Alors qu'il prend la route des vacances, Paul est saisi d'une irrépressible envie de fuir sa vie, quitte à abandonner sa femme, que pourtant il aime, et leur petit garçon sur une aire d'autoroute. Cet humoriste belge, après avoir connu un début de succès, a vu sa carrière s'effondrer brutalement le soir où il a tenté, déguisé en arbre, un sketch engagé sur le réchauffement climatique. Aujourd'hui, son sens de l'humour l'a déserté et il ne peut plus faire semblant : quelque chose ne va pas. Est-ce lui qui ne tourne pas rond ? La société ? Le monde ? Le road-trip en voiture sera le siège d'une introspection aussi drôle que désespérée, aiguisée par des rencontres avec d'autres voyageurs en proie au même «chagrin moderne». Avec beaucoup d'esprit, Quentin Jardon met en scène les aventures picaresques de Paul et, ce faisant, définit les contours du mal du siècle d'une certaine jeunesse occidentale.
Premier roman de cet auteur, un récit avec une narration à la première personne, un road movie, le style est fluide, l'auteur donne du relief à des situations banales. Flashbacks, vision cynique, acide et ironique. Mais aussi l'amour familliale et la crise de la trentaine.
Une oeuvre introspective, un humour grinçant. Une lecture agréable qui ne va pas me marquer à cette rentrée littéraire. Comment définir le chagrin ?
Paul part en vacances avec sa femme et son fils. En route, lui vient une obsession entêtante, : abandonner sa famille. Ancien humoriste à succès, après un sketch qui va ne pas plaire à son public habituel, il voit sa carrière s'effondrer. Cet échec lui fait remettre en cause toute sa vie et va s'enraciner dans un mal-être global, en partie liée à la société toute entière. Concrètement, il voudrait abandonner sa femme et son fils sur une aire d'autoroute pour tourner la page de sa vie actuelle, ne trouvant pas le courage de révéler son mal-être à son entourage et à devoir l'assumer.
L'introspection de Paul va être dans un premier temps salvateur puisqu'il va se souvenir de ses années passées : son enfance sans histoire, sa rencontre avec sa femme, la naissance de son fils, sa carrière d'humoriste, ... Dès le départ, il nous est présenté un personnage qui n'a jamais vraiment eu de problème, pas de soucis familiaux, pas de problème de santé, ou autres. C'est donc quelqu'un de très optimiste et qui le revendique. Seulement voilà, lorsque sa carrière d'humoriste s'effondre, il s'enferme dans cet échec et remet tout en cause, non seulement sa vie mais aussi l'ensemble de la société moderne. D'un personnage optimiste, il devient très pessimiste. L'abandon de sa famille, qu'il aime pourtant, m'a paru plus que radical et égoïste, et c'est avec une certaine appréhension que j'ai tourné les pages craignant que cela se produise. Cette pression et ses motivations m'ont fait perdre toute notion de légèreté, et j'ai été totalement perméable aux passages qui auraient pu être drôles. Malgré une écriture fine et fluide, la crise de la trentaine décrite par l'auteur ne m'a pas convaincue. L'introspection étendue à la remise en cause de la société ne m'a pas parue évidente et j'ai encore du mal à comprendre réellement son mal-être.
Malgré ça, je retiendrais la partie du roman consacrée au road-trip, les rencontres avec des personnages pour le moins particuliers, l'histoire d'amour entre Paul et sa femme et l'amour paternel entre lui et son fils. Un roman touchant par bien des aspects, mais qui m'a perdue dans sa 2ème partie.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Ce road-movie intimiste est l'une des BD à ne pas manquer en cette rentrée
Découvrez 5 romans en format poche et tentez de les gagner...
Lovecraft comme vous ne l'avez jamais lu, à travers une sélection de lettres qui rend son univers encore plus complexe et fascinant
Des conseils de lecture qui sentent bon la rentrée !