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Bastien Regnault part à la recherche de Diane, sa soeur jumelle, dont la famille n'a plus de nouvelles depuis plusieurs mois. Des indices convergents le mènent très vite à la Défense. Le quartier d'affaires, chargé d'histoire, va, petit à petit, se dévoiler à lui, lui révélant un monde inconnu et souterrain, où, semble-t-il, officie une mystérieuse et très ancienne société secrète : la Panse.
Après Le casse du continuum, Léo Henry poursuit, avec La Panse, son exploration des genres dits «populaires». Il propose cette fois un thriller d'infiltration lovecraftien ancré dans l'ici et maintenant, un roman remarquable, qu'on ne lâche plus une fois entamé, preuve, s'il en était encore besoin, de son immense talent.
Lorsque j’ai cliqué sur l’onglet des partenariats Livraddict ce vendredi-là, je m’attendais absolument à tout sauf à avoir un coup de cœur pour une simple couverture. Et c’est pourtant ce qui m’est arrivé : la sublime illustration de ce thriller m’a immédiatement conquise. L’ambiance qui se dégage de cette image vendait du rêve, tout simplement : cet homme qui s’enfonce dans ce qui semble être un tunnel aux parois étrangement lacérées nous invite à le suivre vers cette lumière lointaine, en dépit du danger qui semble se cacher dans les zones d’ombre. Puis ce fut le titre, énigmatique, qui m’a aussitôt fait penser au système digestif des ruminants, ce qui m’a bien évidemment intriguée au plus haut point : qu’est-ce qui va digérer quoi – ou qui ? – dans ce récit ? Le résumé, enfin, me promettait un récit palpitant, angoissant sûrement, aussi. Bref, lorsque j’ai appris que j’étais sélectionnée, j’étais sur un petit nuage, et lorsque le facteur me l’a apporté, j’étais vraiment impatiente de le commencer.
Bastien et sa sœur Diane n’ont jamais été fusionnels comme peuvent l’être certains jumeaux. Pas de liens spirituels à la limite de la télépathie, pas de besoin irrésistible d’être collé l’un à l’autre. Cela fait d’ailleurs plusieurs mois qu’ils ne se sont pas vus, et cela ne constitue pas quelque chose d’exceptionnel ou de dramatique. Cependant, un mauvais pressentiment ronge Bastien, hanté par des cauchemars étranges et perturbants. Quand il apprend que Diane, anciennement officier de l’armée de terre désormais affectée dans une brigade de Sapeurs-Pompiers, a été démise de ses fonctions puis a mystérieusement disparu après avoir fait la connaissance d’un mystérieux jeune homme, Bastien décide de se lancer à sa recherche. Il va ainsi plonger au cœur d’une société aussi dangereuse d’une plante carnivore : séduisante mais redoutable …
La Panse, c’est un roman à la narration brute, hachée, rythmée. Ici, pas de longues phrases pleines de métaphores et de circonvolutions. Juste des informations, entièrement destinées à poser le décor, à planter l’ambiance, à décrire l’atmosphère. On lit, et on imagine, clairement, nettement, parce qu’il n’y a rien de superflu. L’auteur va à l’essentiel, sans jamais rien ajouter qui ne soit pas parfaitement nécessaire à l’économie du récit. Parfois, on a presque l’impression de lire les didascalies de décor en début d’un texte de théâtre ou d’un scénario de cinéma. Et j’aime bien. C’est assez rare que je rencontre de telle plume, mais j’aime beaucoup. Car aussi étonnant que cela puisse paraitre, ces descriptions lapidaires et elliptiques en disent bien plus sur le milieu dans lequel évolue le héros que de longs paragraphes présentant des détails tellement précis que l’on s’y perd. La narration est donc un des points vraiment positif de ce roman.
La Panse, c’est également une ambiance vraiment spéciale. Le lecteur n’en sait jamais plus que Bastien, et Bastien ne sait pas grand-chose. Il se retrouve plongé dans un engrenage d’événements dont il ne soupçonne ni les tenants ni les aboutissements, il suit le mouvement sans jamais parvenir à en distinguer ni le point de départ ni celui d’arrivée. Il est perdu, tout simplement, et le lecteur est perdu avec lui. On nage dans l’incertitude la plus complète, dans l’incompréhension la plus élémentaire, car on découvre la Panse en même temps que Bastien, c’est-à-dire par morceaux, petit à petit. Mystères et secrets, mensonges et révélations, tout cela, on les accueille sans jamais les anticiper. En lisant ce livre, on retient son souffle, de crainte de perturber l’équilibre fragile qui se joue entre nos mains, dans ces pages. Car on le sent : un seul faux pas, et la catastrophe se déclenchera …
La première moitié du livre a été un véritable coup de cœur, une révélation comme on n’en trouve que peu. Une société secrète, ancienne, aux secrets qu’on devine progressivement terribles et dangereux. Un héros tombé là-dedans par hasard, cherchant uniquement à retrouver sa sœur jumelle, qui ne se méfie pas tout de suite de cette entité. Bref, il y avait un potentiel de folie dans cette histoire. Mais, parce qu’il y a un mais, le dénouement a brisé mon enthousiasme. J’ai tourné la dernière page avec un gout d’inachevé. C’est comme si l’auteur, parvenu à ce stade du récit, s’était soudainement dit « Il me faut une fin ». Alors il a mis une fin, comme cela. Une fin rapide, trop rapide, simple, beaucoup trop simple. Trop banale, alors qu’il aurait pu faire quelque chose de tellement plus construit, de tellement plus complexe, de tellement plus époustouflant. Je suis déçue, clairement, parce que l’auteur a mis en place quelque chose d’extraordinairement exceptionnel pour finir avec quelque chose de terriblement ordinaire … et c’est vraiment dommage !
En bref, une lecture en demi-teinte parfaite : un véritable coup de cœur pour la première moitié, et une monumentale déception pour la seconde. Nous avons ici une intrigue de départ qui tient la route, avec une tension dramatique de plus en plus forte, avec des questions de plus en plus nombreuses et présentes, avec des révélations au compte-gouttes qui accentuent le besoin irrésistible de poursuivre sa lecture. Mais pourtant, malheureusement, un roman qui ne convainc pas totalement, à cause de son dénouement trop rapide et trop simplifié, en profond décalage avec la complexité et la lenteur qui caractérisent le début du récit. Je dois bien l’avouer : je ne sais pas trop si je dois vous recommander ce livre ou non. Il ne m’a pas totalement plu, mais pas complétement déplu non plus : mon ressenti final se situe entre ces deux extrêmes, sans pencher parfaitement d’un côté ou de l’autre ….
Voilà un roman assez étonnant qui alterne le bon voire le très bon et du plus moyen. Ça part assez fort et je suis entré très vite dans le vif du sujet. Léo Henry distille des informations au compte-gouttes qui posent question et incitent à continuer son histoire. Très vite je me rends compte que je ne peux pas lâcher le bouquin et que la quête de Bastien est diablement intéressante. Le thème de la société secrète qui vit dans les entrailles de la défense est porteur de suspense et j'aimerais en savoir plus mais l'auteur est malin et ne dévoile rien trop vite, m'obligeant à un rythme de lecture rapide pour savoir jusqu'où il m'emmène.
Très bien fait, j'apprends même des choses sur le passé du quartier, ancien bidonville. Et puis, aux trois quarts du roman, la tension est retombée et je n'avais plus qu'une envie : que ça se finisse et que je sache ce qu'il en est de Diane, de la Panse et de tous ses trafics. En fait, le livre de presque 290 pages souffre de longueurs et certains passages mystico-onirico-scientifiques sont superflus, passables très rapidement par un lecteur un peu fatigué et je suis un lecteur qui fatigue vite. D'autres paragraphes, plus descriptifs les rejoignent, ils allongent la sauce sans la rendre plus savoureuse, au contraire. La fin est un peu longuette à survenir, et je dois avouer que j'ai passé les 50 dernières pages rapidement, les survolant pour connaître le dénouement. Ce n'est pas bien, mais faute avouée...
Néanmoins, que cela ne décourage pas les amateurs de polars un rien fantastiques ou branchés sur ce genre de thèmes de sociétés secrètes un peu mystiques, un peu scientifiques. L'écriture de Léo Henry est plaisante, elle tient la route jusqu'au bout. Ce n'est pas le roman du siècle, mais j'ai passé un très agréable moment que je ne regrette absolument pas et c'est la règle numéro une pour un livre. Je ne dirai pas que ce livre n'a que l'ambition de distraire -comment ça ? si je l'ai dit ? Ah zut !- parce que je trouve cette expression méprisante, une telle ambition, c'est très bien lorsque le but est atteint et ce n'est pas si facile. Si vous trouvez La Panse, n'hésitez pas, il peut vous faire le même effet voire encore mieux.
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