Des récits qui ont marqué l'année, à découvrir ou à offrir
Un premier roman captivant qui imagine la périlleuse et controversée restauration de La Joconde, le plus célèbre tableau du monde
Aurélien est directeur du département des Peintures du Louvre. Cet intellectuel nostalgique voit dans le musée un refuge où se protéger du bruit du monde. Mais la nouvelle présidente, Daphné - une femme énergique d'un pragmatisme désinhibé -, et d'implacables arguments marketing lui imposent une mission aussi périlleuse que redoutée : la restauration de
La Joconde.
À contrecoeur, Aurélien part à la recherche d'un restaurateur assez audacieux pour supporter la pression et s'attaquer à l'ultime chef-d'oeuvre. Sa quête le mène en Toscane, où il trouve Gaetano, personnalité intense et libre. Face à
Monna Lisa, l'Italien va confronter son propre génie à celui de Vinci, tandis que l'humanité retient son souffle...
Ce roman au style vif porte un regard acéré sur la boulimie visuelle qui caractérise notre époque, sur notre rapport à l'art et notre relation au changement. Paul Saint Bris met en scène une galerie de personnages passionnants en action dans le plus beau musée du monde. Jusqu'au dénouement inattendu, il démontre, avec humour et brio, que l'allègement des vernis peut tout autant bénéficier aux oeuvres qu'aux êtres qui leur sont proches.
Des récits qui ont marqué l'année, à découvrir ou à offrir
On aime, on vous fait gagner "L’allègement des vernis", le roman du lauréat du Prix Orange du Livre 2023
L'auteur de "L'allègement des vernis" vous dévoile 10 précieux conseils de lecture
Restaurer le chef-d'oeuvre absolu : une mission aussi risquée que délicate...
Dans cet « allégement des vernis », il est question de la restauration de la Joconde, de l’enthousiasme des un.e.s qui regardent la dame à travers le prisme des opportunités marketing, des réticences des autres qui l’aiment telle qu’elle est, un peu ternie, un peu opacifiée, vieillissant à son rythme.
Paul Saint Bris ne cache rien de la dictature de l’image, des réseaux sociaux et du marketing sur les peintures et ceux qui les aiment ; rien non plus de la marchandisation de l’art avec objectifs de croissance calculés par des boites de conseil, ce qui devrait faire tousser plus d’un gestionnaire de musée et autre commissaire d’expo.
Ce roman est certes un peu long mais son érudition n’est jamais un obstacle, il est agréable à lire et fait réfléchir sur les notions de temps et de chefs-d’oeuvres. Que demande le peuple ?
Lu dans le cadre des 68 premières fois, merci à l'équipe pour cette belle aventure et ses chouettes découvertes (comme celle-ci).
« La Joconde. Vous connaissez ses traits par coeur, avait repris Léa D une voix douce. Vous pouvez fermer les yeux et la ressusciter à l'envi, tant vous y avez été exposés, tant l'oeuvre a imprimé votre mémoire de sa trace indélébile. Pourtant vous tous ici savez que cette vision est dégradée par les outrages du temps. Les vernis oxydés et jaunis ont déréglé ses contrastes, opacifiant le portrait qui année après année s'enfonce dans la pénombre. Je ne vous apprends rien, dit-elle en regardant spécifiquement Aurélien, Monna Lisa baigne dans une marée verdâtre. »
Il est donc question de restaurer la Joconde par un allègement des vernis qui lui permettra de retrouver son éclat originel, lui redonnera ses vraies couleurs, cette photogénie nouvelle créant un événement planétaire qui fera parler du Louvre comme jamais. Faut-il oui ou non enlever les nombreuses couches de vernis qui se sont oxydés ? Certains estiment que l'opération est trop dangereuse sur un oeuvre patrimoniale inestimable, risquant d'altérer le célèbre sfumato ; d'autres la jugent nécessaires, qui plus pour en faire un événement planétaire qui boostera le chiffre d'affaires du musée.
A partir de cette excellente idée de départ, Paul Saint-Bris a composé un casting impeccable. le personnage principal, directeur du département des peintures du Louvre, est le parfait anti-héros, sous pression permanente à cause de cette restauration qu'il n'approuve pas, en total décalage avec une époque dont il n'a pas les nouveaux codes. Son effacement assumé et son apparente fadeur permettent de mettre en lumière des personnages secondaires savoureux : entre autres, une directrice du Louvre qui ne pense que business plan, un fantasque restaurateur star et ses sulfureuses compagnes italiennes, une régisseuse sur laquelle l'amour tombe de façon imprévisible, et surtout le génial Homero, technicien de surface, dont le charisme crève les pages.
Tous les personnages ont leur heure de gloire, quelques pages, quelques chapitres, rien que pour eux pour éclairer leur histoire, leur passé, leurs motivations. Mais c'est Homéro que j'attendais, sa candeur juvénile, sa bonté irradiante. Les pages où il chevauche à pleine vitesse son auto-laveuse dans la salles de la statuaire gréco-romaine sont absolument jubilatoires, son anachronique baladeur à cassettes pour écouter Dalida ou Vivaldi, tout en dessinant des arabesques entre les Vénus et les Apollons, dansant avec les statues qu'il frôle et caresse.
J'ai trouvé formidable cette façon d'appréhender l'art, pas seulement comme un objet de spécialistes bardés de connaissances et de références culturelles, mais dont la beauté universelle serait capable de susciter un réel émoi proche du charnel associé à une virginité culturelle qui rend possible l'acceptation de ce laisser-aller amoureux. En lisant, je me suis demandée si on était encore capable d'entrer en tête à tête avec une oeuvre d'art lorsque l'avidité des hordes touristiques tend à faire disparaître cette relation intime. Les musées ont pu dénaturer notre rapport à l'art en le rendant massivement accessible.
Et puis il y a le ton de Paul Saint-Bris. Un peu nostalgique face au temps qui passe, aux évolutions qu'on accepte ou pas à une époque où le temps s'accélère. Une sacré acuité/lucidité pour décrire sur un mode délicatement satirique les changements radicaux induits pour les envahissants usages numériques à l'oeuvre dans le monde de l'art : l'emprise du marketing, la marchandisation des musées, le déficit de références culturelles communes qui font perdre à l'art sa capacité à expliquer.
« La parole scientifique, celles des experts et des historiens, s'était effacée derrière la communication, bien plus à même de garantir des entrées et de faire progresser les chiffres de la billetterie. le savoir n'était plus assez vendeur, de toute façon Wikipédia avait réponse à tout. L'expérience ou plutôt la promesse d'expérience avait pris le relais de la connaissance. En conséquence, les lieux de patrimoine mettaient en oeuvre des stratégies marketing sophistiquées. le discours dit aspirationnel promouvait le musée comme un décor pour la mise en scène de soi, au même titre qu'un intérieur scandinave ou qu'une critique déserte à l'eau turquoise. Visiter un musée participait du statut social, un marqueur fiable d'un lifestyle éclairé comme la dégustation de jus pressés à froid ou le port d'une montre connectée. »
Tout m'a régalé dans cet épatant roman, ses personnages, son propos, son humour flegmatique, sa loufoquerie fantaisistes, ses passages érudits, le tout mené sur un rythme enlevé ménageant un suspense alerte qui tient jusqu'à sa réjouissante fin, inattendue, qui m'a beaucoup plue !
Top top top tout ce que j aime, univers artistique, humour dans l histoire, écriture fluide ,facile
Aurélien, la cinquantaine, est conservateur et directeur du département des Peintures du Louvre. Emprunt de nostalgie, il n'est pas toujours d'accord avec les idées novatrices et marketing de sa présidente-directrice Daphné Léon-Delville. Cette dernière a pour objectif l'autonomie financière du musée. Elle fait appel à une société de conseil qui préconise l'allègement des vernis de La Joconde. Avec sa restauration, le musée créerait un événement planétaire s'assurant la venue de millions de gens. Aurélien est chargé de trouver le bon restaurateur. Il va s'en occuper à contrecœur.
Le roman est agréable à lire. Il pose une réflexion sur le fait de vivre avec son temps, d'allier modernité et respect du patrimoine historique. Aurélien est nostalgique car il n'arrive pas à comprendre l'époque d'aujourd'hui et son besoin narcissique de s'exposer à chaque instant sur les réseaux sociaux. Pour lui cela a accentué la perte de sens des œuvres picturales pour le grand public. L'auteur utilise l'humour et le sarcasme tout au long de son roman pour faire passer son propos. J'ai souris à plusieurs reprises à la lecture de certains passages assez réussis.
Le roman est didactique et explique intelligemment les techniques de restauration dont celle de l'allègement des vernis. Il rend l'art accessible à tous et met en avant les métiers et les passionnés qui gravitent autour. Malgré tout je me suis parfois ennuyée. J'ai trouvé l'histoire fade, sans relief et avec des longueurs. L'auteur fait intervenir de nombreux personnages qui manquent de consistance selon moi et qui n'ont au final aucune résonance entre eux ou très peu. Je m'interroge encore sur l'utilité de certains dans l'avancée de l'histoire. Ma grande déception est sur Homero. Je trouve son personnage trop caricatural. On sent venir de très loin le twist final.
Les bonnes idées s'enchaînent mais c'est trop mécanique et prévisible. J'ai également trouvé que le roman manquait d'émotion. La qualité littéraire est bien présente, l'auteur a une jolie plume. C'est pédagogique et scénaristique mais il me manque du romanesque.
Une lecture distrayante dont j'ai pris plaisir à découvrir mais qui m'a laissé impassible.
Un roman qui allie humour, fantaisie et réflexion à la perfection. L'auteur, Paul Saint Bris, est parvenu à me plonger dans l'univers fascinant du Louvre, tout en m'incitant à réfléchir sur les enjeux médiatiques et financiers qui entourent ce célèbre musée.
Le personnage principal, Aurélien, incarnant l'intellectuel nostalgique en quête de refuge dans un monde en perpétuelle mutation, est particulièrement attachant. Sa confrontation avec la nouvelle présidente du Louvre, Daphné, et leur mission commune de restaurer La Joconde, ajoute du suspense à l'intrigue et met en lumière des questions essentielles sur notre rapport à l'art et au changement.
La rencontre avec Gaetano, le restaurateur toscan, audacieux et passionné, apporte une dimension supplémentaire au récit. Les échanges entre les personnages, la confrontation des génies de Vinci et de l'Italien, et le suspense qui entoure la restauration de la Joconde, m'ont captivés jusqu'au dénouement inattendu.
"L'allègement des vernis" est un roman riche, une réflexion sur la société contemporaine. Paul Saint Bris signe une réussite littéraire.
Je comprends pourquoi ce livre a gagné le prix Orange c’est une pépite. C’est superbement écrit et c’est tellement agréable de lire ai nsi. On découvre on apprend à toutes les pages ce qu’est le fonctionnement du musée et de la restauration des chefs d œuvre . J adore les livres qui tout en nous divertissant nous apprennent des choses. Il faut absolument s’y plonger !!!
L'allègement des vernis est un roman qui nous plonge dans l’univers de l’art et de la restauration, et dans les coulisses du Musée du Louvre.
Aurélien est conservateur des peintures du musée. C’est un contemplatif, un passionné qui ne vit que pour la beauté, il est presque d’un autre temps. Son quotidien est chamboulé par l’arrivée à la direction du Louvre de Daphné, qui ne jure que par les études marketing et les cabinets de conseil. Elle cherche à augmenter les visites du musée et réussit pour cela à imposer la restauration de son chef d’oeuvre ultime : la Joconde.
Mais quel restaurateur sera suffisamment audacieux pour s’attaquer à ce monument de la peinture ? Aurélien, contre son gré, est chargé de trouver cette perle rare. Il part en Toscane, sur les terres du grand Léonard, et y ramène le fantasque Gaetano. Commence alors l’allègement des vernis qui consiste à retirer les couches successives de vernis qui assombrissent l’oeuvre. Mais jusqu’où faut-il aller pour redonner son éclat à une peinture ?
Paul Saint Bris décrit magnifiquement cette oeuvre d’art de Léonard de Vinci. Mona Lisa prend vie sous nos yeux et il manie les mots comme une palette de peinture. Il prend le temps de mettre en place ses personnages, de les décrire et de leur donner vie. J’ai particulièrement aimé Gaetano, un personnage haut en couleur avec sa part d’ombre. Et Homéro, l’homme de ménage du Louvre qui danse sur son auto laveuse au milieu des statues…
Ce roman est incroyablement bien documenté, aussi bien sur les techniques de peinture de la renaissance que sur la restauration des oeuvres. Paul Saint Bris propose une réflexion sur les nouvelles méthodes de marketing invasives et la pollution de l’image actuelle. Il réussi à nous instruire tout en nous divertissant, avec humour parfois, quelques situations cocasses, de multiples rebondissements, toujours avec finesse.
“La Joconde” est au cœur de l’actualité depuis quelques jours après qu’elle ait été aspergée de soupe par deux militantes écologistes, mais Paul Saint Bris imagine un tout autre scénario dans son premier roman « L’allègement des vernis ». Il imagine qu’un cabinet de consultants – engagé par la nouvelle Présidente du Louvre - suggère de restaurer le tableau. Ce serait « un événement planétaire » que de sortir la grande star du musée de sa « marée verdâtre », une occasion unique de faire « exploser les compteurs » de la billetterie. C’est aussi un sujet épineux, qui suscite la bronca des puristes et risque de rallumer la mèche des revendications de propriété italiennes. Et si l’intervention, hautement délicate malgré les avancées technologiques, défigurait définitivement l’œuvre d’art la plus célèbre au monde ?
Aurélien, le directeur des peintures du musée, déjà très déstabilisé par ses déboires conjugaux, se retrouve malgré lui embarqué dans cette entreprise affolante.
Le lecteur se retrouve ainsi plongé dans cette intrigue menée avec humour et impertinence par-delà les frontières du rocambolesque, à partager les doutes et questionnements d’un personnage fort habilement campé. Le dénouement sera une apothéose absolue pour ce roman aussi plaisant qu’instructif, qui, entre l’histoire de La Joconde et celle, souvent étonnante, des pratiques et techniques de restauration, ouvre le débat sur notre relation à l’art, aux œuvres et aux musées, à l’image enfin dans une époque où le bombardement généralisé des pixels détournent les hommes « des choses vraies, les obligeant à voir à travers un écran pour qu’ils n’aient plus jamais à lever la tête, courbant leurs nuques, figeant leurs regards dans la même direction pour l’éternité. »
Ce premier roman, dont l’humour et la fantaisie satiriques servent à merveille le propos, est une vraie réussite. Entre la conservation et la restauration des œuvres d’art, en passant par les enjeux médiatiques et financiers d’un grand musée, c’est finalement à une réflexion d’ampleur sur les évolutions récentes de la société tout entière que nous convie malicieusement Paul Saint Bris
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