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Naître esclave est un fait. Pas une fatalité.Dans le pays d'Ossaniul, il existe une forteresse aussi démesurée qu'inaccessible : le Haut Palais. En maîtres des lieux, les membres de la noble famille d'Aldercrest y règnent sur une véritable armée d'esclaves. Au plus bas de l'échelle, le jeune Moth effectue les tâches les plus ingrates et a raisonnablement peu d'espoir de vivre longtemps. Jusqu'au jour où il fait la connaissance d'Obsidian, une mystérieuse entité prisonnière des lieux qui lui parle dans son sommeil. Si Moth fait ce qu'il lui demande, Obsidian lui promet fortune et gloire. Va-t-il accepter ce marché ?À travers une subtile uchronie, Le Haut Palais nous transporte dans un pays fictif très proche des royaumes des Balkans au XVIe siècle. Mike Carrey et Peter Gross (Lucifer, The Unwritten) tirent de ce contexte un captivant récit fantastique qui porte une réflexion sur l'âme humaine, nous décrivant comment un jeune esclave va tout tenter pour se sortir de sa condition.
Chronique précédemment publiée sur le blog sambabd.be
Il était une fois deux étranges personnages, Mike Carey, scénariste et Peter Gross, dessinateur, accompagnés de leur fidèle coloriste Fabien Alquier (en fait, ça fait trois, non ?). Ces sympathiques artistes s’étaient mis en tête d’offrir à leurs contemporains une œuvre aussi belle qu’originale. Pour ce faire ils durent créer un monde doté de sa propre topographie, son histoire, sa mythologie ou encore ses religions. Les personnages de leur récit évoluaient dans un monde proche de notre moyen-âge, empreint de magie et autres sorcelleries.
Pour illustrer cette histoire, ils utilisèrent des tons chauds et une matière rappelant les parchemins et autres cuirs très courant en ces temps reculés. La précision du trait renforcée par le travail impeccable des couleurs (et de la matière, j’insiste vraiment) appliquée à des faciès un peu caricaturaux (mais jamais trop), l’horrible cuisinier par exemple, donnaient une cohérence et une forte originalité à l’ensemble tout en servant parfaitement le propos du conte. Les visages, les détails architecturaux ou d’intérieurs, les angles de vue, les cadrages et tout le reste étaient un régal pour les papilles oculaires des lecteurs…
L’histoire à proprement parler, celle d’un enfant vendu comme esclave par sa mère et qui allait essayer, dans un premier temps, de survivre à sa nouvelle condition, suivait son cours sans être particulièrement haletante. Il faut dire que nos amis conteurs avaient beaucoup de choses à faire découvrir à leur public pour que tous pussent entrevoir et appréhender au mieux leur univers. Ils mirent donc en place peu à peu tous les éléments de leur création à coups de digressions mythologico-historiques pendant que leur héros, le jeune Moth, s’adaptait au mieux à son hostile environnement...
Quant à savoir si nos trois ménestrels (si, si, un coloriste de cette qualité ça compte bien comme « un ») vécurent heureux et firent beaucoup de petits tomes, l’histoire ne le mentionne pas encore, mais, pour ma part, je l’espère sincèrement.
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