Une fresque intime et collective, au cœur des communautés opprimées du Canada et des Etats-Unis
Mère à la peau cuivrée, père inconnu : longtemps, Bianca a tout ignoré de ses racines. Quand elle se décide à faire parler les morts et les archives, elle rejoint le début du XXe siècle, l'époque où les forêts du Bas-Saint-Laurent abritaient la nation autochtone de son arrière-grand-mère, Adriana. Une orpheline mi'kmaq adoptée par une famille blanche, éprise d'un homme noir en fuite. En tissant ce flamboyant destin avec des épisodes fondateurs de l'esclavage, sa quête dénonce la domination sans fin d'une couleur sur les autres.
Une fresque intime et collective, au cœur des communautés opprimées du Canada et des Etats-Unis
Tout de suite séduite par le titre. Ce roman oscille entre biographie et documentaire.
Un roman qui parle d'esclavage j'en ai déjà lu plusieurs (surtout en Amérique Latine) mais celui est tout autre. L'histoire familiale de l'autrice nous permet de l'aborder sous un autre angle: les peuples autochtones et les liens entre les peuples des 4 coins du monde.
Elle s'interroge sur la notion de couleur de peau, sur les contacts ...
Touchant sans tomber dans le pathos, intéressant sans être noyé dans des tonnes d'informations.
J adore le thème du livre il m'a séduite tout de suite ,une histoire prenante de cette femme ,une decouverte très intéressante, je pense un très bon livre à lire cet été au soleil , entre son histoire personnelle et ses origines à découvrir, ses ancêtres, un super roman qui me tente beaucoup ,un vrai coup de cœur bravo à l auteur
J'ai beaucoup apprécié cet article sur cette écrivaine, je ne la connaissais pas et je n'ai pas encore découvert ses romans, j'aime beaucoup les biographies et ce livre me plaît énormément car j'ai découvert l'histoire de cette autrice et de sa famille . C'est un livre qui me tente beaucoup .
Ignorant ses origines, la narratrice débute une longue enquête personnelle pour comprendre d’où elle vient.
Au cours des derniers jours de sa grand-mère, les questions se bousculent
L’évocation de la plus lointaine de ses ancêtres encore accessibles aux souvenirs collectifs ou familiaux, Adriana, la mère de sa grand-mère , la confrontent à la solitude de celle-ci, adoptée dans ses premières années. Elle s’était liée à un homme noir, esclave affranchi de ses jougs. Toute l’histoire de ce peuple déraciné remonte avec les mots qui disent la souffrance et l’exploitation, à une époque où domine le besoin d’ordonner l’observable, classifiant aussi les êtres humains selon leur valeur propre, en fonction de leur couleur.
« L’assimilation des autochtones et les siècles d’esclavage ont créé des arbres généalogiques tronqués et des mensonges institutionnalisés tout en anéantissant des cultures séculaires » .
C’est dire la complexité de la recherche et la difficulté aussi pour le lecteur de comprendre les origines, d’autant que le récit mêle les recherches historiques mais aussi les fictions qui ont créé la légende familiale.
On en retient l’ignominie de la traite des africains, et de l’acculturation des autochtones, prônée au nom des bonnes intentions, dans un siècle où l’ignorance et la morgue des conquérants a marqué des générations successives de ces peuples dont la mémoire collective reste peuplée de fantômes errant encore dans les récits mythiques.
Merci à Netgalley et aux éditions Les Avrils
244 pages Les avrils 5 avril 2023
#LAmériquenestblanchequenhiver #NetGalleyFrance
Ce texte n'est pas vraiment un roman mais plutôt un récit. Et c'est un récit passionnant car il est à la fois une histoire-recherche personnelle mais aussi l'histoire du Québec et des Etats Unis.
J'ai beaucoup apprécié ce texte car j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire des communautés québécoises, que ce soit l'histoire des autochtones, de l'esclavage...
Mère à la peau cuivrée, père inconnu : longtemps, Bianca a tout ignoré de ses racines. Quand elle se décide à faire parler les morts et les archives, elle rejoint le début du XXe siècle, l'époque où les forêts du Bas-Saint-Laurent abritaient la nation autochtone de son arrière-grand-mère, Adriana. Une orpheline mi'kmaq adoptée par une famille blanche, éprise d'un homme noir en fuite. En tissant ce flamboyant destin avec des épisodes fondateurs de l'esclavage, sa quête dénonce la domination sans fin d'une couleur sur les autres.
Au fils des pages, nous allons remonter au 18e, 19e et 20e siècle et la vie de cette arrière grand mère, d'origine autochtone et qui va vivre une histoire d'amour avec un esclave noir affranchi. Des personnages romanesques jalonnent ce texte mais aussi des personnages historiques. Nous croisons au fils des pages, des personnages réels comme Mathieu Leveillé qui, de 1733 à 1743, a été le premier bourreau de Québec. Un bourreau un peu spécial, qu'on surnommait également Malgein. Il s'agissait d'un esclave noir que l'intendant Hocquart avait fait venir de Martinique pour être «exécuteur des hautes œuvres», comme on le disait alors. Il y a aussi le portrait de Viola Desmond qui reste une icône du mouvement en faveur des droits et libertés au Canada. Femme d’affaires accomplie de la Nouvelle-Écosse, elle a défié l’autorité, refusant de quitter une section réservée aux Blancs d’un cinéma en 1946, après quoi elle a été incarcérée, reconnue coupable et condamnée à une amende. Son procès constitue l’une des premières contestations judiciaires soulevées par une femme noire au Canada pour cause de ségrégation raciale. Elle est maintenant sur les billets de 10 $ canadien.
Ce titre est aussi très poétique et interpelle. L'auteure nous raconte la société québécoise et les origines des différentes communautés mais aussi les liens entre ces communautés. La narratrice vient à la fois de parents autochtones, avec ce beau portrait de cette arrière grand mère et de parents issus des esclaves noirs affranchis. j'ai à nouveau découvert dans ce texte, la situation des esclaves à l'abolition (certains ont dû fuir et passer la frontière et s'installer au Canada, d'autres ont décidé de repartir vers l'Afrique (écho de ma lecture récente du texte Liberia de Christophe Naigeon).
Mais ce texte est très romanesque aussi avec de beaux portraits, de belles pages sur la nature, sur les lieux de mémoire (que ce soit des maisons, des bibliothèques, des lieux d'archive). Un texte foisonnant et qui nous ouvre d'autres univers.
"L'Amérique n'est blanche qu'en hiver", si beau titre poétique est la version française de "Couleur chair", paru au Québec en août 2022, et dont le titre fait référence à la peau de la narratrice, qui va découvrir peu à peu qu'elle n'est pas aussi blanche que ce qu'elle croit.
Quel destin de découvrir que son arrière grand-mère était une autochtone, tombée amoureuse d'un noir, esclave affranchi qui avait fui les Etats Unis. Poétique et onirique, le livre de Bianca Joubert est un voyage dans le temps politique et poétique, qui saute d'une époque à l'autre et d'un lieu à l'autre pour mieux montrer comment l'oppresseur blanc tente le plus souvent de piétiner les identités plus complexes que la sienne.
Un livre dont je vous conseille la lecture.
#LAmériquenestblanchequenhiver #NetGalleyFrance
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