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« Comme tous ceux de ma génération, ce n'est pas l'inconnu qui m'aurait fait peur mais la reproduction conformiste de votre parcours à vous, dupliquer votre existence au profit d'un faux confort, ne jamais nous réaliser. On ne vit pas ce qui a déjà été vécu par quelqu'un d'autre. » Dans une société consacrée à des icônes matérielles dans laquelle il ne trouve pas sa place, Jonathan fait face au difficile passage à l'âge adulte et à son mal-être permanent.
Sur fond d'alcool, de sexe et de drogue, le jeune homme se livre à une critique terrible d'une humanité vouée à sa perte.
Son rapport aux autres est très conflictuel. Alors que ses amis lui échappent et qu'il s'attache à un garçon qui ne l'aime pas, son sentiment d'inquiétante étrangeté se renforce. Il oscille entre le monde d'aujourd'hui qu'il rejette et l'autre réalité qui l'attire, persuadé que l'apocalypse est imminente.
Au fil des pages, ma communion fut totale avec Jonathan, saisissant la moindre de ses pensées, de ses sensations de ses réflexions. Le souffle retenu pour ne rien perdre de ce monde « hadopélagial » , ma besace d’émotions en bandoulière.
Avec une âme à fleur de peau et une sensibilité exacerbée, un cerveau en pilotage automatique, jamais au repos même quand il dort et que son négatif prend la relève avec les démons qui le squattent, Jonathan visite régulièrement deux mondes post-apocalyptiques antagonistes…
Dans un style très élaboré, les mots et les phrases de Samuel Dock , sous forme de « pamphlets et de réquisitoires, jamais sous forme de plainte », tour à tour violents, durs, crus, perçants ou encore très poétiques nous prennent aux tripes ou nous chamboulent, comme lorsque Jonathan dit en parlant de Lou , son amie :
« J’aimerais parfois l’emprisonner dans un phare pour éclairer nos abysses, mais les papillons enfermés ne survivent pas longtemps. J’ignore son stratagème pour ne pas craindre que mes gris ne la ternissent, lui mangent un peu de lumière. »
Compliqué, agressif, fascinant, Jonathan est tout cela à la fois aux dires de ceux qui le rencontrent. Mais qu’est-il vraiment dans le fond ? Cette question il va être amené à se la poser à de très nombreuses reprises tout au long de ce journal. Car si ses jours sont longs ils sont surtout comptés - une dizaine auxquels s’ajoutent des jours sans nom et des « jours blancs » - avant l’Apocalypse qui, pense-t-il, ne devrait pas tarder.
Par delà le portrait d’une jeunesse condamnée c’est le portrait total d’un individu complet qui se dessine progressivement. À mi-chemin entre les « réels » et les « habitants d’hier » c’est tout un univers que le narrateur porte en lui, avec pour seule carte les quelques croquis d’une architecture mentale, archétypale, où le temps aboli menace sans cesse de reprendre ses droits.
A la fois minimaliste et héroïque, entre Bosch et Friedrich, Samuel Dock nous offre une fresque initiatique qui laisse deviner sous les dehors d'un nihilisme très contemporain un grand écrivain et un furieux humaniste qui fait de son personnage, malgré son rejet d’un pater porteur de pathos, l’héritier, le pair et le frère d’armes des hérauts d’une littérature qu’on ne pourrait mieux qualifier d’exploratoire, maniant avec une acuité frappante et une dextérité foudroyante l’arsenal théorique du clinicien dont son héros refuse de devenir l’instrument.
Un ouvrage riche et d’une exigence rare et une plume sanguine, acérée, qui cherche la veine où se planter pour mieux prendre racine. Gageons qu’elle la trouve chez de nombreux lecteurs qui, attendant comme moi l'apocalypse, y découvriront l'apothéose.
Un regard sur le monde contemporain troublant tant au niveau d'un malêtre palpable au delà de l'écriture que dans l'écriture elle-même. A lire et à relire.
Bien plus qu’une claque, une véritable commotion littéraire!
Le jeune Jonathan, personnage anxieux,foule le sol de la ville où il étudie.Sous sa rétine, témoin gênant, le spectacle de la navrante dégénérescence d’une société désorientée dans laquelle il se sent apatride. Comment continuer ce simulacre de vie quand chaque jour un peu plus se révèle à lui ? Quelque chose va arriver il le sait, ça le ronge, une démangeaison, comme un prurit, mais la sensation est au-delà de l’épiderme. Jonathan est entouré, mais Jonathan est seul, seul à les entendre ces aboiements de monstres,seul à les voir grandir ces ombres aux parures d’hostilité,seul à avoir deviné qu'un processus s'enclenchait. Et s’il avait été choisi ? Lui seul, pour être le chantre...le chantre d’un déclin?
Ce récit, complexe et troublant, est une véritable radiographie actuelle d’une humanité abandonnée. On ne peut échapper au vertige et à l’angoisse épileptique de ce personnage contagieux, on subit en même temps que lui le malaise inhérent à cette survie citadine, fêtarde, illusoire, en sursis. On se nourrit de la richesse des thèmes matriciels sondés tout au long du roman : aliénation, inquiétante étrangeté, articulation du psychologique et du physiologique, construction identitaire..etc..
Jouant tantôt des codes du fantastique, tantôt de la psychologie des personnages, l’auteur parvient à dérouter le lecteur d’1chapitre à l’autre, d’une phrase à l’autre ; en outre la verdeur volontaire de la langue ou la précision illustrative du style irriguant le texte, témoignent d’un talent littéraire abouti, d’une grande maturité et d’une subtilité remarquables
.L’Apocalypse de Jonathan est une épreuve spirituelle et organique dont on ne sort pas indemne, et les mots de S.Dock sont le témoignage ,les Nerfs d’une Littérature vraie comme on n’en rencontre plus souvent.
Une claque incroyable, un roman qui vous captive et vous plonge dans un gouffre. À vous couper le souffle. La vision d'une génération et des éléments pour mieux l'envisager...
Oubliez l'apocalypse de St Jean, voici celle de Jonathan à partir des Arcanes Majeures du Tarot de la vie !
Même sans longer la rue morgue, tout en ressentant la métaphysique d'un spleen d'une fleur du mal, je pense que Poe et Baudelaire ont trouver un concurrent dans la nouvelle génération et que Dostoïvesky a du soucis a se faire...
A moins qu'ils ne soient fiers de cette nouvelle plume qui emprunte la même clé de sol que leur partition littéraire.
On en veut, on en redemande ....
Bref, je ne dirai que ceci à cet auteur de génie : " Apocalyptique nous encore !!!!!!!!!!! "
D'accord c'est une "claque" émotionnelle mais attention c'est surtout très bien écrit et mené. C'est ce genre de livre dont on se rappelle durablement. Qui n'est pas un simple bouquin qu'on achète, qu'on lit, qu'on termine et puis c'est tout. Celui-là il ne lâche pas, il colle à la peau, il marque voire il transcende le lecteur. Jonathan est l'indicible que nous avons tous en nous, ce que tout le monde éprouve mais ce que personne n'ose dire. Samuel Dock le verbalise incroyablement bien. C'est plus qu'un livre : une expérience. Ca fait mal mais dans ce paysage de littérature morte...Ca fait du bien.
Je l’ai fini à l’instant et je comprends ce qui « marque » les lecteurs. Un ton, une voix, un style, un mouvement et une réflexion hallucinante sans jamais devenir lourde, sans jamais nuire à la beauté du texte. C'est dur de le lâcher avant la fin. Un vrai coup de cœur, peut-être même plus que ça. Espérons que cet auteur saura imposer sa différence dans le paysage éditorial, je crois bien que oui.
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