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Septembre 1940. Les bombes de la Luftwaffe ont laissé deux trous béants dans la vie d'Isaac : celui qui lui tient désormais lieu de fenêtre sur un Londres dévasté. Et celui qui, chaque jour, attire un peu plus son coeur vers l'abîme car sa femme Eva, elle, y est restée. Mais les retrouvailles devront attendre : au beau milieu du tumulte des sirènes, Isaac rencontre Mary, une petite fille évacuée qui ne retrouve plus sa famille. Pour elle, il devra réapprendre à rêver, à raconter un monde en couleurs.
La phrase choisie en épigraphe par Olivier Grenson pour Le Partage des Mondes, extraite de « Renaître par les contes », de Henri Gougaud synthétise parfaitement l’esprit de ce superbe roman graphique, posant cette question essentielle : le merveilleux n’est-il pas la vie véritable qu’il faut aider à éclore ?
Dès les premières pages, nous voici propulsés en septembre 1940, dans un épisode de la Seconde Guerre mondiale, avec cette opération de grande ampleur menée par la Luftwaffe pour détruire la Royal Air Force, puis Londres, le Blitz. Les sirènes retentissent, annonçant une nouvelle attaque allemande.
Isaac, un jardinier de Kensington, cet homme qui a perdu l’amour de sa vie, Eva, lors d’un bombardement n’espère plus rien, mais une petite fille égarée au cœur du chaos croise sa route juste au moment où il fallait se rendre aux abris.
Réfugiés dans le métro, pour lui changer les idées et pour l’aider à oublier la violence humaine, le vieil homme va commencer à lui raconter une histoire et improviser un conte, réapprenant lui-même à rêver et à vivre…
Quel magnifique travail graphique a réalisé Olivier Grenson dans cet album, que ce soit dans les tons sombres, grisâtres, pour nous faire appréhender la vie des Londoniens plongés dans le fog, les fumées et les poussières des usines et maintenant celles des bombardements ou dans ces superbes couleurs chatoyantes utilisées pour raconter ce conte onirique, écologique, véritable bouée de sauvetage pour les deux protagonistes, ces couleurs flamboyantes faisant d’autant plus ressortir la grisaille de la guerre.
Olivier Grenson, scénario, dessin & couleurs, représente avec beaucoup de réalisme le chaos vécu par les Londoniens, leur quotidien compliqué, le métro devenant leur refuge lors des alertes de bombardement. Si le dessin exprime également à merveille les sentiments de ces milliers de gens vivant sous les bombes, il nous donne aussi à entendre le son de manière fascinante, notamment les hurlements des sirènes, le grondement des avions allemands, le fracas des bombes ou encore la riposte des canons britanniques.
Ce cadre historique particulièrement sombre fait hélas résonner en nous, le terrible conflit ukrainien actuel.
Quelle idée géniale d’avoir utilisé ce contraste entre la réalité de la guerre et l’innocence de l’enfance, en inscrivant au cœur de cet épisode historique traumatisant ce conte montrant l’importance des rêves et la force que peut revêtir l’imaginaire et le pouvoir de la fiction.
Ce conte, L’arbre aux mille couleurs, mis en scène de façon sublime, tant par le texte, les dessins que les couleurs porte un vrai regard sur le monde d’aujourd’hui, mis fort à mal aussi bien par le réchauffement climatique que par le retour de la guerre. Pour répondre aux questions de Mary sur les conflits armés et au partage des mondes Isaac utilise d’ailleurs une métaphore très explicite : « Un pays c’est comme un gâteau et la guerre c’est pour rafler le plus gros morceau ».
Je me suis fort attachée à ces deux personnages unis dans leur désir d’échapper au réel, aussitôt après avoir fait leur connaissance, tant ils sont émouvants. Ils servent admirablement ce récit, empli d’une profonde humanité
En ces temps difficiles, je ne peux que recommander vivement la lecture de ce roman graphique, Le Partage des Mondes de Olivier Grenson.
Je remercie très sincèrement actuabd et les éditions Le Lombard pour m’avoir offert l’opportunité de découvrir ce splendide album.
Chronique illustrée à retrouver ici : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/2024/07/olivier-grenson-le-partage-des-mondes-bd.html
Isaac, c'est la réalité. C'est la guerre, la douleur, la tristesse et le deuil..
Mary, c'est l'imaginaire. C'est l'innocence de l'âge, l'optimisme, l'incompréhension et le rêve.
A eux deux, ils vont résister aux bombardements allemand.
A travers elle, lui va revivre. A travers lui, elle va survivre.
Le tout donne naissance à ce beau roman graphique, parfait mélange de conte onirique et drame historique. Visuellement, c'est très beau, avec beaucoup de détails et un souci du réalisme. Le travail sur la couleur pour traduire la réalité ou le rêve fonctionne très bien.
Je m'attendais à lire un récit dramatique sur un événement tragique. Je n'étais pas du tout au courant du côté imaginaire. Et malgré le traitement émouvant de l'ensemble, je trouve que c'est une belle histoire pleine d'espoir.
Une réussite, merci à l'éditeur pour l'envoi.
Une BD dans un contexte historique de la seconde guerre mondiale, une intrigue qui transmet des émotions fortes et délicates. La solidarité, la résilience, les graphismes sont merveilleux et nous fait encore plus vibrer dans nos coeurs.
Une belle histoire que je vous conseille.
Le vieil homme, la petite fille et le Blitz, tel pourrait être le titre du nouvel album d’Olivier Grenson. Si vous aviez été captivés par son magnifique dessin dans La Fée assassine, alors vos yeux seront à nouveau émerveillés de retrouver la douceur de son trait, malgré la période troublée à laquelle se déroule ce nouveau récit.
1940, les Stukas de l’aviation allemande bombardent Londres, la bataille d’Angleterre fait rage. Aussitôt que les sirènes retentissent, les Londoniens courent se mettre à l’abri dans les couloirs du métro.
Alors qu’elle a échappé à la garde de son accompagnatrice, la petite Mary erre seule dans les rues. C’est ainsi qu’elle est prise en charge par Isaac, qui l’entraîne vers le refuge le plus proche.
Le vieux monsieur va prendre soin de l’enfant et, pour la rassurer, commence à lui raconter l’histoire du “prince qui vivait au pays au-dessus des nuages”.
L’alerte terminée, la population remonte à la surface. L’ancien jardinier en fait de même avec Mary. Mais que faire d’une si petite fille quand on est un vieux monsieur, veuf de surcroît ?
La seule solution lui semble d’aller demander de l’aide auprès de Scotland Yard. Mais les services de police sont débordés par le nombre important de personnes disparues. Isaac va devoir attendre et prendre en charge la petite jusqu’au lendemain.
C’est ainsi, au gré des alertes quotidiennes, que la petite fille et le vieil homme vont apprendre à se connaître. Ce dernier va profiter de leurs séjours souterrains pour lui inventer un monde fantastique où la lumière et les couleurs vont l’aider à pallier, momentanément, la dureté de la guerre et l’absence de sa maman.
Le Partage des mondes nous entraîne dans une histoire où, malgré la folie des hommes, la bonté d’un homme va apporter à un petit être émerveillé des moments de joie, de découvertes, de chaleur et de rêves.
Un récit incroyablement humain qui nous permet d'admirer le splendide travail graphique d’Olivier Grenson, qu’il soit dans des tons grisés ou bien dans une profusion de couleurs éclatantes et chatoyantes.
"Les bombes détruisaient, les bombes tuaient, les bombes incendiaient. Les bombes avaient fini par faire disparaître le jour. Londres se recouvrait de brume et de suie. De feu et de sang."
Une sirène retentit, il ne reste qu’une vingtaine de minutes avant que les bombes pleuvent sur Londres, une petite vingtaine de minutes pour se dépêcher de rejoindre un abri avant que les bâtiments ne s’effondrent et ensevelissent les habitants de la ville. Au cœur de ce chaos, un vieil homme découragé va faire une rencontre déterminante, une fillette perdue qu’il va tenter de protéger le temps de retrouver sa famille. Alors que les bombes explosent, il commence à lui raconter une histoire fabuleuse, celle d’un arbre sur les nuages, et l’un comme l’autre vont nourrir ce récit pour oublier le temps d’un conte, la confusion ambiante.
Le rendu du Blitz de Londres est particulièrement saisissant, on le vit à la hauteur des habitants, mais aussi à travers les yeux de la fillette qui pose son regard enfantin sur ces événements incompréhensibles. La relation qui se noue entre les deux personnages est très belle, et on sent un lien indéfectible se nouer entre eux. Si dans l’horreur de la guerre tout semble gris et terne, recouvert de poussière et de cendres, les couleurs se mettent à exploser dès que l’histoire contée par le vieil homme reprend. Ce conte forme un récit parallèle fantastique, mais dont le message plus écologique résonne aussi pour le lecteur.
C’est une réussite !
Isaac Green est au bord du gouffre. Celui de sa vie alors que le vieil homme a perdu son Eva lors du dernier bombardement.
Celui de son appartement éventré, la facade arrachée.
Deux plaies béantes dans la vie du jardinier de Kensington à la retraite causées par les attaques incessantes de la Luftwaffe, ce Blitz infernal, qui pilonne Londres et ses habitants en 1940.
Lorsque les sirènes retentissent, annonçant un nouveau raid, la population se réfugie dans les abris les plus proches. Le métro souvent.
Mais ce jour là, une petite fille seule attire le regard d'Isaac. Impossible de l'abandonner, il doit mettre l'enfant en sécurité.
Elle s'appelle Mary d'après l'étiquette qu'elle porte autour du cou, elle a perdu sa maman. Elle a peur.
Alors, Isaac, comme l'aurait voulu son Eva, se met à lui raconter une histoire...
~
Olivier Grenson m'avait bouleversée avec La Fée Assassine, et c'est visiblement une habitude.
Cette histoire d'une humanité dévorante m'a transpercé le cœur de part en part.
Un vieil homme et une petite fille qui se retrouvent dans la détresse de l'autre et qui se réfugient dans un monde imaginaire luxuriant, débordant de vie pour faire face à la terreur, à la grisaille et au chagrin.
Lui prenant soin d'elle, inventant au fur et à mesure dans son regard un refuge salvateur.
Elle, le sauvant, malgré lui...
~
Parler de ce terrifiant événement qu'est le Blitz de Londres en y associant un conte écologique riche et fertile fait écho à tellement de sujets de notre actualité...
Emportée par le dessin toujours aussi délicat et doux d'Olivier Grenson qui sait pourtant montrer l'horreur, la peur et la monstruosité humaine, j'ai tremblé avec Zaac et Mary, j'ai trouvé refuge au cœur du conte avec eux, j'ai repris espoir avec eux.
Une véritable histoire d'amour, profondément humaine, une ode à l'imagination et au cœur dans une tourmente démentielle qu'on espère révolue mais qui persiste encore.
Un refuge, une bulle chaude et colorée, qui détourne les yeux de la pureté de la barbarie et qui, au passage, sauve les oiseaux.
À lire absolument.
Londres, septembre 1940
C'est le blitz. Les sirènes résonnent, la course aux abris commence, les bombes vont bientôt tomber sur la ville. Isaac Green pleure Eva, son amour disparu. Mais un miracle va prendre la forme d'une petite fille perdue. Elle s'appelle Mary, Isaac va prendre soin d'elle,
Après "La fée assassine" (Le Lombard, 2021), Olivier Grenson est de retour avec un one-shot de 240 pages qui prend racine en pleine 2nde guerre mondiale dans un Londres dévasté par les bombes nazies. Il déroule un récit de guerre réaliste en y ajoutant une fable écologique: c'est l'histoire qu'Isaac invente et raconte à Mary pour l'éloigner de la dure réalité qui les entoure.
Des teintes grisâtres pour la ville en ruines, les immeubles éventrés, les rues détruites, les vies bousculées... Des couleurs flamboyantes, des personnages fantastiques pour le conte salvateur, un monde inventé pour repousser le réel, oublier la guerre. On retrouve le trait au crayon d'Olivier Grenson, précis, plein d'humanité, réhaussé de lavis d'encre ou d'aquarelle, de crayons de couleurs ou d'acrylique.
Ce très beau roman graphique prend le temps de distiller une émotion à son apogée au moment de refermer l'album. Dans ce récit très personnel, Olivier Grenson rend un bel hommage aux histoires qu'on invente, à la force de l'imaginaire face à la dureté du quotidien.
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