Mengiste est une véritable Iliade africaine.
Encore plus de découvertes, auteurs à suivre et lectures indispensables
Quand les femmes prennent les armes, au grand dam des hommes
A mi-chemin entre la fiction et l’histoire, l'autrice nous livre une sorte de mythe épique sur le rôle déterminant qu’ont joué les femmes durant la seconde guerre italo-éthiopienne.
Notre protagoniste, la jeune Hirut, est au service d’Aster et de son époux Kidane lorsque la guerre éclate.
Lorsque Kidane forme une armée de résistants éthiopiens prêts à défendre leur pays, les femmes, menées par Aster, insistent pour leur prêter mains fortes.
Ensemble ils partent affronter les troupes italiennes dirigées par le Colonel Fucelli, renforcées par les ascari et Ettore, un photographe italo-juif qui a pour mission d’immortaliser certains épisodes pénibles de la guerre.
Les Ethiopiens perdent vite espoir devant les forces inégales des deux clans. Jusqu’à ce qu’Hirut observe attentivement une photo de l’empereur Haïlé Sélassié, …
Plusieurs voix s’entremêlent dans cette histoire aux personnages captivants et nuancés qui doivent faire face non seulement aux horreurs de la guerre mais aussi aux blessures intérieures et à leur conscience.
L’écriture est protéiforme et envoûtante, tantôt empruntée à la tragédie grecque, tantôt conventionnelle. Les descriptions de photographies rendent merveilleusement ce jeu d’ombre de lumière présent tout au long du roman et nous révèlent qu’une photo peut parfois causer autant de douleur qu’une arme.
J’ai dû relire certains passages qui partent un peu dans tous les sens mais la force du récit m’a bien vite fait oublier ce détail.
Même s’il s’agit d’une fiction, ce livre plaira sans aucun doute aux lecteurs que l’histoire intéresse et prêts à s’émouvoir de la persévérance d’un peuple uni qui a défendu sa liberté jusqu’au bout.
Dans le cadre du book-club de mai-juin du groupe Instagram du Prix Bookstagram, le livre proposé était « Le roi fantôme », écrit par l’écrivaine éthiopienne, Maaza Mengiste. Vu que je suis une totale novice en matière de littéraire éthiopienne, je me suis dit que c’était l’occasion de rectifier le tir.
Au final, cela a été une excellente idée car, en plus, le livre retrace tout un pan de l’histoire du pays du 20ème siècle. Alors qu’on peut trouver un florilège de livres traitant de la Seconde Guerre Mondiale en long et en large sur les combats en Europe, les livres sur ce qui s’est déroulé en Afrique à la même période ne sont que peu nombreux.
Pourtant, Maaza Mengiste a écrit un livre qui mérite d’être découvert et lu. Mettant l’accent sur les femmes combattantes, c’est un véritable hommage qu’elle leurs offre, pour leur combativité et leur courage. J’avoue que je ne connaissais pas du tout cette invasion de l’Éthiopie par l’Italie et cela m’a fasciné…
Les quelques difficultés que vous pourriez éprouver à sa lecture (de par le nombre conséquent d’informations et de détails égrenés), vous seront mises de côté et rapidement oubliées par la force d’écriture de l’auteure.
Doté d’une plume fluide, le récit est parfois dur par la cruauté de l’époque et des combats. Malgré tout, ce roman alliant fiction et réalité ne pourra que vous captiver.
En 1935, l'Ethiopie est envahie par les soldats de Mussolini. Malgré la fuite de leur empereur, les soldats éthiopiens organisent le front, la résistance, le combat. Ils ne laisseront pas leur pays, leurs terres, leurs villages aux mains des italiens. Ils vont se battre. Ils se dressent alors avec pour seules armes leur courage, leurs espoirs et leur audace. Aux côtés de Kidane et de ses fidèles soldats, les femmes décident de ne pas rester dans l'ombre…
Le roi fantôme est un roman tout aussi percutant qu'efficace. L'écriture, incisive et tranchante, nous saisit. C'est sur le champ de bataille, entre violence et cruauté, que nous assistons à l'héroïsme méconnu des éthiopiens.
Comme dans toute histoire, les points de vue divergent. Que ce soit le regard d'un colonel sur ses devoirs de guerre, celui d'un chef armé sur sa résistance, ou encore celui apeuré d'un simple soldat qui se doit d'obéir, les images qu'ils nous offrent sont intolérables. Chaque camp cache des horreurs, des peurs, des hontes. Chaque faction a de bonnes raisons de se battre et justifie ses actes.
Et puis il y a l'oeil de ces femmes… Toutes celles qui refusent l'ombre. Toutes celles qui se tiennent droite, debout, malgré les coups qu'on porte à leur corps comme à leur âme. Toutes celles qui, malgré un coeur brisé, se relèvent et affrontent leurs démons… Elles peuvent être aussi cruelles qu'aimantes, remplies de colère comme de compassion. Elles sont la lumière dans les ténèbres de cette guerre, de ces haines, de ces trahisons.
Hirut, fille de Getey et de Fasil, née dans un temps de moisson bienheureuse, ta mémoire perdurera. L'oubli ne t'effacera pas. Tu as ta place parmi les hommes, parmi les forts et tu mérites toute notre admiration…
« Deviens la guerrière que tu étais vouée à être. Lève-toi Hirut. »
Hirut. Aster. Fifi. Des noms qui résonnent encore dans mon esprit, alors que j'ai refermé le magnifique roman de #MaazaMengiste depuis plusieurs jours. Cette écrivaine éthiopienne, immigrée aux Etats-Unis, célèbre de son écriture puissante et lyrique les femmes combattantes, ces guerrières qui ont pris part à la résistance éthiopienne pour chasser l'envahisseur italien dans les années 30. Et que l'on a oubliées.
M. Mengiste fait ressurgir dans ses pages ces années sanglantes de la guerre coloniale menée par les Fascistes sur le sol éthiopien, fait écho aussi à la première invasion italienne de la fin du XIXe siècle ainsi qu'aux soulèvements contre l'Empereur Sélassié en 1974.
Ce texte n'est pourtant pas qu'un roman historique, il interroge l'Histoire plutôt, il confère de l'épaisseur aux événements en les incarnant dans des personnages forts, jamais manichéens, qui racontent la violence de la guerre dans les deux camps, la lâcheté des êtres, la domination brutale des hommes, le sacrifice des femmes qui se soulèvent fièrement.
J'ai été emportée par le souffle épique de ce roman, par les voix du chœur qui font écho à la tragédie d'une guerre toujours désastreuse, et surtout j'ai été ébahie par la stature de ces femmes qu'on piétine, qu'on humilie et qui se relèvent pour combattre aux côtés de ce mystérieux roi fantôme et peut-être sauver leur pays.
L'écriture et l'ampleur de ce roman impressionnent, notamment parce qu'il revendique la nécessité de parler des femmes qui ont fait l'histoire, celle de l'Éthiopie et pas seulement ! Avec ce roman magistral, Maaza Mengiste redonne ainsi leur place aux combattantes éthiopiennes et leur offre une destinée mythique. Fifi. Aster. Hirut.
Maaza Mengiste nous livre le récit historique de l'invasion de l'éthiopie par l'Italie fascite et le rôle qu'y ont joués les femmes éthiopiennes. Veritables guerrières éprises de liberté dans une histoire trop souvent écrite au masculin et dans laquelle la femme n'est que soumission. "Les filles comme elles sont faites pour s'adapter au monde, le monde n'a pas été construit autour d'elle" Mais dans le chaos et l'horreur de la guerre celle qui n'a plus rien à perdre peut devenir redoutable. Une écriture tour à tour franche, vive, mélodieuse oû les mots tels des photos de guerre luttent contre l'oubli des êtres tombés dans les ténèbres en criant leurs noms.
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