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Les parfums sont toute la vie de Sylvain Bragonard. Il a le don de cerner n'importe quelle personnalité grâce à de simples senteurs, qu'elles soient vives ou délicates, subtiles ou entêtantes. Tout le monde y passe, même les morts dont il s'occupe tous les jours dans son métier d'embaumeur.
Cette manière insolite de dresser des portraits stupéfie Alice, une jeune thésarde qui s'intéresse à son étrange profession. Pour elle, Sylvain lui-même est une véritable énigme : bourru, taiseux, il semble plus à l'aise avec les morts qu'avec les vivants. Elle sent qu'il cache quelque chose et cette curieuse impénitente veut percer le mystère.
Doucement, elle va l'apprivoiser, partager avec lui sa passion pour la musique, et comprendre ce qu'il cache depuis quinze ans.
Dans ce premier roman plein de malice, Marie Mangez déploie une écriture vive et sensible qui déjoue les codes de la rencontre amoureuse.
Sylvain est thanatopracteur, Alice une thésarde qui l'observe depuis quelques temps pour étayer son mémoire. Au délà du métier, elle observe aussi l'homme et va peu à peu le faire sortir de son mutisme et faire en sorte qu'il s'ouvre à nouveau au monde.
C'est un joli roman tout en finesse dans la description des gestes, des odeurs, des émotions. Les 2 personnages sont attachants bien qu'ils soient aux antipodes l'un de l'autre. On sent la profonde blessure qui enferme Sylvain et toute la générosité d'Alice qui chercle à le faire accoucher de lui même en lui posant moulte questions, et en l'ouvrant à la musique.
C'est doux, poétique et fait découvrir un métier peu vendeur. Osé pour un premier roman !
Une belle découverte
Si le thème choisi est assez convenu, un homme abattu par le destin qu'une rencontre fera renaître à la vie, le contexte de ce premier roman est plutôt original et en fait une lecture surprenante et très réussie !
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Alice, une jeune femme bavarde, virevoltante, débordante de vie, éternelle étudiante, prépare une thèse sur les thanatopracteurs. Lorsqu'elle rencontre Sylvain, elle perçoit tout de suite une personnalité différente. Il est taiseux, limite asocial et semble ne renouer avec la vie qu'en s'occupant des morts. Et il a une façon bien à lui de s'en occuper. Différente de celle des autres praticiens qu'elle a déjà pu suivre pour ses recherches. Il s'en occupe avec une délicatesse infinie et une sorte de tendresse. Il leur attribue une personnalité olfactive après les avoir humés et tous ses soins tiendront compte de ce qu'il a perçu pour restituer aux familles un corps fidèle au vivant qu'il était.
Alice va découvrir avec Sylvain un univers dont elle ignore tout et tenter de partager ses références musicales avec lui, car impossible pour elle de se passer de musique...
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Elle comprend vite que le comportement de Sylvain cache un secret et avec patience et obstination, en dépit de ses rejets réguliers, elle va tenter de lever les barrages qui maintiennent Sylvain dans une forme d'absence de vie et tenter de le ramener du côté des vivants.
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Alternant un vocabulaire riche, précis voire poétique dès qu'elle aborde l'univers des parfums et le métier de Sylvain, l'autrice change de registre pour traduire la gouaille d'Alice qui dit ce qu'elle pense sans s’embarrasser des conventions. Elle va jusqu'à utiliser un langage plus grossier pour un autre personnage au rôle important. Une fois passée la surprise lors des premiers changements de registre, il m'a semblé que cela donnait une couleur et un rythme aux passages concernés plutôt réalistes.
J'ai écouté la version audio de ce roman lu avec beaucoup de talent, de fraîcheur et de vivacité par Sophie Frison. Mon mari, qui l'a écouté aussi, a apprécié ce roman autant que moi !
Et si vous le lisez, vous serez surpris par la fin, loin du fil blanc imaginé ...
Ce roman, avec la description des gestes et la douceur de Sylvain lorsqu'il s'occupe des morts m'a remis en mémoire un film japonais vu il y a quelques années, sur un jeune musicien reconverti un peu par hasard dans ce métier de thanatopracteur. Lui aussi s'occupait des morts avec un respect et une tendresse infinie, de ses gestes naissait une véritable ode à la vie.( Departures, titre original Okuribito, 2008) Ce film a d'ailleurs contribué à restaurer l'image de ce métier tabou au Japon. Le souvenir de certaines images se mêlaient dans mon esprit à l'écoute de ce roman qui convoque les sens en un festival d'odeurs et de sons...
Le parfum des cendres de Marie Mangez
Lu par Sophie Frison
Durée 5h07
En lice pour le prix Audiolib
Alice écrit une thèse sur la thanatopraxie. Elle accompagne ceux dont c’est le métier. C’est comme ça qu'elle suit Sylvain tous les jours et l’accompagne durant son travail sur les corps. Mais Sylvain a une particularité, il hume les cadavres, leur attribue des odeurs. C’est aussi un personnage énigmatique, renfermé, peu enclin à se livrer. Même sa famille n’arrive pas à le comprendre. Alice va s'immiscer peu à peu dans la vie de Sylvain, ce personnage tantôt inquiétant tantôt touchant. Leur rencontre nous offre une savoureuse histoire pleine de douceur, de délicatesse et de poésie.
Le texte est très fin et plein de saveurs et de senteurs qui s’entremêlent. Des parfums délicats ou grossiers et peu agréables. Les descriptions des saveurs, des senteurs, des corps nous embarquent dans un texte très sensuel, de toute beauté.
La lectrice a une très belle voie, rythmant toute cette poésie qu’elle nous lit de façon mélodieuse. J’ai trouvé sa voix et son ton tout à fait adaptés à la beauté du texte.
Une écoute qui éveille les sens avec une rencontre très touchante.
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