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«L'ampoule du projecteur a explosé en plein Fellini. Minne et moi regardions Amarcord du fond de notre lit. - Ah! Non! Merde! J'ai flanqué une chaise sur une table et je suis monté à l'assaut pour changer l'ampoule carbonisée. Explosion sourde, la maison s'est éteinte, je me suis cassé la figure avec mon échafaudage et ne me suis pas relevé. Ma femme m'a vu mort au pied du lit conjugal. De mon côté je revivais ma vie. Il paraît que c'est fréquent. Mais elle ne se déroulait pas exactement comme je l'avais vécue.» Daniel Pennac
Embarquement immédiat aux pays des rêves de Daniel Pennac façon Federico Fellini. Tandis que de là chambre qu'il partage avec son ami, invité par ses parents pour une partie de plongée, la discussion s'embarque sur le fait que l'électricité "c'est de l'eau, une veilleuse se mettra à scintiller dangereusement quelques minutes plus tard jusqu'a l'implosion faisant ainsi monter le niveau de l'eau de toute la ville.
Petit bijou, une bulle de respiration !
Faire la part des choses entre rêve et réalité puis s'apercevoir que finalement on n'a rien compris, que ce qui est vrai est faux et inversement où presque...
En fait, c'est de la poésie...
Un ouvrage fort déconcertant, une légère impression de sans queue ni tête comme dans les rêves en effet ... mais il faut attendre quasiment les dernières pages pour avoir le fin mot de l’histoire ...
Entre rêve et réalité, Pennac nous emmène dans son monde onirique.
Un très joli moment de poésie, exactement ce dont j'avais besoin en ces temps difficiles.
On ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est du domaine du rêve. C'est brillant !
Lorsque nous commençons un livre de Daniel Pennac, nous avons le sentiment de rentrer chez nous après une journée bien remplie.
Dès les premières phrases, nous nous sentons à la maison, en confiance, en « langage connu ». Cette dernière notion est à mon sens très spécifique à cet auteur. Ses tournures de phrases, le registre de langue choisi (un parlé joliment écrit ou un écrit magnifiquement parlé, au choix) et surtout les mots sélectionnés contribuent à la création d’un « havre d’écrit » dans lequel il accueille ses lecteurs.
Ouvrir un de ses ouvrages, c’est comme vivre une de ces scènes mythiques du film « Mary Poppins » lorsque les personnages sautent dans un dessin et se retrouvent transportés dans un autre « univers ».
Dans « La loi du rêveur », nous voici plongés dans la thématique du rêve.
Le livre débute sur cette citation de Federico Fellini : « Lorsque j’avais six ou sept ans j’étais convaincu qu’il existait deux vies, l’une où l’on vivait les yeux ouverts et l’autre les yeux fermés. »
Le cinéaste avait pris l’habitude de consigner ses songes dont il a fait un ouvrage « Le Livre de mes rêves ».
L’admiration de Daniel Pennac pour le réalisateur italien est connue et ce point de départ laisse entendre que nous allons naviguer dans une atmosphère onirique, où le réel et le fictionnel vont constamment cohabiter, se superposer, voire se mélanger.
Le narrateur revient sur un épisode de son enfance, lorsqu’il passait ses vacances dans le Vercors avec son copain Louis. La veille d’une journée de randonnée, il fait un rêve perturbant : en se réveillant en pleine nuit dans sa maison de vacances, il s’aperçoit qu’il est seul et que l’eau a inondé l’habitation. En regardant par la fenêtre, il se rend compte que c’est le village entier qui est pris par les eaux. Il part ainsi à la recherche de ses parents mais finit par se réveiller avant de les avoir retrouvés.
Sur le trajet les menant sur leur lieu de balade, le narrateur raconte à ses parents et à son copain son rêve. Sa mère, qui avait rencontré Federico Fellini (nous y voilà) des années auparavant, se prend à rêver que son fils pourrait travailler avec lui.
Les années ont passé, Louis et le narrateur sont toujours amis et se retrouvent tous les ans avec leurs familles et amis. Un été, ils reparlent de ce fameux rêve et décident de retourner sur les lieux de la randonnée qui avait suivie. En faisant de la plongée dans un lac, le narrateur découvre un village englouti qui a d’étranges similitudes avec celui de son rêve d’enfance….
Ce « flashback » questionne le narrateur (qui n’a jamais fait la connaissance de Fellini). Il décide de mettre en scène « Il libro dei sogni ».
Mais est-il vraiment utile et judicieux de continuer à tenter de rendre compte de cet ouvrage ?
Quoi de plus difficile de vouloir relater, expliquer ce qui relève du réel dans l’irréel ? Car, il s’agit bien de cela, n’est-ce pas ? Qu’est-ce qu’un rêve sinon des sensations, des images réelles transposées dans un monde parallèle ?
Daniel Pennac et son double-narrateur oscillent continuellement entre ces 2 univers, nous perdent dans les méandres de leurs vécus et de leurs idées imaginaires.
Si nous ajoutons à cela la connivence humaine basée sur l’humour et la richesse culturelle, la notion de tribu, d’amitié et d’entraide (clin d’œil aux Malaussène), nous nous retrouvons avec un récit « patchwork », une narration « poupées russes » où les différentes strates du réel et de l’imaginaire s’imbriquent et se délitent au petit bonheur.
La loi du rêveur, c'est celle de la lumière qui coule, explose, inonde l'imaginaire de Pennac. Rêves peuplés de personnages familiers ou imaginaires qui colorent le récit. Entre fiction et réalité, sous l'oeil bienveillant de Fellini, Pennac déroule un récit narratif écrit à la première personne. Sensations et perceptions se transforment en scénario de rêves. Outil de création, de compréhension, de mémoire et de soutien pédagogique voir thérapeutique.
On se laisse porter sous l'oeil de Fellini dans les méandres mélancoliques du rêveur.
Léger. Se lit d'une seule traite. Parfait pour les amoureux de Pennac en cette période de confinement.
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