5 romans inoubliables et intemporels
Une jeune femme née en banlieue parisienne, que seuls sa couleur de peau et des souvenirs de vacances relient à la Guadeloupe d'où est originaire son père, s'interroge sur son identité métisse. À sa demande, Antoine, une vieille tante baroque et indomptable, déroule l'histoire de leur famille, les Ezechiel, qui épouse celle de l'île dans la seconde moitié du xxe siècle. Dans un récit bouillonnant, entrecoupé par les commentaires des autres membres de la famille, Antoine raconte : l'enfance dans la campagne profonde entre un père un peu brigand et une mère à la peau claire prématurément disparue, les splendeurs et les taudis de Pointe-à-Pitre, le commerce dans la mer des Caraïbes, les traditions et les croyances, l'irruption de la modernité, les rapports hommes-femmes, les clivages d'une société très hiérarchisée... Au fil des échanges se dessine aussi l'état d'esprit de cette génération d'Antillais, « immigrés de l'intérieur », qui choisiront de s'installer en métropole. Porté par des personnages inoubliables et une langue bluffante d'inventivité, Là où les chiens aboient par la queue restitue toutes les nuances de la culture guadeloupéenne, ses richesses et ses blessures secrètes.
5 romans inoubliables et intemporels
Au menu : un curieux récit dans un aéroport, une saga familiale aux Antilles et une superbe histoire de l’art pour enfants
Un roman chorale dans lequel une jeune fille ravive les souvenirs de son père et ses deux tantes sur leur enfance, leur vie pour comprendre son histoire, comprendre la Guadeloupe ; elle qui est maintenant métropolitaine.
Des années 40 à nos jours, on voit l'île se transformer, le racisme, l'autorité des blancs, les jalousies puis l'exode vers Paris.
Les personnages sont haut en couleur, meurtris mais forts.
C'est intéressant mais l'écriture manque de dynamisme et n'évite pas quelques longueurs. C'est dommage.
Une jeune française d'origine guadeloupéenne interroge son père et ses deux tantes pour reconstituer l'histoire de sa famille.
Leurs souvenirs vont de 1947 à 2006.
Outre une captivante histoire familiale, c'est l'histoire de la Guadeloupe qui nous est contée.
En France, on dit :
un coin paumé, le trou du cul du monde, un village ravitaillé par les corbeaux........
En créole on dit : là où les chiens aboient par la queue.
C'est d'un lieu comme ça là que vient cette famille.
C'est très bien structuré à travers les dires des uns et des autres.
L'écriture est dynamique, directe, vivante, rythmée.
Il en émane une grande authenticité et une véritable sincérité..
On y parle des superstitions, du racisme, d'exil, de métissage, de nuances de peau, des contentieux familiaux, de politique
C'est émaillé d'expressions créoles, de soleil, d'odeurs
Pour un premier roman, très certainement en grande partie autobiographique, c'est une véritable réussite.
Ce premier roman sorti en 2018 me faisait de l’œil depuis un moment. J’aime bien découvrir d’autres univers sous la plume de nouveaux auteurs et j’ai eu ce plaisir avec Là où les chiens aboient par la queue
Tiré d’une expression créole, le titre de ce roman d’Estelle-Sarah Bulle donne le ton à l’histoire émaillé de ces locutions imagées.
La narratrice, qui n’a connu que la métropole, va voir sa tante Antoine pour remonter le fils de l’histoire familiale. Antoine est une figure au sein de la famille, une femme très grande et dotée d’un caractère fort et têtu. Son récit nous fait pénétrer dans le destin de ses guadeloupéens pauvres, sans éducation proies faciles de la superstition, et qui tentent de s’en sortir par la débrouille. Antoine partira en métropole où se sont déjà installés sa sœur Lucinde et le dernier de la fratrie, Petit-Frère.
Dans ce roman choral chacun, tour à tour va raconter la vie à Morne-Galante entre Hilaire le père qui est un beau parleur et la mère, une béké, trop tôt partie.
A travers ce retour aux sources, on découvre une Guadeloupe pauvre où avoir la peau noire signifie être en bas de l’échelle sociale. On perce la réalité de l’exil en métropole et la nostalgie de l’île et de la famille car, en France, on n’est pas toujours bien accueilli et il faut jouer des coudes pour se faire sa place. On découvre aussi des évènements historiques méconnus comme ce soulèvement des indépendantistes en 1967.
L’écriture d’Estelle-Sarah Bulle pétille à chaque page, elle a l’accent chantant du créole. J’ai été charmée par la truculence, la joyeuseté colorée de la langue qui fait sourire mais sait aussi nous émouvoir.
Tous ces personnages nous entrainent dans leur exil fait d’espoirs, de promesses et de déceptions mais toujours ils se relèvent. Antoine est parmi les personnages les plus attachants avec cette soif de liberté chèrement acquise.
J’ai lu avec plaisir et gourmandise ce premier roman dépaysant et plein de fantaisie.
Après la naissance de son premier enfant, une jeune femme se lance dans la quête de sa part d’identité guadeloupéenne en interrogeant tour à tour son père et ses deux tantes. Elle retrace ainsi le parcours qui a conduit ces derniers d’un hameau perdu de leur île (là où les chiens aboient par la queue, qui donne le titre du livre) à la région parisienne où ils s’installeront définitivement.
A travers ces trois personnages, on découvre la pauvreté et le manque d’espoirs, le racisme et une certaine quête de la blanchitude, les comportements issus de l’esclavage, l’émigration comme seule issue malgré la rupture culturelle qu’elle implique, le sous-développement qui sera peu à peu vaincu en même temps que les personnages s’arracheront à leur gangue de misère. On voit défiler la soumission comme une absence de vision de la possibilité de faire autrement puis, à travers la génération suivante, la découverte de d’autres regards sur le monde et les troubles sociaux violents qui s’ensuivent. C’est alors toute une part d’histoire soigneusement dissimulée aux métropolitains qui nous apparaît et qui nous fait voir autrement ces populations que nous croisons régulièrement.
Un beau livre nécessaire, sans longueurs, que l’on parcourt sans que jamais n’affleure l’ennui, d’où on a le sentiment de ressortir enrichi.
A la recherche des ses origines de ses racines guadeloupéenes, l'auteure écoute les récits et les anecdotes colorés de ses vieilles tantes et de son père. La vie n'a pas été facile, la corruption des uns la trahison des autres, la Guadeloupe a souffert et les habitants aussi. Pourtant malgré la misère, le récit n'est pas triste et le parlé créole est drôle. De Guadeloupe nous irons retrouver la famille en France, espérance de vie meilleure .....
Premier roman 2019 .
Une très belle fresque familiale sur la Guadeloupe des année 40 et la Guadeloupe d'aujourd'hui.
à la demande de sa nièce Antoine raconte des détailles sur ces origines de la Guadeloupe.
(Antoine à la passion du commerce,elle s'émancipe très tôt du foyer, va vivre très de la Vente en proposant des marchés sur pleins articles!)
Sa soeur aime beaucoup la mode et petit frère veut voir la photo de sa mère véritable.
Ce premier roman est pour moi très enrichissant car on a trois témoignage sur différentes vies vécues en Guadeloupe.
C'est l'histoire d'une famille guadeloupéenne sur deux générations.
Quel plaisir de lecture que ce premier roman qui nous emmène sous le soleil de la Guadeloupe ! C'est cette île qui coule dans les veines de la narratrice, Antillaise de deuxième génération (comme l'autrice Estelle-Sarah Bulle), née en banlieue parisienne et qui tente de reconstituer l'histoire familiale en interrogeant son père et ses tantes. Et cette île qu'elle ne connaît que comme paysage de vacances en famille, la jeune femme va la faire renaître grâce au récit notamment d'Antoine, sa flamboyante tante. De l'enfance pauvre à Morne-Galant, coin perdu de l'île, à la conquête de la capitale Pointe-à-Pitre puis à l'arrivée à Paris, à travers l'histoire de la famille Ezechiel, c'est aussi l'histoire de toute une génération d'Antillais que relate Là où les chiens aboient par la queue.
On y rencontre l'incroyable Antoine, grande et belle femme qui n'acceptera jamais de concessions et n'aura de cesse, sa vie durant, de revendiquer sa liberté. Rebelle et indépendante, Antoine ne rencontrera pas toujours l'assentiment de ses frère et sœur : Petit Frère – père de la narratrice -, homme pondéré qui a « la Guadeloupe en colère » et Lucinde qui a toujours aspiré à une vie tranquille, sans vague. Dans les années 60, à l'instar de nombreux Antillais, les enfants Ezechiel s'envolent pour la métropole, dans l'espoir d'un avenir meilleur. C'est loin de leur île natale qu'ils travailleront, fonderont des familles, économisant chaque mois pour pouvoir de temps en temps rentrer serrer dans leurs bras leurs parents vieillissants.
Ecrire l'histoire de sa famille, c'est aussi pour la narratrice, enfant métis, de tenter de « comprendre le tour de (sa) propre existence », de cultiver son « jardin créole », d'approcher cette mémoire multiple et colorée dont elle a hérité, d'être à présent au monde de manière plus complète, plus entière. Plus qu'une simple histoire familiale, Là où les chiens aboient par la queue est une plongée dans l'histoire d'une île, de ses changements profonds à l'heure où le progrès gagne du terrain sur les traditions. L'histoire de la Guadeloupe mais aussi, en écho, celles des autres îles d'outre-mer alors forcément la langue mâtinée de créole d'Estelle-Sarah Bulle a résonné dans mon cœur de Réunionnaise avec cette impression diffuse de partager avec elle un peu de cette âme créole. Un vrai coup de cœur que ce talentueux premier roman qui depuis que je l'ai refermé, passe de main en main autour de moi, pour le plus grand bonheur de chaque nouveau lecteur.
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